Socrate, pour lutter contre les Fake News !
Yasser Monkachi El Amrani
J'aide les professionnels, les équipes et les organisations à avoir un impact significatif dans le digital.
Pourquoi les Fake News ont tant de succès ? Est-ce parce que les gens ne veulent pas voir la réalité en face ? Force est de constater que les rumeurs ont toujours eu un grand succès populaire bien avant le numérique pour trouver en ce dernier in fine le plus fertile des terreaux. En effet, il est plus facile de verser dans le complotisme, le conspirationnisme et le virtualisme que de se mettre en quête d’un réel complexe et incertain.
Socrate avait de son temps, et du haut de sa grande sagesse, une méthode pour lutter contre les fake news, celle des trois passoires que sont la vérité, la bonté et l’utilité. L’actualité lui donne (encore une fois) raison. Voyons voire ce que cette méthode pourrait nous apporter en matière de Fact Checking.
"Socrate avait, dans la Grèce antique, une haute réputation de sagesse. Quelqu’un vint un jour trouver le grand philosophe et lui dit :
« Sais-tu ce que je viens d’apprendre sur ton ami ? »
« Un instant, répondit Socrate. Avant que tu ne me racontes tout cela, j’aimerais te faire passer un test rapide. Ce que tu as à me dire, l’as-tu fait passer par les trois passoires ? »
« Les trois passoires ? Que veux-tu dire ? »
« Avant de raconter toutes sortes de choses sur les autres, reprit Socrate, il est bon de prendre le temps de filtrer ce que l’on aimerait dire. C’est ce que j’appelle le test des trois passoires. La première passoire est celle de la VÉRITÉ. As-tu vérifié si ce que tu veux me raconter est VRAI ? »
« Non, pas vraiment, je n’ai pas vu la chose moi-même, je l’ai seulement entendu dire. »
« Très bien ! Tu ne sais donc pas si c’est la vérité. Voyons maintenant, essayons de filtrer autrement, en utilisant une deuxième passoire, celle de la BONTÉ. Ce que tu veux m’apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de BIEN ? »
« Ah, non! Au contraire! »
« Donc, continue Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n’es pas sûr qu’elles soient vraies. Ce n’est pas très prometteur ! Mais tu peux encore passer le test, car il reste une passoire : celle de l’UTILITÉ. Est-il UTILE que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait ? »
« Utile ? Non, pas vraiment, je ne crois pas que ce soit utile. »
« Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me raconter n’est ni VRAI, ni BIEN, ni UTILE, pourquoi vouloir me le dire ? »"