Sommes-nous toujours dans la vente ou créons nous encore pour donner?

Aujourd’hui, il est difficile de naviguer sur les réseaux sociaux ou les plateformes numériques sans être exposé, d’une manière ou d’une autre, à une intention de vente. LinkedIn, Instagram, YouTube, même les newsletters, sont souvent les premières étapes d’un long tunnel qui, directement ou indirectement, mène à une transaction. Vous ressentez cette impression ?

Alors lisez la suite, car nous partageons sans doute les mêmes questionnements.

Nous vivons dans un monde où les contenus, aussi généreux et bienveillants qu’ils puissent sembler, finissent souvent par avoir un objectif de monétisation. Cette dynamique n’est pas limitée aux réseaux sociaux. Même des plateformes comme Netflix, qui nous ont habitués à une consommation sans publicité, se tournent aujourd’hui vers des modèles sponsorisés. Résultat : il devient difficile d’échapper à la logique marchande.

Le constat est simple : partout où nous allons en ligne, nous sommes entourés de contenus qui, quelque part, cherchent à nous vendre quelque chose. Cette tendance nous pousse à nous interroger : est-il encore possible de créer et de partager des contenus sincères et désintéressés ? Existe-t-il des espaces où l’on peut simplement échanger sans arrière-pensée commerciale ?

Où sont les espaces sans vente ?

C’est là toute la question. Trouver des espaces réellement exempts de toute logique transactionnelle, en 2024, semble relever du défi. Même dans des environnements qui paraissent « gratuits » ou purement communautaires, il y a souvent une forme de monétisation en arrière-plan. Que ce soit à travers la collecte de données, le marketing d’influence, ou les partenariats commerciaux, la gratuité réelle semble être devenue une illusion.

Prenons un moment pour réfléchir : pouvez-vous citer trois espaces numériques ou physiques où personne ne cherche à vous vendre quoi que ce soit ? Pas facile, n’est-ce pas ? Cela soulève une problématique plus large : la marchandisation de nos relations et de nos interactions sociales. Les plateformes et les créateurs de contenu, même avec les meilleures intentions, se retrouvent dans une boucle où la vente devient inévitable.

Le paradoxe de l'authenticité dans le marketing

Ce paradoxe, je le vis personnellement. Comme beaucoup d’autres, je crée du contenu, j’écris des articles, je partage des idées. Mon intention est sincère : je veux offrir de la valeur, inspirer, et aider. Mais je suis aussi conscient que, quelque part, ces actions peuvent finir par servir mes propres objectifs professionnels. Peut-être que ce texte lui-même attire l’attention de personnes avec lesquelles je pourrais collaborer à l’avenir.

Nous sommes tous confrontés à cette réalité. Le marketing moderne, basé sur la création de contenu, repose en grande partie sur la confiance et la générosité. Mais dans un monde où tout est mesuré, optimisé et analysé, comment être certain que notre intention de partage ne soit pas finalement un calcul de vente bien camouflé ?

J'ai souvent ce dilemme : est-ce que je partage pour être utile, ou est-ce que je suis en train de monter, sans même m’en rendre compte, un énième tunnel de vente ? Et comment trouver l’équilibre entre les deux ?

Une voie alternative est-elle possible ?

Face à ce constat, on peut se sentir pris au piège. Faut-il renoncer à toute ambition commerciale pour préserver l'authenticité de nos échanges ? Je ne le crois pas. Il existe, à mon sens, une voie alternative. Il est possible de créer et de partager de manière généreuse, sans que cela ne devienne uniquement un moyen d'atteindre un objectif financier.

L'idée serait de laisser l'aspect commercial être une conséquence naturelle de la valeur que l'on apporte, plutôt qu'une fin en soi.

Cela ne signifie pas renoncer à vendre, mais plutôt revoir la manière dont nous intégrons la vente dans nos interactions. Il est possible de vendre avec intégrité, en créant d’abord un lien authentique, une communauté, et en restant attentif aux besoins réels de notre audience.

Concrètement, cela peut se traduire par des contenus qui ne cherchent pas systématiquement à « convertir » chaque interaction en vente, mais qui donnent de l’espace à des échanges sincères, à des réflexions ouvertes, et à une véritable écoute des autres. Ce chemin est certes plus long, et moins optimisé pour la conversion immédiate, mais il permet de tisser des relations plus durables et profondes.

Comment rester authentique tout en étant professionnel ?

Ce dilemme, je crois que beaucoup d’entre nous le partagent. Nous voulons être utiles, apporter une contribution, mais nous avons aussi des besoins économiques. Pour moi, la clé réside dans la clarté de nos intentions. Avant de créer un contenu, je me pose désormais plusieurs questions :

• Est-ce que ce que je crée aujourd’hui apporte vraiment de la valeur à quelqu’un, indépendamment d’un objectif de vente ?
• Suis-je en train de structurer un tunnel de vente, ou est-ce que je suis en train de donner sincèrement, sans attendre de retour immédiat ?
• Suis-je à l’aise avec la manière dont je vends, et est-ce aligné avec mes valeurs ?

Ces questions me permettent de rester aligné, de ne pas me perdre dans une logique purement transactionnelle, et de maintenir un équilibre entre création, partage, et vente.

Conclusion : l'importance de l'intention

Ce que je retiens, c’est que la sincérité dans le marketing n’est pas incompatible avec la vente. L’essentiel est de rester honnête avec soi-même sur ses intentions. Vendre n’est pas un mal en soi, mais cela ne devrait pas être la motivation première de chaque création.

Si l’on part de l’envie d’être utile, de contribuer, et que la vente en découle naturellement, alors on peut à la fois être généreux et professionnel.

Et vous, comment vivez-vous ce paradoxe ? Est-ce que vous trouvez facilement cet équilibre entre partage et vente ? Je serais curieux d’avoir votre avis et de connaître vos propres expériences sur ce sujet.

En attendant, je vous souhaite de belles créations et des partages sincères.