SOPHROLOGIE et ADDICTIONS
« De la dépendance à l’autonomie »
Les addicitons :
Définition:
D’ un point de vue scientifique et médical, les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères.
Diagnostic
Il repose sur des critères bien définis, fixés par des instances internationales de santé mentale :
- Selon le DSM 5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux)
Parmi ces critères, on trouve la perte de contrôle de soi, l’interférence de la consommation sur les activités scolaires ou professionnelles, ou encore la poursuite de la consommation malgré la prise de conscience des troubles qu’elle engendre.
Au moins 2/11 critères ont été présents au cours de l’année :
- Besoin impérieux et irrépressible de consommer la substance ou de jouer (craving)
- Perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la prise de substance ou au jeu
- Beaucoup de temps consacré à la recherche de substances ou au jeu
- Augmentation de la tolérance au produit addictif
- Présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des symptômes provoqués par l’arrêt brutal de la consommation ou du jeu
- Incapacité de remplir des obligations importantes
- Usage même lorsqu'il y a un risque physique
- Problèmes personnels ou sociaux
- Désir ou efforts persistants pour diminuer les doses ou l’activité
- Activités réduites au profit de la consommation ou du jeu
- Poursuite de la consommation malgré les dégâts physiques ou psychologiques
- Selon la CIM 10 (Classification statistique internationale des maladies)
Au moins 3/6 critères doivent avoir été présents en même temps, au cours de la dernière année.
- désir puissant ou compulsif d’utiliser une substance psychoactive ;
- difficultés à contrôler l’utilisation de la substance (début ou interruption de la consommation ou niveaux d’utilisation) ;
- syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation d’une substance psychoactive, comme en témoignent la survenue d’un syndrome de sevrage caractéristique de la substance ou l’utilisation de la même substance pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage ;
- mise en évidence d’une tolérance aux effets de la substance psychoactive : le sujet a besoin d’une quantité plus importante de la substance pour obtenir l’effet désiré ;
- abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêts au profit de l’utilisation de la substance psychoactive, et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer, ou récupérer de ses effets ;
- poursuite de la consommation de la substance malgré ces conséquences manifestement nocives. On doit s’efforcer de préciser si le sujet était au courant, ou s’il aurait dû être au courant, de la nature et de la gravité des conséquences nocives
Les différents types
Les addictions les plus répandues concernent le tabac (nicotine) et l’alcool. Viennent ensuite le cannabis et, loin derrière, les opiacés (héroïne, morphine), la cocaïne, les amphétamines et dérivés de synthèse.
Parmi les addictions sans substance, seul le jeu pathologique (jeux de hasard et d’argent) est cliniquement reconnu comme une dépendance comportementale dans le DSM 5 et la CIM 10.
Les usages intensifs de jeux vidéo, de smartphone, l’hyperactivité sexuelle ou professionnelle ne sont pas considérés comme d’authentiques addictions car on ne dispose pas de données scientifiques convaincantes.
Les mécanismes
L’installation d’une addiction implique au moins trois mécaniques :
-une augmentation de la motivation à consommer la drogue : recherche de plaisir, désinhibition, détente, socialisation (faire comme les autres) ou performance (assurer, se dépasser, faire toujours plus, mieux, plus vite…).
-un état émotionnel négatif (recherche d’un soulagement) ou une douleur
-une diminution de la capacité à se contrôler (perte de contrôle de la consommation).
L’addiction démarre essentiellement avec le plaisir généré par la substance addictive. Cette sensation est due à des modifications électrochimiques s’opérant dans le cerveau en réponse à la consommation de la substance. On observe en particulier la libération de dopamine, la molécule " du plaisir " et de la récompense, dans le noyau accumbens.
L’augmentation de la concentration de dopamine résulte de modifications au niveau des transmissions synaptiques dans différentes aires cérébrales, la substance consommée pouvant interférer avec des neurotransmetteurs ou leurs récepteurs.
A cela s’ajoutent d’autres mécanismes, notamment la libération de sérotonine ou encore l’activation des récepteurs aux endorphines, des molécules endogènes impliquées dans l’antalgie et la sensation de bien-être. En cas de consommation régulière de drogue, la stimulation répétée de ces récepteurs entraîne une diminution de la production naturelle d'endorphines. Dès lors, le plaisir n’est plus obtenu que par l'apport de la substance extérieure, ce qui induit une augmentation de la tolérance à cette substance et un manque dès l'arrêt de sa consommation.
Le sevrage :
La plupart des personnes réduisent et/ou arrêtent leur(s) consommation(s) sans aide extérieure. Certains se rendent au sein d’ associations ou de services spécialisés en addictologie. Ces dispositifs proposent des accompagnements adaptés et personnalisés, à l’aide d’équipes pluridisciplinaires composées de médecins, de psychiatres, d’infirmier(e)s, d’éducateurs/trices spécialisé(e)s et de psychologues…
L’accompagnement prend en compte la personne dans sa globalité. La prise en charge est souvent longue et semée de rechutes. Le succès dépend essentiellement de la motivation à se sevrer, puis de l’amélioration durable de ses conditions de vie et de son estime de soi.
L’apport de la pratique de la sophrologie lors du sevrage:
En groupe ou en individuel selon les besoins de chacun, la sophrologie complète et renforce les étapes du soin, vers plus de liberté d’être, de ressentir et d’agir en permettant de:
· Acquérir des outils de régulation du stress ou de l’anxiété
· Renforcer l’estime de soi et la capacité à prendre soin de soi / la confiance en soi et sa capacité à réussir
· Mieux connaitre et reconnaitre ses émotions et d’apprendre à les gérer.
· Redécouvrir son corps avec ses sensations
· Expérimenter la détente, le relâchement mental et corporel,
· Mieux se connaître et déceler ses besoins réels. Trouver d’autres sources de plaisir internes.
· Développer sa capacité à prendre soin de soi,
· Intensifier le positif,
· Renforcer ses capacités et ses ressources (confiance, motivation,…)
Marie ROLLAND