Sortir de sa zone de confort et se remettre en question

Il y a un mois et demi, après cinq ans d'expérience en communication dans une entreprise de BTP, je suis partie en tant que volontaire avec l'association Enfants du Mékong à Phnom Penh. Là-bas, j'ai en charge la préparation a la vie professionnelle des jeunes du Centre Mérieux, cet établissement accueille les étudiants méritants qui n'ont pas les moyens financiers d'étudier dans la capitale. Je suis également responsable du foyer des étudiants de première année, soit une quinzaine de garçons entre 18 et 21 ans qui viennent d'arriver en ville. Je loge avec eux et m'assure que leur année se passe bien. Si vous voulez avoir plus de détails sur mon travail, vous pouvez consulter ma chaîne Youtube. Ces missions sont bien nouvelles pour moi et voici les premiers enseignements que j'en retire !

S'adapter

Je n'ai pas fait les choses à moitié. Non contente de changer d'entreprise, j'ai également changé de structure en passant d'un grand Groupe à une association mais aussi de pays et de rythme. J'ai renoncé aux open spaces en flex office climatisés pour un bureau avec 2 autres personnes et ventilateurs intégrés. Alors que je vois l'automne arriver sur tous les réseaux sociaux et mes proches ressortir leurs écharpes, il fait toujours 25°C la nuit chez moi. J'habitais seule dans un appartement parisien, je partage désormais un foyer avec 15 jeunes adultes aussi bruyants qu'adorables. Je préfère mille fois ma vie aujourd'hui et ne regrette pas un seul instant ma décision, il faut néanmoins se rendre à l'évidence : cela représente un grand chamboulement et une certaine flexibilité !

Avoir droit à l'erreur

Je fais aujourd'hui un travail que je n'ai jamais exercé avant et le contexte associatif ne permet pas autant d'encadrement que les grandes entreprises. Bien que la personne que je remplace m'ait transmis de nombreuses informations, je suis souvent bien perdue au moment de prendre en main mes sujets. Quand il y a autant de nouveautés à appréhender du point de vue professionnel et personnel, difficile de savoir par où commencer. J'apprends donc en marchant, j'accepte de ne pas savoir, de demander conseil et de faire des erreurs (ce dont j'ai horreur avouons-le). Cette expérience est une vraie leçon d'humilité, une notion que j'avais fini par oublier dans les entreprises françaises où il faut faire ses preuves en quelques semaines sous peine de voir ses compétences questionnées.

Privilégier la relation

Encore quelque chose qui diffère de nos entreprises françaises dans lesquelles, si le réseau est une valeur cardinale, il est avant tout un moyen et non une fin. Au Cambodge, je travaille avec une équipe locale et ce qui m'avait été expliqué se révèle juste: c'est la relation qui prime. Impossible de commencer à travailler ensemble si on ne se connait pas. Malheureusement les choses ne sont pas si simples, si certains parlent français ou anglais, d'autres ne s'expriment qu'en khmer ce qui rend les contacts difficiles. Mon objectif est donc d'arriver à m'exprimer afin d'être en mesure d'échanger avec l'équipe dans sa langue, au moins pour des conversations basiques.

Voici un résumé des premières réflexions qui me viennent après un mois et demi au Cambodge. C'est une totale remise en question tant sur le plan personnel que professionnel, exactement ce que je recherchais. J'espère pouvoir vous partager prochainement d'autres aspects de ma vie professionnelle ou du monde de l'entreprise au Cambodge lorsque je le connaîtrai mieux. Lee Haï !