Soutien des startups, faut-il étatiser ?
Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au numérique, vient de présenter l’aboutissement de son « tour de France des Startups ». Il faut souligner l’initiative, d’autant qu’il en résulte de nombreuses propositions de mesures pour aider ces entreprises.
Néanmoins, il en ressort du bon, et … du moins bon, et surtout des manques flagrants.
Du coté des mesures positives, on peut noter :
- La baisse de la tracasserie administrative, comme l’atténuation des effets de seuil que rend possible la loi Pacte.
- L’augmentation du plafond de crowfunding (mais avec les dangers que cela représente, voir plus loin).
- L’accès plus facile aux commandes de l’Etat ou des Collectivités locales
Dans le moins bon, l’étatisation des aides, avec la création de fonds publics divers, dont l’affectation est parfois apparue, par le passé, douteuse. En effet, voir l’Etat ou des collectivités investir dans des bâtiments « de l’innovation » par exemple, pour y loger divers services qui peuvent avoir un lien avec ce secteur, ou des incubateurs et pépinières qui seraient mieux gérées par des initiatives privées plus efficaces, est un retour vers le collectivisme. Ne vaudrait-il pas mieux utiliser cet argent pour diminuer l’impôt ? Les fonctionnaires sont-ils les mieux placés pour investir notre argent dans des startups ?
Dans les manques flagrants, apparait le non-rétablissement des incitations à investir dans ces entreprises. Avant le remplacement de l’ISF par l’IFI, un business angel pouvait déduire de son ISF 50 % de son investissement. Ce n’était pas un cadeau, mais une simple compensation du risque important pris par un individu sur ses propres deniers (pas sur ceux d’un tiers, ou du contribuable). Malgré les limitations de plafond, de durée, …, cela a permis à de nombreuses startups de recevoir non seulement des fonds en capital, mais aussi un accompagnement gratuit de personnes expérimentées qui avaient le même objectif, à savoir la survie et le développement de l’entreprise. Cet avantage est maintenu dans l’IFI, mais le nombre d’investisseurs potentiels a fortement diminué … Une réduction existe toujours pour l’IR, mais bien plus faible, et très limitée en montant, contrairement aux pays anglo-saxons, où le plafond de déduction est bien plus élevé.
Et les avantages apportés au crowfunding ne peuvent pas compenser cette perte. Les investisseurs en crowfunding n’accompagnent pas l’entreprise, et ne peuvent pas négocier, ni la valorisation, ni le pacte. D’où des déconvenues à venir …
En conclusion, c’est bien que l’Etat et les collectivités locales se préoccupent des startups et cherche à leur faciliter la vie, mais, surtout, qu’ils ne cherchent pas à se substituer à l’initiative privée en fonctionnarisant l’investissement. Sinon, nous paierons toujours, par notre impôt, mais cette fois-ci, sans aucun contrôle !