SOUVENIRS
Et ce malgré le temps et ses caprices ;
Comme des cicatrices,
Souvenirs tristes et rapaces,
Souvenirs morbides qui nous enlacent ;
O souvenirs comme ce brouhaha d’épouvante
Avec des lames tranchantes et acérées,
D’où dégouline le sang d’un passé,
Passé dans la tourmente.
Ces souvenirs encore ;
Et chauffés à blanc pour du noir
Ces souvenirs, rangés comme des tiroirs
Où l’évocation rime avec des angles morts ;
Sanglots de pénitences,
Sanglots de meurtrissures ;
Sanglots témoins de souffrance
D’usure et de brisure.
Quand même tout en nous dort
Et pire que la mort d’un héritage
Brisé sur les miroirs du métissage
De l’occident qui a été le plus fort.