SRI LANKA UNE IMPORTANCE GEOSTRATEGIQUE INCONTESTABLE QUI ATTIRE LES CONVOITISES
Véronique QUEFFELEC
CEO chez EUROMEDIATIONS Partenaire associée de QOTMII Technologies Inc (moteur de réputation)
A l’heure ou un terrible deuil frappe à nouveau le Sri-Lanka, infra partie de mon échange avec l’ex Président Mahinda Rajapakse, le jeudi 16 décembre 2010 à Colombo.
SRI LANKA UNE IMPORTANCE GEOSTRATEGIQUE INCONTESTABLE
Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de la Banque Mondiale reconnaissait alors l'émergence du pays parmi les économies en plein essor. Ouverture incontestable au monde, après une guerre civile de 30 ans entre la rébellion séparatiste des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) et le pouvoir central de Colombo (100.000 morts). Achevée en Mai 2009, elle laisse des séquelles de toutes natures. Mais les prévisions de croissance de l’ex Ceylan et sa position géostratégique le rendent à présent incontournable.
L’importance géostratégique du Sri Lanka ne fait nul doute. Le Nord du Sub-Continent Indien est déstabilisé par la terreur. L’ancienne « route de la soie » aujourd’hui voie d’accès aux principales ressources énergétiques du Moyen-Orient attise toutes les convoitises.
Reste encore une zone (presque) totalement libre au Sud du Subcontinent : les routes maritimes bordant le Sri Lanka. Ceci n’échappe pas à la Chine. « Certains disent que je suis près de la Chine. Mais cet axe Chine est une propagande du LTTE. Quand les chinois sont venus ici, ils nous ont consenti des prêts. Nous leur avons acheté des armes sans nous cacher. C’était pour battre les terroristes. Nous en avons acheté à la Chine, L’Inde, l’Ukraine, la Russie, Israël et même la Hongrie. Nous n’en avons pas fait un secret. ». « Le Sri Lanka et ses eaux territoriales sont un endroit où toutes les voies maritimes qui connectent le monde convergent. Le nouveau port d‘Humbatota ( Magampura) va émerger comme l'un des plus grands centres d'activité de ce genre dans toute la région. Les dirigeants de plusieurs nations veulent désormais le visiter ». Ce port d’un milliard de dollars à Hambantota, au Sud stratégique de l’île a été construit par Beijing. Il pourrait approvisionner en combustible et apporter une station de transit à sa marine de guerre qui patrouille l’Océan Indien et protège les routes maritimes de la Chine dans ces mers. L’ex-diplomate indien M.K. Bhadrakumar, spécialisé en géopolitique eurasiatique explique que la Chine a dans ces mers plus de navires que les U.S.A.
Le Sri Lanka a une position clé car situé dans l’un des principaux couloirs maritimes de l’Océan Indien. La fin du conflit a éloigné du contrôle Occidental le couloir de l’Océan Indien par où circulent 70% du pétrole et dérivés et où transite la moitié du trafic de containers du monde. Mauvaise pioche pour Les U.S.A qui voulaient là une base de la 7ème Flotte. Puis cherchent une base de l’OTAN dans l’Océan Indien, leurs forces étant déjà présentes dans le Golfe Persique.
L’Europe après avoir tergiversé avec l’Inde, essentiellement pour des incompréhensions culturelles peut jouer la carte du Sri Lanka lui évitant ainsi de tomber dans le binôme G2. Mais il faut faire très vite. Miser sur un pays en pleine croissance et à rentabilité rapide et ne pas se priver d’un incontestable pivot stratégique et économique. L’état de notre continent nous laisse t ’il réellement choix de l’ignorer ?
L’ EI revendique les attentats de la semaine passée mais la vraie question est : à qui profite vraiment la déstabilisation dans cette partie du monde ?