Storytelling et plaidoyer pour travailler autrement

Il était une fois, dans un pays merveilleux, fantastique, incroyable, bon ! dans un pays, une personne dont nous tairons le nom pour l’instant, sinon autant se rendre à la fin tout de suite.  Nous l’appellerons « Princesse », par commodité. En fait, elle venait de rencontrer une autre personne que nous appellerons Golum, Shrek, Trump, « Prince Charmant ». C’est mieux « Prince Charmant », parce qu’en plus il était vraiment charmant.

Ils avaient décidé d’être heureux ensemble, juste heureux, en tout cas d’essayer. Mais « Princesse » avait un gros souci : Comment mettre dehors les sept nains pour faire un peu de place à « Prince Charmant » ? Après tant d’années passées ensemble à partager, espérer, bâtir et conspuer parfois la « Fée Carabosse » autour de la machine à hydromel. C’était chose ardue, voire impossible…, « c’est ki voulaient pas les 7 nains » (Toute ressemblance avec Blanche Neige est parfaitement fortuite).

Elle décida donc un jour d’entreprendre chacun d’entre eux et de les réunir pour savoir ce qu’ils penseraient de travailler dorénavant de temps en temps mais assez régulièrement depuis leur champignon.

Le premier, lui dit en chantant quelque chose comme ça (c’est une nouvelle version Creativ Commons ;) :

- « Hé ho hé ho, Quand je viens au boulot, Qu’ j’ai pris l’métro, ou mon auto, J’veux voir mes potes, Faire la belote, Autour d’un pot etc.  »

Elle répondit (en chantant aussi) :

« hé ho, hé ho, Moins de métro, et moins d’auto, Pour ta santé, ton porte-monnaie, C’est sans doute mieux, pour être heureux ? »

 Le deuxième (c’est Grincheux) se plaignit :

- C’est bien gentil tout ça, mais comment j’vais faire tout seul à ma maison (sur l’air de Johnny dans « le Chanteur Abandonné »)

Elle répondit :

– Je vais t’équiper : micro PC … et mieux que ça, tu seras dédommagé de tous tes frais. De toute façon, on se verra. Pour commencer un jour sur deux, comme d’habitude entre quatre yeux. Le reste du temps, on pourra s’admirer sur les écrans.

 Le troisième (c’est « Gourmand ») dit à son tour :

- Oui mais quand est-ce qu’on mange ? et quand est-ce qu’on bosse à la maison ? et « Princesse » lui répondit

- Pas d’inquiétude, on se met d’accord sur les horaires, pas plus, pas moins et si besoin, question de confiance, on se prévient en cas d’imprévu ou de besoin ponctuel.

 Le quatrième dit doctement, ajustant ses lunettes (C’est « Prof » et il est très sérieux « Prof ») :

– et les objectifs dans tout ça ? les échéances ? Comment faire ? Et « Princesse » de lui répondre :

– Il n’y a rien qui change. Je rappellerai nos objectifs et s’il le faut et il faudra, nous préciserons . Ce qui compte, c’est de savoir pourquoi ou non, on y est arrivé.

 Au cinquième qui s’approchait en éternuant, le nez bien chaud et les yeux brillants, 

- Pour « boi, za va bas êtes bossib, j’ai trop de dravail izi ! ». Je traduis pour moi, ça va pas être possible, j’ai trop de travail ici.

« Princesse » s’adressa à lui tout en reculant d’un pas prudent :

- Tu vois « Atchoum », je préfère te voir travailler chez toi, par précaution, bien au chaud, avant que tu ne tombes vraiment malade. Tu travailleras mieux et on te comprendra mieux. Je t’avoue que ça m’arrange aussi de ne pas tombée malade.

 Le sixième s’approcha à petits pas (C’est « Simplet » le sixième et je l’aime bien Simplet). Il dit d’une petite voix tout en se raclant la gorge :

- Au bureau, dès fois, je me sens seul. On est juste à côté les uns des autres mais … et puis d’autres fois, tout le monde me saute dessus et je n’arrive plus à avancer. Alors à la Maison, j’ai peur d’être encore plus seul, surtout si plus personne ne me saute dessus.

 - Et bien, nous allons tous réapprendre à coopérer avec des outils adaptés - Dit « Princesse » en souriant.

- Et pour cela, on va tous se former : se former à partager, se former à échanger, se former à coopérer. Ce sera plus de temps pour se concentrer sans être dérangé, plus de temps pour mieux être obligé de coopérer et coopérer vraiment.

 C’est alors que « le Schtroumpf paresseux » se mit à bailler (J’ai oublié le nom du 7ème nain) et murmura à son voisin :

- Moi j’dis, faudrait qu’on ait au moins une journée de télétravail par jour… Tu te lèves quand tu veux et tu peux faire la sieste.

 « Princesse » finit par convaincre six des sept nains qui s’empressèrent de fonder famille. Ils vécurent longtemps et heureux, se reproduisant en très grand nombre dans les jardins de notre beau pays. Ils continuent encore aujourd’hui à télétravailler pour le Père Noël, enfin je crois.

« Schtroumpf paresseux » disparut de la circulation et fit carrière dans les médias et le cinéma. A défaut de Télétravailler, il travailla à la Télé.

Quant à Blanche Neige et Prince Charmant, ils vécurent également heureux, longtemps, très longtemps mais finirent par divorcer. Elle se remaria avec Bill, un petit génie de l'informatique.