Pour un débat économique électoral ambitieux et rigoureux
Effets de manche économiques et sociaux catégoriels, déclamations sur la sécurité et l'identité : la campagne électorale est lancée à coups de slogans tactiques et clientélistes. Les annonces propres à séduire des cibles électorales, à cliver l'opinion pour atteindre les rives du second tour font déjà la UNE, quitte à déjà renoncer à toute vision stratégique pour la France. Nicolas Sarkozy, qui connaît ses classiques de la stratégie, sait qu'il faut choisir son champ de bataille : ce sera le débat sécuritaire. Un terrain de débat qui n'est pas pour déplaire à François Hollande ni à Marine Le Pen.
Ressurgit comme toujours le risque d'évacuer l'impératif d'une réflexion économique et sociale exigeante à laquelle devrait se soumettre le pays. Une France qui a besoin de se doter d'une vision à long terme sur sa place dans le monde et en Europe, sur ses équilibres économiques et sa cohésion sociale. Une France qui doit se fixer de véritables objectifs à long terme, au delà des calendriers électoraux et des ambitions individuelles. Certes le pays doit se protéger et actualiser sa réflexion sur la laïcité et l'intégration. Mais cela ne doit pas se faire aux dépens d'une analyse approfondie et cohérente. Il en est ainsi de l'avenir de l'Union européenne et de la zone euro soumise à des forces centrifuges toujours plus fortes, après une purge d'austérité excessive, après la montée du vote populiste, après le Brexit, après le manque de solidarité sur les questions de sécurité et de défense. Réinventer ou abandonner le rêve européen, il faut choisir.
Face à un corps social fissuré, il est sans aucun doute temps de redéfinir les règles du jeu de la cohésion sociale pour conjuguer efficacité et équité économique : on a beau prétendre défendre ou combattre le modèle français, qui sait encore de quoi l'on parle ? Certes, la majorité des français a enfin compris que c'est dans l'entreprise que se créent la richesse et les emplois. Mais comment rétablir un horizon de confiance de long terme pour les entreprises, propre à les inciter à investir et à recruter tout en intégrant les fantastiques bouleversements portés par les innovations technologiques et les business models qui les accompagnent ? Quelle coopération entre l'entreprise et le monde académique pour remettre en route l'ascenseur social, facteur décisif d'intégration et de stabilité d'une société.
Tout cela doit se traduire par une véritable stratégie fiscale et budgétaire, qui assure harmonie rigoureuse entre les objectifs et les moyens, sans démagogie, sans cadeaux électoraux, avec pour seul objectif de servir la vision d'ensemble. Et puis, osera-t-on enfin, huit ans après la faillite de Lehman Brothers, définir les régulations propres à écarter les risques cataclysmiques portés par l'hypertrophie de la finance, sans tomber dans l'excès de réglementation qui entraînerait des restrictions de liquidités et de crédits.
Il faut arrêter là cet inventaire à la Prévert, sans perdre de vue toutes les connexions entre les sujet évoqués ci-dessus. Certes, il faudrait pouvoir débattre longuement sur le rôle de l'Etat dans la vie économique. Il y a là aujourd'hui comme un tabou. C'est pourtant dans le cadre de la Nation et de l'Etat qui lui est lié que se noue le lien social et que nos concitoyens peuvent se projeter dans l'avenir. Qui se lèvera pour engager le grand débat et refuser les arrières cuisines électoralistes ?
--
8 ansLes classiques et la stratégie habituels de Nicolas Sarkozy ne lui suffiront pas pour remporter la primaire de droite , comme veulent nous le faire croire tous les commentateurs et autres journaleux . Je trouve qu'il sous estime un peu trop ses concurrents . Nicolas Sarkozy pense qu'il suffit qu'il dise des choses souvent fausses que cela se transforme en vérité . Les thèmes de toujours qu'il a dans la bouche ne lui appartiennent même plus aujourd'hui . S'il veut mon avis , il est le plus mal placé pour porter ses propres thèmes . Au fil de la campagne il s'en aperçevra . Je crains pour lui qu'il n'aît plus rien à dire . Nous seront là pour lui rafraîchir la mémoire ...
Artiste. Sculptures figuratives, nus, bronze, résine, pièces uniques en terre cuite.
8 ansJe vois bien ce texte servir de base à une pétition adressée à tous les candidats afin qu'ils comprennent (les journalistes aussi, d'ailleurs) que nous voulons un vrai projet pour notre pays.
Chargé d’operations chez SECIB IMMOBILIER
8 ansIl faudrait encore qu'il y en ait un.....