STRESS OU DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE POST-CONFINEMENT

L’épidémie du Covid19 aurait généré du stress chez environ 1/3 des enfants de moins de 10 ans et près de 50 % des adolescents.

La plupart du temps les réactions aux petits stress du quotidien ne sont pas inquiétantes et disparaissent d’ailleurs spontanément. Mais, dans ce contexte de Covid19 et de post-confinement, les enfants doivent faire face à des craintes inédites et à des bouleversements:

· La peur de tomber malade ou qu’un proche tombe malade

· La peur de l’avenir : retour à l’école en septembre, reprise des activités ou situation financière de la famille

· Un changement important de l’organisation quotidienne : porter un masque dans la rue, ne plus pouvoir câliner ses grands-parents, devoir se désinfecter constamment les mains, ou encore de ne plus faire ses activités habituelles.

Alors toutes ces angoisses accumulées et stockées depuis plusieurs mois ont pu entraîner parfois des réactions inhabituelles chez votre enfant ou adolescent que ce soit dans la durée ou l’intensité. Et ce n’est que depuis peu, à la fin du confinement, qu’il commence à les exprimer.

Il s’agit de signaux d’alarme, à ne pas prendre à la légère, indiquant que votre enfant a besoin d’aide pour faire face à son trop plein de stress. Et, en tant que parents, vous êtes les mieux placés pour les percevoir:

Votre enfant peut exprimer ses émotion par de :

· L’irritabilité : Il peut devenir plus impulsif, répondre de façon agressive ou directive. Il peut même avoir des crises de colère ou des changements rapides de comportement. Il se dispute constamment avec ses frères et sœurs et perd plus vite patience. En bref, vous ne le reconnaissez plus !

· La tristesse : Il est beaucoup moins joyeux, il a tendance à s'isoler, à se replier sur lui-même ou à avoir des crises de larmes. Il semble passif, peu intéressé par les activités du quotidien et manque de motivation. Vous pouvez remarquer aussi que son sommeil est perturbé ou qu’il mange trop ou pas assez. Parfois, il peut être en demande de câlins, de contact physique et peut même régresser dans ses acquis.

· L’angoisse : Il peut sembler soucieux, préoccupé, exprime des inquiétudes ou semble être tout le temps sur ses gardes. Il se plaint de maux de têtes, maux de ventre, diarrhées. Il semble aussi plus craintif que d’habitude, fait des cauchemars, n’arrive pas à trouver le sommeil et n’arrête pas de faire des allers-retours entre son lit et le vôtre pour des demandes multiples et variées, qui traduisent un besoin d’être rassuré.

Evidemment, le degré et la durée des signes de mal-être peuvent varier considérablement en fonction des enfants. Il faudra donc observer ces signes, mesurer leur intensité, leur fréquence et leur évolution afin d’aider au mieux votre enfant à surmonter cette crise. Une guidance parentale pourrait vous être d’un grand soutien et vous permettre d’apprécier la gravité surtout si les stratégies que vous avez mises en place ne semblent plus fonctionner.

Par-contre, soyez encore plus vigilant, si votre enfant a été exposé à un stress aigu et intense comme l’hospitalisation ou le décès d’un proche. Même si vous êtes vous aussi encore perturbé par cet événement, gardez à l’esprit que cela a pu générer un traumatisme encore plus important pour lui. Habituellement, des difficultés surviennent rapidement après le choc et doivent vous conduire à consulter un professionnel de santé. Voici quelques indicateurs liés à un événement particulièrement traumatisant:

• Des pensées répétées centrées sur l’évènement pendant la journée ou des cauchemars pendant la nuit.
• Un évitement des personnes, situations ou objets qui rappellent à l’enfant l’événement traumatisant.
• Une irritabilité, des difficultés attentionnelles et de sommeil.
• Un état de nervosité.

N’hésitez pas à en parler avec votre enfant et à consulter sans tarder pour une appréciation et une orientation dans le dispositif de prise en charge.

Zineb BELGHITI - Accompagnement Scolaire et Familial -Orthopédagogie