Sur 16M de français souhaitant créer une entreprise, seulement 5% le font, POURQUOI ?
Salut l’équipage, qui connaît le concept de « market sizing » ici ? Allez les consultants et autres banquiers d’affaire, je sais que vous êtes tous passés par là !
La question du jour :
En France, de tous ceux qui se sont écriés au moins une fois « un jour je créerai ma boite », combien ont réellement passé le Cap ?
Alors on fait plutôt bottom up ou top down ?
Bon, je ne vais pas vous le cacher, personnellement j’ai fait l’impasse sur les méthodes Mckinsey du coup j’ai eu du pot de tomber sur un article ce matin qui disait, je cite, « Selon une étude réalisée par OpinionWay et publiée par Go Entrepreneurs le jeudi 14 janvier 2021, en France, 21% des sondés déclaraient avoir envie de créer une entreprise » DAAAAmn, donc si on ramène l’échantillon à l’échelle de la population (les puristes me diront peut-être Faaaake News) cela voudrait dire que près d’¼ de la population française aurait l’envie de créer sa boite ?
Pourtant, en 2020 on comptait exactement 848 200 créations d’entreprises (Source Insee). Cela signifie donc que sur les 16M de personnes potentiellement enclines à devenir des entrepreneurs for the world, seulement 5% l’ont vraiment fait l’année dernière… POURQUOI ?
Eh bien aujourd’hui c’est un autre facteur que j’ai envie de traiter avec vous, celui de l’argent ! Ou plutôt, du manque d’argent !
Non ne vous inquiétez pas la campagne de crowdfunding que j’ai lancée pour Le Cap est désormais terminée et je vous épargnerai un énième message d’aumône ! Néanmoins, j’aimerais tout de même revenir sur les débuts d’une aventure palpitante qui m’a montré à quel point l’argent était crucial dans ce projet, tout comme dans n’importe quel projet entrepreneurial d’ailleurs !
Dès lors, et avant toute chose, j’aimerais clarifier un point important ! Si je me suis libéré de la sorte d’un secteur des services dont je me détachais, c’est en grande partie car rien ne m’y empêchait ! Mon diplôme, mes quelques économies contractées par mes CDD, les dons de mon ami Pôle, et bien évidemment la grande générosité de mes parents lorsqu’il s’est agi de m’éviter un endettement de 10ans après mes études, ont fait que j’ai pu m’engager sur cette voie bancale sans trop prendre de risque, et il faut en être conscient, tout le monde n’a pas cette chance !
En revanche il ne faut pas se voiler la face, le chemin que notre classe sociale nous trace en début d’un nouveau projet de vie, a la forme d’un entonnoir. Plus vous commencez haut, plus le cône est gros et les erreurs acceptables ! Mais lorsque ledit projet avance, le chemin devient de plus en plus sinueux, le débit ralentit et la situation devient la même pour tout le monde, une erreur peut devenir fatale. Dans mon cas, disons que mon entonnoir était de taille moyenne, c’est-à-dire une capacité modeste mais tout de même correcte. Le souci c’est que chaque secteur dans lequel on se lance demandera des moyens différents. Mon choix ? Les vidéos sur internet. Alors, bien sûr lorsque l’on voit des minettes de 16 ans devenir multi-millionnaires en dansant sur une application chinoise ou d’autres grands benêts blondinets faire 6 millions de vues en 24h en filmant un cadavre dans une forêt du Japon, on pourrait se dire que l’Internet est le nouvel Eldorado ! Mais détrompez-vous !
Car non, le milieu de l’audiovisuel n’est pas permis à tout le monde malheureusement. Il est bien loin le temps des vidéos à la webcam pixellisée et aux millions de vues, avec une musique de fond et un bonhomme frisé racontant comment il se brosse les dents le matin.
Aujourd’hui, pour que le travail soit même ne serait-ce que visualisé sur la toile, il faut mettre le paquet ! La complexité des algorithmes, que je m’échine encore à déchiffrer, fait que sans un certain gage de qualité il est quasi impossible d’être référencé. En effet, on ne pourrait se permettre de filmer ses vidéos avec un smartphone à l’écran cassé et datant d’une époque où l’on allumait encore ses téléphones à l’aide d’un bouton et non pas d’un simple regard, alala 27 ans et déjà dépassé…
Non, aujourd’hui, me voici livré à moi-même, englouti dans les abysses d’un milieu obscur, interpellé par tout un tas de termes jusqu’alors inconnus au bataillon : « 4K », « real », « Post prod », « Storyboard » la peur me prend et je décide de me faire accompagner car je me sens incapable de le faire seul.
Dès lors, encore enveloppé dans une image Candide de ce nouveau monde, je pars en quête d’experts du milieu qui à mes yeux me fourniraient allègrement matériel et prestation gratuitement, cela va sans dire, en échange d’un concept qui déchire (et oui parce que lorsque l’on commence un projet on a toujours l’impression d’avoir inventé l’eau chaude) . En parallèle, je déniche un jeune artiste de génie qui me concocte des animations magnifiques, et me dis que ça sera la petite cerise qui me permettra de ravir les papilles des internautes, avec toujours en tête qu’un partenariat pourra se mettre en place pour ne pas trop dépenser…
Mais vous l’aurez compris ça ne se passe pas comme ça… Je tombe tout d’abord de mon nuage lors que je jette un œil pour la première fois sur un devis des fameux experts pour racheter les rushs de ma première vidéo, je feuillette paisiblement lorsque mes yeux sortent de leur orbite :
- Camera BLACK MAGIC POCKET CINEMA CAMERA 4K : 75 €/jour
- objectif Leika Panasonic 12-60mm F2.8-4 : 45 €/jour
Recommandé par LinkedIn
- Micro RODE NTG2 : 25€/jour
- PACK 1 lumière FULL : 230€/jour
- trépied FDP 666 : 100€/jour
- Petit chiffon bio made in France pour nettoyer l’objectif : 4€/jour
et toute une panoplie de produits et matériels divers et variés où tout l’alphabet y trouve son compte , avec présence des experts à 275€ l’expert, et qui in fine me reviennent à la modique somme de 2369, 40 €TTC, avec geste commercial !
Dès lors, bien que la nostalgie de mon voyage à Miami aurait pu me faire pousser des ailes, je me dit que les 9000km vers Hollywood n’en valent pas vraiment la chandelle. Et je ne compte pas ici les 1000€ d’animations pour le premier épisode et le teaser…
Alors la note devient salée et vous me direz surement, « Quand on aime, on ne compte pas ! » Certes, mais, le souci arrive souvent du fait que c’est bien lorsque l’on compte, qu’on n’aime pas… Car quand la production d’un simple épisode peut vous coûter le prix de 4 loyers parisiens, tout de suite les ailes du portefeuille se rétractent.
Mais alors comment faire lorsqu’on ne s’appelle pas Musk, Bezos ou Zuckerberg ?!
- On privilégie la qualité, l’originalité et les pâtes pesto sur les 3 prochaines années ?
- On cherche un cameraman moins cher, donc moins expérimenté mais impliqué en attendant de voir ce qui se passe ?
- On arrête définitivement et on va faire des slides à la défense ?
Le doute m’envahit et c’est après moult réflexion et remises en question que je dû me résoudre à opter pour le choix de la patience.
Depuis la création du projet il y a 3 mois, nous avons posté 5 épisodes et si les premiers ne sont pas encore dignes d’une palme à Cannes, la qualité a progressé et je ne suis pas encore interdit bancaire, c’est tout de même une belle réussite !
Alors bien sûr, pour que le projet perdure il faut trouver un moyen de financement viable et c’est là que le financement participatif s’est révélé être la meilleure solution ou du moins la seule à ce stade.
Aujourd’hui celui-ci est terminé, l’objectif est atteint, et je ne remercierai jamais assez ceux qui m’ont soutenu. Les amis se sont manifestés, les intrigués l’ont fait savoir, et toute cette générosité a emplit mon cœur d’un grand et bel espoir !
Ce fut un exercice périlleux et difficile mais bougrement intéressant.
Maintenant chers amis, j’ai bien compris qu’aujourd’hui un contenu de plus de 5 min sur les réseaux passait à la trappe, alors je vous raconterai cela au prochain épisode !
Directrice Générale de Marguerite (accompagnement des aidants et des personnes fragilisées #RSE #actionsociale )/ Autrice-Conférencière et conseil carrière flash"Vie active à plus de 50 ans" /40 femmes Forbes 2020
3 ansAnalyse très objective et très claire de la situation, un partage très instructif ! Bravo également pour ton projet Hikaru F.