"Sur le plus beau trône, on n'est jamais assis que sur son cul."

Peut-être fut-ce pour Montaigne manière d'honorer, le siège tout en pondérant les qualités de quelques arrogants fessiers s'y posant ? À moins qu'il n'ait voulu rappeler à leurs augustes propriétaires leur très humaine et commune condition, lui qui s'estimait "bon à rien".

Je me saisis bien modestement de sa référence à la partie charnue et ô combien utile de notre anatomie. Pour d'autres motifs.

Un dirigeant avec lequel j'entretiens des "conversations" régulières synthétisa la situation problématique qu'il soumettait à la discussion par ces mots limpides:

"J'ai le cul entre deux chaises."

Tout de go, je répliquai:

"La logique suggère donc que vous ne restiez pas assis"

En simplifiant abusivement la teneur de la conversation, cette énonciation de pur "bon sens" provoqua, chez ce dirigeant, ce "pas de côté" de la réflexion, cet élargissement du "point de vue" propices à une perception et à une compréhension autres... La conversation, la réflexion commençaient!

Il est des propos, des analogies et autres métaphores, pire, des truismes, dont la spontanéité et la simplicité, valant bien des démonstrations préfigurent voire déclenchent l'action.

Le ton léger de ce billet, me permet d'évoquer ce qui est à l'œuvre dans une "discussion 20-21"; ce qui se joue et se déjoue pourvu qu'on y soit complètement présent et actif 20 minutes durant. Je veille inlassablement à la rigueur du raisonnement, au sens, au langage.

J'admets ma fierté à avoir élaboré ce"dispositif" en écho à l'isolement voire à la solitude de certains dirigeants - tout secteurs et disciplines confondus - et de leurs limites, complexes.

Cela étant dit, avoir le cul entre deux chaises, tabourets ou trônes restant inconfortable, il est sage de parfois se lever. C'est là aussi un "enseignement" générique, transférable...

Belles heures à vous,