TÊTE À TÊTE AVEC PIERRE ROSTAING, MILLESIME 2018 EN CÔTE-RÔTIE...
Tête à tête avec Pierre Rostaing, propriétaire du Domaine Rostaing en Côte-Rôtie, qui nous parle du millésime 2018.
“Nous avons commencé les vendanges assez tard, la saison a pris son temps. Nous n’avons pas eu de gelés contrairement à 2017 où on a frôlé la correctionnelle avec les gelées tardives.
Le phénomène marquant c’est l’explosion de la végétation au mois de mai. On a eu des températures très élevées le matin et l’après-midi sur 15 jours 3 semaines, c’était un peu la course dans les vignes. On était en train d’ébourgeonner, on se voyait en train de relever en même temps. La végétation a vraiment explosé ! Il fallait être au rendez-vous et être près de chacune des parcelles qui avançaient très vite.
Ensuite nous avons eu à la fois des bonnes températures et aussi beaucoup d’eau, c’est pour cela que 2018 a été marquée par une pression mildiou assez élevée. Elle était tout à fait maintenue sur les Côtes-Rôtie.
Ensuite nous avons continué avec une année chaude relativement sèche à partir du mois de juin. Une année finalement qui est allée assez vite avec des températures caniculaires dès le mois de juillet, 30-35°. Nous avons démarré les vendanges avec une à deux semaines de retard. On se retrouve sur un millésime comme 2015 avec des vendanges tout début septembre.
Nous avons récolté le Condrieu le 3 septembre et la Côte-Rôtie le 4 septembre. On a un millésime très concentré, assez structuré avec beaucoup de polyphénol et une acidité qui sera assez faible mais tout à fait correcte. Un état sanitaire vraiment parfait, aucun tri à faire à la vigne ou à la cave. Donc un millésime un peu aux allures de 2015 avec un très beau potentiel d’élevage et de garde.
Il fallait démarrer tôt le matin et ne pas trop tarder pour tout rentrer car les températures atteignaient rapidement les 30°. Les maturités allaient très vite. A 2 ou 3° près on passait d’un 13° à 14,5° donc il ne fallait pas ralentir en milieu de vendange et même terminer assez vite.
Un mot : Compliqué, fougueux dans son démarrage et semblable à 2015 sur la finale, ça fait plus d’un mot ça mais en un mot, millésime.”