Tellement gênée d’être une maîtresse si timide !

Tellement gênée d’être une maîtresse si timide !

J’ai 42 ans, directrice d’école. Si j’avais su avant que la timidité n’était pas un trait de caractère, ça m’aurait changé la vie. C’était en effet insupportable de me voir rougir à tout bout de champ, d’avoir la tête soudainement vide quand on s’adressait à moi dans les diners, incapable de parler, si peinée de réaliser l’importance que j’attachais à mon image. Une seule envie : disparaître immédiatement sous le tapis ou devenir invisible.

Pourtant, je me rappelle de mon enfance joyeuse, plein de vie et d’énergie, soûlant même les autres. Il me vient brutalement le souvenir de cette scène où mes cousins m’avaient affublé des cerises sur les oreilles, et tout le monde avait largement ri de moi, pas méchamment bien-sûr, mais c’est ce jour-là que j’ai commencé à vouloir ne plus exister aux yeux des autres, pour ne plus paraître ridicule.

A 42 ans donc, lors d’un accompagnement, j’entends avec un incroyable soulagement que cette timidité est comme un sparadrap qui s’est collé à moi. Et puis, j’entends également que quand j’exercerai mes talents, je n’aurai plus à en souffrir : bienheureuse délivrance !

La psychologue consultée 10 ans m’avait asséné : « la timidité, c’est peut-être une supériorité dans laquelle vous êtes installée ». Prends-ça dans les dents !

Bon, allons au but. Ca fait 5 ans que j’ai changé de métier, j’ai osé, on m’a soutenu… et je m’éclate complètement, on ne me reconnaît plus. J’ai retrouvé l’énergie et l’aisance relationnelle de mon enfance. Et je me moque de l’image qu’on me renvoie.

C’est fou ce qu’on est bien quand on est soi-même et qu’on exerce ses talents. Jamais je n’aurais cru possible une telle métamorphose.

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