Temps, communication et conduite des affaires : Sortir de la confusion
En cette période de transition entre congés et reprise d'activité je vous propose une réflexion sur l'évolution de nos modes de communication et leur impact sur la conduite des affaires. Ces vingt dernières années ont vu l’émergence avec internet d'un nouvel outil de communication : le mail.
Si l'invention du téléphone avait créé une première rupture il y'a plus d'un siècle, nous affranchissant de la distance, le mail en ajoute au moins deux par la désynchronisation temporelle de la communication et la multiplication quasiment à l'infini des destinataires potentiels.
Ainsi fait, les conditions étaient crées pour que la machine à "communiquer" se mette en marche dans un flot et une croissance quasi ininterrompue, inondant de ces eaux tous les terrains de jeu de l'entreprise et des relations, oubliant que les récipients disponibles avaient au mieux 8 à 10 heures quotidiennes pour se vider.
Il en résulta une pression encore plus forte sur le sentiment de manque de temps , une diminution du temps consacré aux rencontres et échanges et pour un grand nombre, la perte des repères sur la hiérarchie des modalités de communication et la discrimination des usages à en faire.
Ainsi, la multiplication des possibilités d'échanges a eu pour conséquence face à l'inflation des messages à survaloriser les critères d'urgence et la réactivité comme compétence adaptée aux situations. Progressivement, être réactif et rapide est devenu un mono réflexe stéréotypé qui est en train de tuer ce qui demeure l'un des fondements de la gestion stratégique des processus et des relations à savoir la gestion de son temps et son corollaire le choix des canaux de communication.
De ce point de vue on voit même une inversion des normes s'opérer. Pour se recentrer sur les relations d'affaires, bien que cela soit quasiment identique pour les sujets relatifs à l'interne et au management, si on pose la rencontre en face à face comme la plus riche en terme de communication, suivi du téléphone qui nous prive certes de la vue mais préserve la dimension émotionnelle par la voix et enfin le mail qui reste assez plat sur un plan de l'échange et des émotions, on observe à la fois une sur utilisation chronique du mail et une inadaptation croissante des outils utilisés, corrélée à la difficulté relationnelle rencontrée ou sensibilité du sujet travaillé.
Ainsi, plus un sujet est sensible stratégiquement ou relationnellement, plus il devrait être traité dans un cadre adapté et riche de sens relationnellement (face à face ou téléphone à minima), le mail étant dans ce cas à éviter.
Malgré cela, c'est trop souvent l'inverse qui nous ai donné d'observer dans nos séances de coaching ou de co-développement. Le mail est devenu la poubelle fourre tout ou l'on se débarasse autant des ordures que de ce qui est précieux.
Il nous paraît essentiel de réintroduire et faire vivre cette hiérarchie des modalités de communication pour regagner par la discrimination des temps de réponse et du choix des outils en fonction du contexte une pertinence stratégique qui s'est perdu sous les avalanches quantitatives.
A la vertu d'une speudo réactivité répétitive, mono maniaque, et indifférenciée, nous vous proposons de réfléchir et travailler à ce que peut être la "juste" réactivité dans notre monde connecté .
Sur ce, bonne rentrée, j'ai plein d'urgences qui attendent...
Fabrice lezeau, coach associé SFCoach, Associé Interness consulting, Executive MBA ESSEC.
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