Terrorisme, attentats et mobilisation des réserves.

Terrorisme, attentats et mobilisation des réserves.

Toutes proportions gardées, invoquer la « mobilisation massive des réservistes » c’est un peu comme crier « L’Europe, l’Europe, l’Europe… » en 1965.

 

Charlie Hebdo avait conduit à densifier le dispositif VIGIPIRATE, en vigueur depuis 1995, et à le transformer en une opération : Sentinelle. Les réservistes y participent, depuis le début, certes en nombre limité. L’attentat de Nice et le besoin de « rassurance » de la population pousse à vouloir augmenter notablement le nombre de réservistes et les mobiliser largement pour renforcer les armées dans cette mission.

Fort d’une certaine expérience, je souhaite verser au débat quelques éléments d’information et livrer quelques réflexions personnelles. Le déploiement de réservistes dans des missions de protection du territoire est légitime et nécessaire. Ceci étant, la réalité limite malgré tout l’exercice. Seule une partie de la réserve militaire est réellement employable. Recruter des réservistes ne se décrète pas, l’engagement étant un acte volontaire. Le vivier de candidat potentiels n’est pas extensible à l’infini et, sans mesures concrètes en faveur des réservistes, atteindre la cible d’effectifs fixée pour 2019 semble très difficile. Entretenir un vivier permanent, et pour une durée indéterminée, de 10 000 à 12 000 réservistes réellement en quasi-alerte, prêts à être déployés, paraît objectivement assez illusoire. D’autant que l’activité de réserve n’est que le second métier du réserviste. Son premier métier est au sein de l’entreprise. Et la création de richesse pour le pays constitue la vocation de celle-ci.

*

Trois composantes de la réserve, dont une seule est réellement employable.

Les réserves militaires se répartissent en deux composantes : la réserve opérationnelle (RO) et la réserve citoyenne (RC). Eliminons la seconde.

La réserve citoyenne est une réserve de rayonnement qui n’a pas vocation à conduire des activités opérationnelles (1). Elle a pour rôle essentiel de diffuser et de conforter l’esprit de défense, d’informer les décideurs civils (2) sur les questions de défense et d’actualiser leurs connaissances de ces problématiques. Elle constitue l’un des leviers d’action de la préservation du lien « Armées-Nation » (3). Les réservistes citoyens ne sont pas militaires. Ils ont un statut de « contributeurs bénévoles du service public ». Provenant de tous les horizons (4) et de toutes les catégories sociales, ils sont admis au sein admis de la RC en raison de l’intérêt qu’ils portent aux questions de défense et de leur capacité à être des vecteurs de rayonnement (5).

 

La réserve opérationnelle se divise en deux segments. La réserve opérationnelle de niveau 1 (RO1) et la réserve opérationnelle de niveau 2 (RO2).

La réserve opérationnelle de niveau 1 (RO1) est constituée de l’ensemble des Français qui souscrivent volontairement un contrat d’engagement à servir dans la réserve (ESR). Ce contrat est souscrit pour une durée de 1 à 5 ans pour un volume moyen de 30 jours d’activités par an (6). Il est renouvelable (7). Ces réservistes peuvent être soit d’anciens militaires ayant quitté le service actif souhaitant poursuivre des activités opérationnelles, soit des civils désireux de servir leur pays sous les armes (8). Ces réservistes sont affectés au sein d’une unité opérationnelle. A l’issue de leur formation initiale et de spécialité, ils reçoivent un poste, le plus souvent de combattant, parfois de spécialiste (9). Ils peuvent être officiers, sous-officiers ou militaires du rang (10). Ils sont équipés à l’identique de l’active, gérés, entrainés et employés sur des missions opérationnelles. La cible fixée pour les armées par la loi de programmation 2014 – 2019 est de 40 000 réservistes (RO1), dont 24 000 pour l’armée de Terre. L’armée de Terre dispose actuellement d’environ        16 000 réservistes de RO1 physiquement présents.

La réserve opérationnelle de niveau 2 (RO2) est constituée de l’ensemble des militaires d’active qui, quittant l’institution, ne souscrivent pas un ESR au titre de la RO1 et sont soumis à l’obligation de disponibilité pendant 5 ans (11). La RO 2 de l’armée de Terre représente un vivier d’environ 50 000 hommes. Elle n’est ni équipée (12), ni convoquée régulièrement, ni entrainée, ni administrée, ni gérée (13) ; elle n’est que suivie. Le réserviste est rattaché à un régiment de proximité et ses seules obligations sont de passer une visite médicale d’aptitude chaque année et de déclarer ses changements de domicile. Même si elle est directement opérationnelle puisque formée, à l’exception des spécialistes cette réserve n’a pas pour vocation d’être mise sur pied dans des délais brefs. Ces obligations sont largement morales et y déroger n’a jamais provoqué de sanctions. Depuis la professionnalisation des armées (1997), un seul exercice de rappel a eu lieu (14).

 

La réserve opérationnelle de 1er niveau : formée et entraînée comme l’active MAIS SUR UNE SEULE GAMME DE MISSIONS.

Les réservistes issus du monde civil sont formés dans les mêmes centres de formation et écoles que leurs camarades d’active. Ils suivent une formation initiale différenciée selon leur catégorie de grade (15). Ces formations sont fractionnées en modules pour s’adapter aux créneaux de disponibilité des réservistes mais doivent être réalisées en un an. Dans leur unité ils reçoivent des formations complémentaires ou de spécialité, suivent des périodes d’entraînement et participent à des missions opérationnelles. A mission identique à celle de l’active, formation identique.

Formée essentiellement aux missions de protection terrestre (PROTERRE), la réserve de niveau 1 a vocation à être employée prioritairement sur le territoire national en mission de sûreté générale ou d’assistance aux populations (16). Dans ce domaine, même s’ils n’ont pas le niveau d’aguerrissement que les opérations extérieures (OPEX) donnent aux militaires d’active, ce sont de vrais professionnels mais à temps partiel. Actuellement, de l’ordre de 350 à 400 réservistes sont déployés dans le cadre de l’opération Sentinelle (17). Compte tenu du sous-dimensionnement de l’armée de Terre eu égards aux engagements actuels, ils sont indispensables à son fonctionnement. Sauf exception ils pas déployés hors du territoire national (18). Les OPEX nécessitent, outre un entraînement permanent, une préparation spécifique qui peut durer plus de 3 mois débouchant sur une certification de l’unité, durée incompatible avec la disponibilité d’un réserviste (19).

Les « frictions » et contraintes.

Les problématiques RH

Recruter

Rejoindre la réserve opérationnelle est un acte volontaireet l’on ne peut obliger personne à être volontaire…On ne peut contraindre ni un militaire d’active quittant le service ni un civil à souscrire un contrat au titre de la RO1. C’est donc un engagement citoyen mais un peu particulier compte tenu des contraintes notamment de disponibilité (20). De nombreux jeunes (et moins jeunes) Français s’engagent, en parallèle de leur métier, dans des activités citoyennes, sociales, associatives ou humanitaires. Mais tout le monde n’a pas la « fibre militaire » et s’engager dans la réserve, c’est avant tout s’engager dans l’armée, même à temps partiel. Hormis les anciens militaires d’active (21), les réservistes sont donc recrutés et sélectionnés par la même chaîne de recrutement que l’active (22). Les jeunes civils intéressés par une carrière dans les armées, choisissent prioritairement de rejoindre l’armée d’active, ce qui limite d’autant le vivier utile pour la réserve.

Modeler la pyramide RH.

Comme l’active, la réserve a besoin d’une pyramide équilibrée, comportant une base jeune importante et s’affinant en montant vers les grades supérieurs et terminaux. Or, pour des raisons expliquées plus bas, la pyramide s’étrangle en son centre : schématiquement, le socle (18 – 30 ans) est suffisant pour honorer les besoins actuels (et non la future cible de 24 000), le centre (30 – 45 ans) est déficitaire  et le sommet est à peu près équilibré (23).

Fidéliser

Le recrutement vise à remplacer les départs et, si besoin, à augmenter les effectifs (la future cible pour l’armée de Terre est fixée à 24 000). Or, les recrutements  actuels compensent à peine les départs (98%) de la cible actuelle. L’objectif étant de maîtriser les départs, les armées conduisent, à leur niveau, des actions pour accroître l’attractivité de la réserve en jouant sur trois leviers principaux qui sont à leur disposition. L’emploi : engager le plus souvent possible les réservistes sur des missions valorisantes. Mais les armées ne choisissent pas leurs missions et la disponibilité des réservistes présente, dans certains cas, un frein. Faute de ressource d’active suffisante les armées engagent la réserve dans l’opération Sentinelle. Cette mission est motivante, pour ceux qui font leur première rotation. Au bout de trois ou quatre, elle le devient moins. Des mesures de gestion RH, notamment en termes d’avancement de grade et de récompenses (décorations etc.) sont mises en œuvre. Enfin, les armées plaident pour des mesures financières (primes etc.) mais qui dépendent des capacités budgétaires de l’Etat.

La disponibilité des réservistes.

Un engagement dans la réserve est un second métier et il n’est que le second (24), le premier étant l’activité qui permet de gagner sa vie au quotidien. Même si, certains réservistes font preuve d’une réelle abnégation, en renonçant à certains de leurs week-ends et à une partie de leurs vacances, un réserviste a droit à une vie de famille. Ce qui explique en partie le creusement de la pyramide en son centre. De 18 à 26-27 ans, les jeunes sont étudiants ou débutent seulement dans la vie active et ne sont, pour la plupart, pas encore établis en couple ou du moins n’ont pas encore d’enfants. Les contraintes personnelles pèsent donc moins. De 30 à 45 ans, la vie de famille devient, elle aussi, un emploi à temps partiel, et professionnellement l’individu doit faire ses preuves dans son activité civile. Son engagement dans la réserve diminue donc de façon logique et tout à fait compréhensible. Après 45 ans, les enfants sont grands et, sauf chômage, l’individu est établi dans sa vie professionnelle. Il reprend donc des activités de réserve.

Les employeurs civils.

La vocation première d’une entreprise est de créer de la richesse et donc d’être rentable. Or, l’absence d’un personnel pour cause d’activités de réserve constitue une contrainte, d’autant que plus de 80% des entreprises françaises sont des PME. Légalement, un dirigeant est tenu de laisser un ou plusieurs de ses employés s’absenter pour effectuer une période de réserve si celle-ci n’excède pas 5 jours dans l’année (25). Au-delà il peut refuser. Une loi prévoit qu’en cas de crise majeure, cette absence puisse être portée à 30 jours mais, le décret n’a pas été publié. Donc, au-delà de 5 jours, c’est une négociation qui s’engage entre le réserviste et son patron. Tout dépend donc de la « sensibilité défense » de l’employeur et surtout de l’activité de l’entreprise. Le réserviste a donc deux « partenaires-adversaires » : son employeur, qu’il doit convaincre de le laisser s’absenter et, si l’issue n’est pas favorable, son conjoint, qu’il doit convaincre de renoncer à des week-ends ou à des parties de vacances familiales. Certaines entreprises, généralement les grandes, vont spontanément très au-delà de ces obligations. En reconnaissance, elles se voient gratifier du Label « Entreprise Partenaire de la Défense » dont elles peuvent utiliser librement le logo sur leurs plaquettes et notamment celles relatives à leur politique RSE.

En conclusion, invoquer « la mobilisation des réserves », c’est un peu comme crier « L’Europe, l’Europe, L’Europe… » en 1965 (26) .

« Il faut prendre les choses comme elles sont et l’on ne fait pas de politique sans tenir compte des réalités » (26).

Les réservistes font preuve d’un dévouement exemplaire. Ce sont de vrais professionnels dans les missions pour lesquelles ils sont formés, mais uniquement celles-ci. Leur engagement dans la mission Sentinelle est nécessaire, peut certainement être un augmenté mais ne pourra pas, dans les conditions actuelles, atteindre les objectifs fixés par le politique.

Seule, la RO1 est réellement employable. Même si des dispositions légales plus contraignantes étaient prises en direction de la RO 2, cette dernière n’est pas équipée pour être engagée.

Le recrutement d’un nombre plus important de réservistes de RO1 ne se décrète pas. On ne peut que susciter le volontariat. Si l’on excepte toute mesure contraignante, le vivier de recrutement est ce qu’il est et, probablement, tant que le réserviste (surtout le jeune qui débute dans la vie active) ne recevra que «  l’hommage et la reconnaissance de la Nation » il est peu probable que les vocations naissent en nombre suffisant.

Le réserviste est avant tout un civil qui participe par son activité civile à la santé économique de son entreprise et donc à celle de la France. Tant que les entreprises ne recevront que le label « Partenaire de la Défense », il est peu probable, dans la situation économique actuelle, qu’elles soient enclines à aller très au-delà des obligations légales. Surtout les PME et petites ETI.

Le rapport d’information N° 793 du 13 juillet 2016 rendu par la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat fait un certain nombre de propositions en faveur des réservistes et des entreprises. C’est la clef de la dynamisation des réserves.

 *

Au-delà, « De quoi s’agit-il ? » (27) actuellement. Il s’agit de lutter contre un ennemi qui n’a ni organisation formelle ni mode d’action clairement défini mais qui a une stratégie claire. Ou plutôt, qui utilise l’ensemble des canaux et réseaux disponibles pour susciter des vocations, mobiliser des troupes potentielles, fournir un appui logistique suffisant, mais minimum, pour des opérations d’envergure (Bataclan) et qui décentralise totalement les actions avec un seul mot d’ordre « tuer le plus possible, n’importe qui, n’importe quand, n’importe où et avec n’importe quel moyen ». Sentinelle, dans sa configuration actuelle, lui oppose un dispositif militaro-sécuritaire inadapté quant au mode d’action et fatalement lacunaire compte tenu de l’objectif assigné par l’Etat Islamique à ses affidés existants ou potentiels. Il n’a pas empêché le Bataclan ; il n’a pas empêché Nice et, probablement, il n’empêchera pas d’autres attentats. Ajouter des moyens supplémentaires à un dispositif qui, tel qu’il est actuellement conçu, ne rend pas le service souhaité ne constitue vraisemblablement pas la voie du succès.

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(1) Les armées comptent environ 3500 réservistes citoyens.

(2) Élus, dirigeants d’organismes publics, de sociétés privées etc.

(3) A ce titre, même si ce n’est pas son rôle premier, elle contribue au recrutement des militaires d’active ou de réserve

(4) Politiques, société civile, fonction publique, secteur privé, monde associatif etc.

(5) Un grade honorifique leur est conféré en fonction de leur niveau d’études et de leur position comme relai d’opinion au sein de la société civile.

(6) Le nombre de jours d’activités est déterminé par dialogue entre le commandement et le réserviste en fonction de sa disponibilité réelle. Il peut être inférieur à 30 jours. Parfois, pour certains spécialistes il peut aller jusqu’à 120 jours, exceptionnellement 210. Sa durée est revue annuellement.

(7) Dans l’armée de Terre, le contrat initial est de deux ans.

(8) L’engagement dans la RO1 suppose : d’avoir la nationalité française, d’avoir plus de 17 ans et moins de 35 ans, de jouir de ses droits civiques, d’avoir effectué sa journée Défense et Citoyenneté (JDC), d’avoir réussi l’entretien de sélection et les tests médicaux, physiques, psychologiques et psychotechniques.

(9) Hormis le 24e Bataillon d’Infanterie (Vincennes) créé pour les besoins spécifiques à l’Île-de-France, il n’existe pas de régiments de réserve. Chaque régiment de l’armée de Terre dispose d’une ou deux compagnies de réserve. La plupart des compagnies sont des Unités d’Intervention de Réserve (compagnies d’infanterie légère). Quelques régiments (régiments de transport, régiments du génie notamment) disposent d’Unités Spécialisées de Réserve, correspondant à la spécialité du régiment et sont équipées à l’identique des unités d’active.

(10) En fonction du diplôme détenu. Sans condition de diplôme, soldat ; BAC, sous-officier ; BAC+2, officier. Comme dans l’active un militaire du rang peut devenir sous-officier et un sous-officier peut devenir officier.

(11) Cette disponibilité s’inscrit dans le dispositif de remontée en puissance des armées, en cas de crise grave ou de menace majeure qui débute par l’engagement de la totalité des forces d’active, puis se poursuit par le rappel des réservistes puis, au besoin, par la mobilisation générale. Ce dispositif nécessite la prise de dispositions législatives.

(12) Pas de paquetage, pas d’armement individuel ni d’équipements collectifs (armement, véhicules, engins etc.).

(13) Au sens RH du terme.

(14) L’exercice VORTEX conduit par la 11e Brigade Parachutiste du 31 mars au 2 avril 2016 visait à convoquer 3500 réservistes RO2 pour 1 journée (visite médicale). La date de la journée était laissée au choix du réserviste dans un créneau de 3 jours (31/03, 01/04, 02/04) . 42% des réservistes convoqués ont répondu à l’appel (ce qui montre les limites de cette réserve…mais « la Patrie n’était pas en danger » et ce n’était qu’un exercice).

(15) Militaires du rang : Formation militaire initiale de réserviste (FMIR) 12 jours ; Sous-Officiers : Préparation militaire supérieure (PMS) 19 jours + Formation initiale à l’encadrement (FIE) 19 jours ; Officiers : PMS 19 jours + Formation initiale d’officier de réserve (FIOR) 21 jours.

(16) VIGIPIRATE (depuis 1995), Sentinelle, inondations dans le Somme il y a quelques années, tempête de l’hiver 1999, sécurisation de zones et transport de matières dangereuses après la découverte d’obus chimiques de la 1re Guerre Mondiale à Vimy, plan Héphaïstos (feux de forêt), marées noires, tempête Erika etc.

(17) Le Président de la République a fixé comme objectif pour 2019, 1000 réservistes déployés en permanence, dont 800 de l’armée de Terre.

(18) Exception faite, de quelques spécialistes, notamment d’état-major, ou de réservistes servant des unités de Transmissions (Systèmes d’Information et de Communication) ou dans des unités de soutien (logistique, transport, techniciens du Commissariat des Armées (Intendance) qui sont projetés en cas de besoins à titre individuel ou en petites équipes.

(19) La mission Sentinelle, qui est une véritable opération, nécessite elle aussi une préparation mais beaucoup moins longue, compte tenu de la formation initiale reçue par les réservistes. Par ailleurs, le taux de rotation sur cette mission diminue, dans la durée, les besoins de mise en condition.

(20) Certes, lorsqu’il fait une période, le réserviste reçoit une solde de militaire, mais son employeur suspend son salaire civil.

(21) Dans l’armée de Terre, la RO1 se compose de 40% d’anciens militaires et de 60% de personnes issues du civil.

(22) Cette chaîne attache d’ailleurs la même attention « marketing » aux campagnes de recrutement de la réserve qu’à celles de l’active.

(23) Il n’y a pas de réel sureffectif dans les grades supérieurs et terminaux. Les réservistes sont des contractuels. Pour équilibrer ces niveaux de responsabilité, l’institution ne renouvelle pas les contrats faute de postes disponibles.

(24) Excepté pour les chômeurs (qui ne sont pas tous volontaires pour rejoindre la réserve).

(25) Il y a suspension du contrat de travail et l’employeur peut ne pas payer les jours d’absence. Des textes, connus par tous les DRH précisent les différents cas de figure.

(26) Entretien télévisé entre le Général de Gaulle et Michel Droit le 14 décembre 1965.

(27) Foch

Michel ANDRE

Prêt à.. en mesure de... Postes logistiques

8 ans

Article clair et complet qui pose bien la problématique actuelle de la réserve et de ses limites. Or nos politiques, comme ils savent si bien le faire, ont trouvé dans la réserve une porte de sortie facile en termes d'annonce pour palier à la surchauffe de nos armées. au delà des moyens budgétaires qu'il faudrait y consacrer c'est surtout à des mesures permettant aux jeunes en entreprise de pouvoir embrasser un second métier sans nuire à leur métier premier. pour cela l'Etat doit s'engager personnellement pour pousser les entreprises à devenir des "entreprises citoyennes". Quoiqu'il en soit, un appel massif à la réserve ne peut être qu'une mesure de long termes et non pas un moyen pour demain matin.

Patrick Mervent. La réserve citoyenne n'a et n'aura jamais aucun rôle dans ce domaine. Ce n'est pas sa mission. Son rôle c'est le rayonnement et le développement de l'esprit de défense. Pour faire cela auprès des jeunes, il faut attirer la confiance...et ne pas être soupçonné d'être un "indic". Nous n'avons que 3500 réservistes citoyens actuellement. Ils ont fort à faire avec la mission qui leur est confiée Ils le font très bien. Laissons-les travailler. Le rôle de "capteur de signaux" est dévolu aux services de renseignement intérieur.

Tout à fait Tristan BACHELARD. C'était implicite dans mon esprit mais vous faites bien de le préciser. J'ai commandé le 516e Régiment du Train de 1999 à 2001 et, sauf quelques anciens d'active, la totalité des mes 226 réservistes (1 escadron de transport et 1 état-major tactique) étaient d'anciens appelés. 50% étaient préalablement réservistes au 508e Régiment du Train (régiment de réserve dérivé), dissous dans le cadre de la réorganisation des réserves liée à la professionnalisation. Merci.

Arnauld B.

Consultant spécialiste chez SURETE SECURITE PRIVEE

8 ans

Article complet. Pour moi, c'est surtout le manque (absence) de financement qui contraint particulièrement l'efficacité de nos réserves opérationnelles.

Tristan BACHELARD

Responsable service Clients Supply Chain chez SNCF Réseau

8 ans

Bonjour Pierre Vuillaume Excellent article, tout est dit tout dans la réalité. J'ajouterais 2 points. Primo, concernant l'origine des réservistes, il ne faut pas oublier les civils ayant fait leur service national jusqu'en 2000, c'est une population active, fidèle et surtout très pédagogue envers les jeunes au sein de la réserve. Secundo, il faut savoir aussi qu'aujourd'hui quasiment 20 à 30% des réservistes qui s'engagent se servent de leur formation militaire initiale du reserviste comme une découverte du monde militaire histoire de voir si l'armée leur plaît, et peu de temps après ils s'engagent dans lactive, cest donc beaucoup de temps de perdu pour les cadres d'une compagnie de reservistes. Respectueusement

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