Tissons un nouveau récit pluriel
Le journaliste Edwy Plenel souligne les immenses ressources de la France : la France est une Amérique de l’Europe : pays carrefour, en permanence tissé d’immigrations extérieures et intérieures y compris dans son histoire spirituelle. C’est un pays qui a une richesse unique : nous sommes à la fois la fille aînée de l’Église, le pays de l’Edit de Nantes et, donc, du protestantisme, le pays européen de la plus forte communauté juive de rescapés du génocide, le premier pays musulman d’Europe, le pays de la créolisation chère à Edouard Glissant, et le pays de la laïcité. Nous devrions réinventer, à partir de cela même: le tous-ensemble. Ce n’est pas le grand Un, mais ce que la pluralité crée de commun. Le concept d’une nation une et indivisible, inscrit dans notre constitution, ne correspond plus à la réalité des maillages territoriaux et des métissages des cultures. Le roman national, qui fonctionnait encore dans les années cinquante pour unifier la nation, n’est plus et ne peut plus être unanimement partagé. Il est à retravailler, à transformer, à augmenter d’autres histoires venues d’ailleurs. Il doit s’ouvrir sur la diversité des faits, des analyses et des mémoires, pour tisser un nouveau récit pluriel en mettant en avant les compromis qui au cours de l’histoire de France, ont permis de retrouver la paix après les incompréhensions et les déchirements.
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