"Toi, et ta collègue, vous avez des ‘besoins spécifiques’ et on ne va pas pouvoir en tenir compte " : épisode 3 sur les inégalités hommes-femmes
Contexte : 2019, quand la crise COVID éclate en Belgique, j'ai 42 ans, je suis passée dans la consultance depuis 2 ans. La petite boîte à taille humaine dans laquelle j'avais postulé s'est fait racheter par une boîte de conseil financier, la 5e après les « Big Four », toute un autre ambiance. La fusion de mon équipe avec celle de la boîte qui nous a rachetée en est encore à ses débuts quand on se retrouve confinés à la maison. On télétravaille tant bien que mal, avec nos 2 jeunes enfants (2.5 et 5 ans) à la maison : les écoles et les crèches sont fermées.
J’entends à longueur de journée des : « moi, j’ai de la chance, les enfants sont grands, autonomes, etc. » ou autres. J’en déduis donc qu’à leurs yeux, je n’ai pas de chance : j’ai des jeunes enfants ! Mais suis-je vraiment d’accord ??!
On fait de notre mieux pour s’organiser avec mon conjoint, heureusement fort investi dans la gestion familiale (merci, Michel Lomzik 🙏) : planning alternant temps de concentration et de détente pour les kids, réalisation des tâches des instit’ (😅oui, bien qu’en 3e maternelle en néerlandais, Sacha a des petites tâches ou des « calls » tous les jours. Chapeau les profs !)
Au boulot aussi, avec quelques collègues, on se mobilise pour se soutenir les uns les autres, dans des « proximity groups » Vous vous souvenez Mario Santy Caroline Marquet Helene De Schutter Jolien Develtere Anne-Sophie Melis, MBA : ça marchait plutôt bien d’écouter les problèmes des uns et des autres et d’y chercher des solutions ensemble?! ça créait de la connexion, ça faisait chaud au coeur. Les collègues n’ayant pas été répartis en équipes avant la crise. 😅
Le management met en place des réunions quotidiennes avec toute l’équipe sur le temps de midi. Et on discute de l’organisation pratique de ces groupes d’intervision.
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A ce moment, j’explique à un des ces managers que dans ce contexte de homeworking avec les enfants, je n’ai plus la même disponibilité en soirée ou à midi, qu’avant la crise. Auparavant, j’avais lancé et j’animais des groupes de coaching de codéveloppement entre consultants en soirée une fois par mois. J’explique d’ailleurs que je ne suis pas la seule dans le cas et qu’une autre collègue, elle aussi mère de jeunes enfants, est dans la même situation. Je demande à ce que les réunions d’alignement n’aient plus lieu sur le temps de midi (mes jeunes enfants, ont faim à midi pile et dur voire impossible de les faire patienter encore. Et je trouve légitime d’être disponible sur le temps de midi pour le passer avec eux), et à ce que les groupes de soutien « proximity group » puissent avoir lieu en journée. Et c’est là que je m’entends dire : « toi, et ta collègue, vous avez des ‘ besoins spécifiques’ et on ne va pas pouvoir en tenir compte ». Et là, encore une fois, je me retrouve bouche bée ! ça bouillonne en moi mais je ne sais pas quoi dire.
Ce n’est que dans l’après coup en en parlant à d’autres, que je me rendrai compte que je me suis sentie discriminée, en tant que femme avec de jeunes enfants, par cet homme, pourtant lui aussi père de 3 enfants.
Décidemment : NON, ce n’est toujours pas (tout à fait) la même chose d’être une femme au travail qu’un homme ! 👠
Encore un épisode que j’aurais peut-être préféré ne pas vivre mais qui fait pourtant partie de mon histoire au travail. Cette même histoire au travail, qui m’amène aujourd’hui à proposer mes services de coachs en entreprises pour aider les femmes, à PRENDRE leur juste place au travail à développer leur leadership, et pour soutenir les hommes, sensibles à ces questions, à faire évoluer la situation. Car une entreprise avec plus de diversité dans son top management prend des décisions plus innovante et est au final plus performante.
Alors, si cette histoire vous parle, merci de la liker, de la repartager dans vos réseau et de la commenter. C’est une petite goutte dans l’océan mais les petits ruisseaux font les grandes rivières.