Toujours moins de logements neufs : les régions les plus touchées
Qu’apprend-on des données sur la commercialisation des logements neufs aux particuliers pour le second trimestre 2022, publiées la semaine dernière par le ministère de la Transition écologique ?
D’une façon générale, ces chiffres nous montrent une chute qui se poursuit : au deuxième trimestre 2022, 27 900 logements neufs ont été réservés par des particuliers et 28 700 logements neufs destinés à des particuliers ont été mis en vente, soit respectivement 13,0 % et 11,7 % de moins qu’au deuxième trimestre 2021.
Certes, le deuxième trimestre 2021 avait des niveaux élevés de mises en vente et de réservations, correspondant en partie à un rattrapage après les périodes de confinement sanitaire de 2020.
Mais les réservations et mises en vente n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant-crise : elles sont inférieures respectivement de 20,4 % et 17,1 % aux niveaux du deuxième trimestre 2019.
On note cependant que l’encours de 94 500 logements disponibles augmente de 4,0 % par rapport à celui du trimestre dernier. Celui-ci avait atteint un niveau parmi les plus bas des dix dernières années.
Datavisualisation : Terre de Données révèle la comparaison région par région des chiffres semestriels 2019 vs. 2022
La comparaison des premiers semestres 2019 et 2022 (appartements seulement) permet de se rendre compte de la situation pré et post pandémie, avec un chiffre global : une chute de 16% de l’offre promoteur au niveau national. Cette moyenne masque cependant des situations très différentes d’une région à l’autre.
Nous avons fait le choix, comme pour notre comparatif semestriel 2019-2022, de nous concentrer sur les appartements – ils représentent plus de 90% des logements.
Une offre promoteur qui décolle dans le Centre-Val de Loire
On repère cinq régions particulièrement en tension, avec une baisse drastique de l’offre promoteur : la Corse largement en tête (-51%) avec, il faut le dire, un chiffre déjà très bas en 2019 (seulement 385 logements neufs commercialisés au 1er semestre cette année-là), puis l’Ile-de-France (-34%), le Grand Est (-31%), la Provence Alpes Côte d’Azur (-28%) et la Nouvelle Aquitaine (-25%).
En 6e place arrive l’Occitanie, avec une offre qui a chuté de 13%. La Bretagne et l’Auvergne Rhône Alpes et ont quant à elles enregistré des baisses autour de 6 et 7%.
A l’inverse, sur la même période, on remarque une hausse très spectaculaire de l’offre promoteur dans une région qui sort du lot : il s’agit du Centre-Val de Loire (+77% de mise en commercialisation de logements neufs).
Cette région proche de la capitale, très bien desservie en transports régionaux et abritant plusieurs villes dynamiques (Tours, Chartes, Orléans) bénéficie d’une attractivité nouvelle post-pandémie. Aussi, la zone étant peu densément peuplée, la marge de manœuvre est plus importante pour les promoteurs.
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Les autres régions en vert sur cette carte de France de l’évolution post-pandémie : la Bourgogne-Franche Comté (+27%) et les Hauts-de-France (+38%), deux régions également proches de la capitale, qui ont aussi bénéficié de l’attrait post-pandémie.
La Normandie et les Pays de la Loire voient aussi leur offre promoteurs augmenter sur cette période, avec des hausses respectives de 27 et 6%.
Si l’on compare les données du premier semestre 2022 à celles du premier semestre 2021 uniquement, on observe une baisse de l’offre promoteur un peu moindre en moyenne (-10,3%) mais plus généralisée sur le territoire, avec seulement trois régions en vert : la Bourgogne Franche-Comté à plus de 41% de hausse, le Centre Val de Loire à 35%, tandis que les Hauts de France stagnent à 1%.
Cela vient confirmer ce nouveau ralentissement déjà évoqué, après une période dynamique de rattrapage.
La flambée des prix du neuf
Sur cette même période, les prix du neuf au m2 se sont envolés.
Les régions aux flambées les plus spectaculaires : la Bretagne et la Corse, avec une hausse 19% sur le prix des appartements neufs au m2.
Juste derrière, le Centre Val de Loire et la Normandie, qui se hissent autour des 3900 euros/ m2, avec une hausse de 17%.
Dans les Pays de la Loire, on passe presque la barre des 4250 euros/m2, avec une hausse de 15%.
Ces régions, à l’exception du Centre Val de Loire dont nous avons signalé le dynamisme plus haut, abritent toutes des villes balnéaires ont largement bénéficié d’un attrait nouveau post-Covid.
En Ile de France, où les prix étaient déjà les plus hauts, la hausse est moins importante (+7% pour atteindre 5269 euros/m2).
Si l’on compare les prix du neuf du premier semestre 2022 à ceux du premier semestre 2021, les deux régions qui enregistrent la plus forte hausse sont la Normandie et la Bretagne (+12%).
Etude et article à retrouver sur Terre de Données.
Chef d'entreprise, groupe Patrimoine et gestion
2 ansEt après il y aura touiours un débile pour se demander pourquoi le prix des logements augmente,!