Toutes les émotions sont bonnes à vivre
Faut-il privilégier les émotions positives ?
Les émotions sont des réactions du corps à nos pensées. Positives, ou négatives, elles sont toutes bonnes si elles restent instinctives et simples. Elles sont toutes mauvaises si elles procèdent d'une réaction psychologique, une sophistication à côté de la vraie vie, simple et directe.
"Dans un récent article du New York Times, Gabriele Oettingen, professeur de psychologie à l’Université de New York et de Hambourg et auteure de « Repenser la pensée positive : au cœur de la nouvelle science de la motivation », explique que plusieurs études menées par son équipe montrent sans aucun doute possible que la pensée positive à « tout prix » est contre productive. Elle démontre que la pensée positive trompe nos esprits dans la mesure où elle nous conduit à percevoir nos objectifs comme déjà atteints ce qui diminue notre motivation à les atteindre. A l’inverse, le fait de penser de manière trop centrée sur les obstacles et le négatif produit des résultats similaires. La meilleure attitude serait donc le « contraste mental », qui consiste à adopter une position intermédiaire, hybride, entre la pensée positive et le réalisme. Les études les plus récentes montrent ainsi que le fait de penser positif est certes plaisant, mais que cela n’est pas bon pour nous et minore nos résultats." IFPEC -
Le bonheur, c'est ressentir - toutes - les émotions. Approfondissons donc le rapport entre les émotions et la pensée positive...
Que sont les émotions ?
Les émotions sont des réactions du corps à des pensées. A première vue :Cependant
- Les émotions dites positives sont une réaction du corps à des pensées dites positives,
- Les émotions dites négatives sont une réaction du corps à des pensées dites négatives.
Cependant, nous proposons de considérer toutes les émotions comme positives (même s'il s'agit de peur, de colère ou de tristesse, émotions réputées "négatives") si elles sont purement des réactions instinctives du corps. Par exemple si je suis agressé dans la jungle par un fauve, mon corps met en place instinctivement une série de réactions chimiques. Cette sorte d''émotion très instinctive est parfaitement saine et très appréciable dans ses effets qui contribuent à nous sauver la vie, et à entretenir les fonctions vitales du corps. Ainsi la peur est très saine, puisqu'elle permet de fuir le danger. Elle pourra se transformer en colère, si après avoir pris la fuite, je suis rattrapé par le fauve et dois lui faire face pour me défendre. Cette colère décuplera donc mes forces, c'est utile et positif. Enfin, si je perds le combat et y laisse un membre, j'aurais de la peine et me sentirais triste, ce qui m'aidera à faire mon deuil. C'est donc encore l'exemple d'une pseudo émotion "négative", qui est en fait excellente !
Inversement, nous considèrerons toutes les émotions comme "négatives" si elles sont l'expression d'une fuite psychologique, conséquence de mouvements de la pensée. Par exemple, si un simple mail que je reçois au travail, me fait penser que je suis agressé, ces pensées provoquent aussitôt des émotions associées, psychologiques cette fois, et non plus instinctives comme dans l'exemple précédent. Les émotions psychologiques sont beaucoup plus empreintes de mes pensées à propos du contenu du mail, de son ton, de son auteur, de ses autres destinataires, de ses implications, des interprétations que j'en fais, des associations inconscientes avec le passé, qui entrent en résonance avec la situation présente, etc... Cela devient une affaire très cérébrale, mais qui déclenche aussi toute une chimie corporelle. Dans ce cas, il s'agit d'émotions beaucoup moins profitables, d'autant que leurs effets ne pourront pas être évacués par une course ou un combat qui élimine les toxines du corps.
Toutes les émotions sont bienvenues
Il n'y a donc pas à rejeter les émotions négatives ou à leur préférer les émotions positives. Il y a juste à comprendre qu'elles sont toutes bonnes et naturelles, mais qu'elles ne provoquent pas en nous les mêmes effets.
Il ne s'agit donc pas de privilégier certaines émotions, au prétexte que les émotions positives seraient "meilleures" que les émotions négatives. Les deux aspects font partie de l'expérience à vivre, et il s'agit de vivre les deux, comme un miroir ou un tremplin pour s'installer dans un espace à l'intérieur de soi, qui ne dépend pas des conditions extérieures, qui relève du calme d'un état sans conflit interne, un état justement sans émotions, mais qui les contient ... et les résorbe toutes.
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