Transmission d'Entreprise : article O.F Entreprises du 15/09/2016.

Un article sur la transmission d'entreprise publié dans le Ouest France Entreprises du 15 Septembre 2016. A vos commentaires .....suivez le lien.

http://.ouest-france.fr/economie/entreprises/parole-dexpert-la-transmission-dentreprise-une-demarche-anticiper-4490534.

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La transmission d'entreprise concerne chaque année des milliers d'entreprises. De cette étape délicate qu’il faut anticiper, dépend l’avenir d’un dirigeant et de ses salariés. Explications avec Jean-Charles Le Borgne, Directeur à la Caisse d’Épargne.

Alors que la vente de l’Olympique de Marseille a alimenté la chronique en 2016, le club de football est loin d’être le seul à faire l’objet d’une cession. Ce sont en effet plus de 7 000 entreprises qui sont dans ce cas chaque année, d’après les chiffres du CRA Cédants et Repreneurs d’Affaires. Il s’agit rarement de grandes sociétés mais plutôt de PME à caractère familial et entrepreneurial qui sont concernées. Pour ces cas de transmission d’entreprise, il faut que l’opération soit « créatrice de valeur à la fois financière mais aussi sur le plan social et humain pour le dirigeant, les salariés, les clients et les fournisseurs » explique Jean-Charles Le Borgne, Directeur du département Gestion de fortune à la Caisse d'Epargne Bretagne Pays de Loire.

Un cycle de 12 à 18 mois

Si la motivation est principalement la retraite de son dirigeant, une cession d’entreprise peut aussi être le fait d’une offre de rachat d’un concurrent, d’une transmission familiale quand coexistent plusieurs branches d’actionnaires ou d’un événement de la vie conduisant le dirigeant à reconsidérer ses priorités. Dans tous les cas, « un projet de cession se prépare en amont, et tous les aspects de l’opération doivent être pris en compte. Imaginer comment on va vivre après la vente est essentiel pour bien la réussir. » explique Jean-Charles Le Borgne.

Car le processus est long ! Premier travail : « déterminer le périmètre de la cession et le moment le plus propice pour engager le processus ». Une société spécialisée ou un expert-comptable pourra assister le dirigeant pour évaluer l’entreprise : ses forces et faiblesses, ses opportunités de développement et les risques liés à son activité. Le degré de dépendance de l’entreprise à l’égard de son dirigeant a forcément un impact sur sa valeur et sur la nature de l’accompagnement qui sera exigé par les repreneurs. De là découle « un mémorandum d’informations, document présentant l’entreprise qui sera transmis aux éventuels acquéreurs ayant manifesté un intérêt » explique l’expert de la Caisse d’Épargne.

Attention aux faux vendeurs

Pour la vente proprement dite, une société de conseil est bien souvent mandatée. « Un engagement de confidentialité est signé par les acquéreurs pressentis pour recevoir le mémorandum » précise M. Le Borgne. Si un repreneur potentiel se présente, « il remet une lettre d’intention aux conseils du vendeur précisant projet, prix et modalités de financement ». En cas d’accord « sur la chose et le prix et si la conclusion des audits d’acquisition sont favorables, l’opération peut alors se signer ». « Comme pour une acquisition immobilière, l’acheteur peut avoir recours au financement bancaire. Il est d’ailleurs important de mobiliser ses banquiers dès le démarrage des discussions et de se faire accompagner sur le plan fiscal et patrimonial ». Il faut aussi « vérifier que le chef d’entreprise est bien vendeur ! » car il y a parfois « de faux vendeurs », d’où l’importance d’un accompagnement par un conseil et la prise en compte de l’aspect psychologique du processus. »

Quel impact pour les salariés ?

C’est la crainte bien souvent quand une entreprise change de main : que vont devenir les employés ? « Préparer le passage de témoin et accompagner la transition avec les repreneurs et les nouveaux managers est essentiel, l’absorption par un grand groupe peut amener une nouvelle politique de ressources humaines et des changements importants » estime Jean-Charles Le Borgne. Le chef d’entreprise vendeur « est souvent très sensible à la pérennité de son entreprise et à la culture qu’il a mise en place », ce qui amène parfois « un refus net de vendre à certaines structures ». Le conseil doit permettre au dirigeant de « pouvoir appréhender et verbaliser toutes les dimensions de la cession ».

Un travail d’optimisation fiscale

Dernier volet, et non des moindres : la fiscalité. Il s’agit en effet « d’un patrimoine professionnel qui devient personnel », ce qui peut amener à payer l’impôt sur la fortune. Des solutions existent pour optimiser le coût fiscal. Autant de solutions qui doivent permettre de rendre plus simple une cession d’entreprise, un processus qui reste encore souvent mal anticipé en France. Un rapport remis en juillet 2015 au Ministère de l’Économie s’en était d’ailleurs inquiété, évaluant à près de 37 000 le nombre d’emplois détruits chaque année, à cause d’entreprises qui disparaissent faute de transmission. Pourtant, en cas de vente, leur taux de survie à 5 ans reste nettement supérieur aux entreprises classiques (60 % contre 50 %).

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