TRAVAILLER AU BUREAU ? NO WAY !
Article écrit dans le cadre du Korusmag' n°26, magazine annuel du groupe Korus sur les tendances de consommation, de travail et d'aménagement.
« Et si on effectuait une session de travail à l’hôtel ou dans ce petit restaurant qui fait l’angle ? » Aujourd’hui, 73 %* des cadres travaillent hors de leur bureau car ils sont en déplacement, en réunion ou en télétravail. Par conséquent, certains lieux qui n’étaient pas destinés à cette fonction se métamorphosent pour que les salariés puissent optimiser leur temps.
Voici quelques exemples de ces nouveaux lieux de travail :
1 • Ces restaurants qui rentabilisent leurs espaces en dehors du service
Travailler dans un restaurant pendant les heures creuses de celui-ci, voici l’idée de deux Toulousains, Sébastien Hordeaux et Jérôme Introvigne. Ils ont créé une plate-forme nommée FrenchWork dans laquelle 15 000 places de coworking sont proposées dans plus de 1 000 restaurants à Paris et à Toulouse. Un endroit idéal pour les cadres en déplacement qui recherchent un espace éphémère équipé de WiFi et de prises électriques. L’avantage pour les travailleurs est de pouvoir bénéficier d’un accueil chaleureux, d’un espace équipé et de rester dans le même lieu pour déjeuner ou dîner. Pour les restaurateurs, ils peuvent ainsi générer un complément de revenus en valorisant leurs espaces en dehors des heures de service. Pour réserver une place, il suffit de se connecter sur le site FrenchWork puis sélectionner le restaurant de son choix selon les disponibilités proposées. Pour les tarifs, plusieurs forfaits sont présentés : 10 € la demi journée, 65 € les 10 demi-journées ou 125 € par mois. La réservation comprend une boisson chaude.
Également bon à savoir, en France, l’application et le site internet Beewake répertorient tous les espaces de coworking disponibles, y compris les restaurants ou bars proposant cette option.
2 • Le concept Work & Station dans les gares
En 2014, la SNCF avait mis en place au sein de la Gare de Lyon à Paris, un espace de travail appelé « Multiburo ». Cet espace est composé de 80 bureaux et 24 salles de réunion sur 2 700 m², accessibles à tous à l’intérieur de la gare. Trois ans plus tard, le centre de Paris- Lyon affiche un taux d’occupation de près de 85 %. La SNCF a donc décidé de repenser et développer davantage ce type d’espaces dans le cadre du programme Gares & Connexions. Ce programme consiste à proposer des services aux voyageurs et notamment des bureaux et espaces de coworking dans les gares ou à proximité de celles-ci. Ces espaces de travail ont été nommés Work & Station et ils se déclinent en quatre versions :
• « Centres d’affaires » : lieux entièrement meublés et équipés pour recevoir des utilisateurs de bureau pour une période généralement limitée.
• « Tiers-lieu » : réseau de bureaux multi-entreprises, espaces de plus de 1 000 m² – soit environ 100 places – construits majoritairement au-dessus des parkings, comprenant un lounge, des bureaux individuels et partagés et des salles de réunion.
• « Microworking » : espaces de 10 à 50 m² situés au cœur des bâtiments Voyageurs, à l’image du site pilote créé à Conflans-Sainte-Honorine début 2016.
• « Coworking » : espaces de 70 à 250 m2 situés au 1er étage du bâtiment Voyageurs, comprenant des bureaux partagés et une salle de réunion. Dans ce format, cinq sites sont pour l’instant concernés : Boulainvilliers dans le 16e arrondissement de Paris, Porte Maillot dans le 17e, Clichy-Levallois (92), Drancy (93) et Fontainebleau (77).
Ces différentes propositions ont toutes pour but principal d’optimiser le temps d’attente des voyageurs en proposant des zones connectées et confortables.
3 • Les aéroports multiplient leurs offres dans les espaces business
Dans les aéroports, des « Espaces Business » se développent de plus en plus. Ils sont équipés de tables de networking et d’espaces individuels avec accès au WiFi haut débit. Une sélection de magazines et des animations sont également proposées dans ces espaces, notamment dans les aéroports de Paris. Par exemple, à Orly et Charles-de-Gaulle, des start-up viennent à la rencontre des voyageurs d’affaires pour présenter leur activité un jour par semaine. Les aéroports disposant de ces espaces proposent également aux travailleurs-voyageurs de devenir membre du programme Espace Business afin de bénéficier d’avantages exclusifs comme des places de théâtre, expositions et bien d’autres services.
Début 2015, un autre concept a vu le jour : The Workpod par Regus. Cette idée est née dans le cadre de son concept Regus Express qui est de proposer des salles de réunion en dehors de ses centres d’affaires traditionnels. The Workpod est un espace clos, un peu plus grand qu’un photomaton avec un bureau, un écran d’ordinateur, un téléphone et une connexion WiFi. Les premiers Workpods ont été installés à l’aéroport de Gatwick (Londres) où un passager sur cinq voyage pour le travail, à destination des grandes zones économiques européennes ou des nouveaux marchés émergents, comme l’explique Guy Stephenson, directeur commercial de l’aéroport de Londres Gatwick. L’utilisation est facturée 10 € HT pour une demi-heure. Le concept ne s’est pas encore étendu à la France et la marque n’a pas précisé si elle comptait poursuivre l’expérience dans d’autres pays.
4 • Ces entreprises qui louent leurs bureaux inoccupés
Comme d’autres entreprises, le groupe Volkswagen a décidé de mettre en location une partie de ses bureaux à destination des travailleurs nomades, en association avec une start-up bordelaise nommée Base 10, spécialisée dans la localisation d’espaces de coworking. Ce partenariat entre les deux structures permet à tous les distributeurs du groupe Volkswagen de transformer les bureaux libres de leurs concessions en espaces de travail ouverts à tous. Pour réserver, il suffit de se rendre sur l’application mobile gratuite Base 10 et de choisir son lieu. Entrepreneurs, freelances, télétravailleurs, formateurs ou encore salariés de petites et moyennes structures peuvent donc souscrire à une des trois offres de location proposées (uniquement pour la demi-journée) : un espace de travail à partager à 9 € HT, un bureau individuel à 15 € HT et la salle de réunion à 3 € HT/place.
5 • Les lobbies des hôtels français en pleine mutation
Suivant l’exemple des États-Unis et pour répondre aux nouveaux besoins, depuis quelques années, les hôteliers français ont décidé de s’adapter et de réinventer leur lobby dont la fonction n’est plus simplement l’accueil des voyageurs mais celui des voyageurs-travailleurs à la recherche d’espaces de travail confortables et équipés.
CitizenM, le groupe néerlandais d’hôtellerie fondé en 2008 par Rattan Chadha, vient de poser ses valises en France avec l’ouverture de son premier établissement à La Défense, qui sera suivie à la fin de l’année de l’inauguration d’un second hôtel, Gare de Lyon. En proposant une philosophie axée sur un confort et des prestations luxe, dans une enveloppe de prix abordable, CitizenM ambitionne de révolutionner le secteur de l’hôtellerie avec un concept innovant et adapté aux besoins des voyageurs d’aujourd’hui. Le lobby est d’ailleurs le lieu signature de CitizenM : on y travaille, on échange, on se relaxe, on se prépare un cocktail et on organise des workshops entre collègues.
Une plate-forme répertorie les hôtels proposant la mise à disposition de leurs lobbies et sur lesquelles il est possible de réserver un bureau à l’heure : Airoffice (uniquement en France). 40 hôtels parisiens sont partenaires de la plateforme. Déjà 200 « freeworkers » ont tenté l’expérience avec un tarif horaire de 5,90 €. Les travailleurs bénéficient d’avantages tels que les boissons gratuites et illimitées, une connexion WiFi, des chargeurs de téléphone et ont accès aux services habituellement réservés à la clientèle de l’hôtel comme la conciergerie et les salles de remise en forme.
6 • Ces hôtels qui proposent une véritable offre pour les travailleurs nomades
En France, deux groupes hôteliers se différencient car ils n’ont pas seulement aménagé leur lobby, mais ils proposent une véritable offre avec des espaces dédiés aux coworkers, qu’ils soient travailleurs nomades ou indépendants, non clients de l’hôtel.
- Le concept « Easy Work » du groupe Accor
Le groupe AccorHotels a lancé son concept « Easy Work » en 2014 proposé dans ses hôtels Mercure de France. Son offre se compose d’espaces de bureaux pour quatre, six, huit personnes mais également de bureaux individuels. De véritables salles de réunion sont également disponibles. On retrouvera dans ces espaces, prises et WiFi à disposition des utilisateurs ainsi que des bibliothèques avec livres et magazines en libre-service. Ce concept est pour le moment proposé dans sept établissements Mercure (Mercure Paris Gare de Lyon TGV, Mercure Massy Gare TGV, Mercure Paris Montmartre Sacré-Coeur, Mercure Nantes Centre Grand Hôtel, Mercure Nantes Centre Gare Sud, Mercure Paris Boulogne, Mercure Périgueux Centre, Mercure Paris Vaugirard Porte de Versailles).
• Le Concept « Mama Works » du groupe Mama Shelter
Mama Works est le concept de coworking selon l’hôtel Mama Shelter. Le premier Mama Works a ouvert ses portes au mois de juin 2017 à Lyon, plus précisément dans le quartier de la Part-Dieu. 230 postes de travail et sept salles de réunion ont pris place dans cet espace de 1 600 m². En bonus, le Mama Works Lyon propose également des douches, et même une salle de sport « Mama Stretches » et un studio de musique. La commercialisation de ce nouvel espace s’articule autour de trois formats :
- « Mama Mobile », avec un accès à la journée.
- « Mama Desk », qui prévoit un bureau dédié en open space accessible à toute heure.
- « Mama Office », qui prendra la forme d’un bureau privé, personnalisable pour des groupes de deux à dix personnes. Deux autres ouvertures sont d’ores et déjà programmées à Lille et Bordeaux.
*Selon une étude OpinionWay.