Trois exemples de la révolution technologique en cours dans le secteur de la santé

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 80% des maladies cardiaques ou des AVC prématurés sont évitables. Et d’après le Centre International de Recherche sur le Cancer, 40% des cancers en France seraient potentiellement évitables car attribuables à des modes de vie ou à l’environnement ...

Ces quelques chiffres illustrent le potentiel considérable d’une médecine progressant dans le champ de la prévention et excellant dans le domaine curatif. A cet égard, les technologies numériques, notamment celles axées sur l’analyse de montagnes de données, peuvent considérablement faciliter la détection des différents risques pathologiques.

Les données constituent en effet l’élément clé de notre époque de 4ème révolution industrielle. Appliquée au secteur de la santé, la digitalisation –– renferme ni plus ni moins la promesse d’une médecine plus précise, plus personnalisée et donc plus efficace, au bénéfice de toutes et tous.

Loin de moi l’idée de verser dans le cliché idyllique de la ‘technologie qui sauve le monde’. Les progrès viendront d’abord des chercheurs qui se battent quotidiennement pour trouver de nouveaux remèdes, autant que du personnel soignant qui traduit les avancées scientifiques en actes quotidiens sur le terrain.  

Je tiens simplement à partager ici un certain nombre de constats et évolutions qui doivent nous porter à un optimisme raisonnable quant à la capacité de la technologie à impacter positivement et durablement notre système de santé. Car oui, la révolution est en marche et elle change déjà aujourd’hui notre rapport à la médecine, dans nos villes et nos campagnes. Permettez-moi de l’illustrer à travers trois projets que j’ai le privilège de voir grandir, directement ou indirectement, à travers mes fonctions chez Dell EMC.

Lutte contre le cancer

Je commence par la lutte contre la première cause de décès en France : le cancer. Aujourd’hui, Dell EMC collabore étroitement avec différents instituts de recherche en oncologie pour utiliser l’informatique à haute performance (HPC) à des fins de dépistage de tumeurs cancéreuses. Les capacités croissantes dédiées à la collecte et à l’analyse de volumes gigantesques de données de sources diverses, notamment de l’imagerie médicale, permettent d’affiner sensiblement les diagnostics. En fonction du caryotype ADN du patient, les systèmes informatiques modélisent les données et les enrichissent en permanence avec d’autres cas de patients, générant des possibilités de traitements beaucoup plus ciblés, plus efficaces et entraînant moins d’effets secondaires. Ils font aussi gagner un temps précieux, raccourcissant les délais d’analyse de trois à un jour, voire moins.

En région parisienne, l’Institut Gustave Roussy, le plus grand centre dédié au cancer en Europe (près de 50 000 patients par an), fait progresser la recherche clinique en oncopédiatrie à travers l’utilisation d’un supercalculateur installé et configuré par Dell EMC. « En affinant les capacités de diagnostic, cette informatique des Big Data permet de précieux gains de productivité pour les équipes de cliniciens et de chercheurs, qui peuvent se concentrer sur un accompagnement plus personnalisé du patient », m’expliquait récemment Mikaël Azoulay, Directeur de la Transformation Numérique et des SI de Gustave Roussy. « Nous avons enclenché avec Dell EMC un cycle vertueux en matière de recherche et de médecine de précision, posant les premiers jalons vers une médecine prédictive », anticipait-il. 

Médecine génomique

A l’échelle nationale, l’évolution vers une médecine personnalisée est précisément l’objectif phare du plan ‘Médecine France génomique 2025’. Ce plan a pour objectif de faire de la France un pays leader sur le terrain du séquençage à très haut débit du génome humain. La médecine génomique permettra demain de soigner chaque individu d’une manière adaptée à son capital génomique. Deux premières plateformes de séquençage génomique à très haut débit ont vu le jour en Ile-de-France (SEQOiA) et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes (Auragen). C’est un nouveau chapitre très prometteur qui s’ouvre ainsi dans la lutte contre les cancers, les maladies rares, ainsi que les pathologies du métabolisme (diabète, obésité), les maladies cardiovasculaires et neuro-dégénératives (Alzheimer). Il sera désormais possible de connaître le code ADN d’un patient en quelques heures, voire en quelques minutes. Ici aussi, la technologie joue un rôle clé de facilitateur, en démocratisant l’accès à des puissances de calcul inimaginables il y a encore 20 ans. 

Téléconsultation

Mon troisième exemple de la révolution technologique en cours dans le secteur de la santé est encore plus proche des habitudes de millions de Français : la téléconsultation. Depuis le début de cette année, la consultation du médecin à distance, à travers une application dédiée, est officiellement reconnue et remboursée par la sécurité sociale. Dans ses prévisions budgétaires, le gouvernement table sur un million de téléconsultations d’ici 2020. En l’occurrence, le ‘digital’ apporte une réponse structurante au problème de la désertification médicale dans les campagnes.

Ces trois projets, de la recherche de pointe à la pratique médicale quotidienne, illustrent le formidable potentiel de la technologie comme support de progrès et comme vecteur d’une médecine plus humaine et plus personnalisée. On est bien loin des clichés technophobes sur une future médecine froide et déshumanisée. Ils illustrent aussi que la révolution digitale en cours dans la santé n’est pas limitée à quelques embryons d’innovation. Les chantiers d’ampleur nationale que nous évoquons ici ont une vocation industrielle. Ils démontrent en outre qu’en conciliant ce qui paraît souvent inconciliable – des soins de meilleure qualité et des dépenses publiques de santé maîtrisées – la technologie peut contribuer à la préservation d’un modèle social qui fait notre fierté.