" Tu mourras à vingt ans "

Par : Alfatih Youssif

Que feriez-vous dans votre vie si vous saviez que vous vivriez jusqu'à l'âge de vingt ans? Y aurait-il quelque chose qui allait changer? Cette question est ce que le film soudanais, "Tu mourras à vingt ans" produit en 2019, est censé discuter. Le film raconte l'histoire de Mouzamil qui est né dans l’un des villages du Soudan et sa mère l’a amené chez l'un des cheikhs pour sa bénédiction, mais la surprise a été dans la prophétie du cheikh que le bébé mourra à 20 ans. Cette prophétie a poussé le père à émigrer sous prétexte de chercher un moyen de subsistance, et il a laissé son fils unique avec sa mère. Dès lors, la mère portait le noir et, elle vit en deuil pour son fils.

Mouzamil a grandi et tout le monde le traite sur la base de cette prophétie, de sorte qu'il souffrait de brimades des habitants du village, ils l’appellent "le fils de la mort". Les sentiments d'isolement et l'obsession de la mort s'appliquent à la famille de Mouzamil et à sa personnalité. En conséquence, ces sentiments ont fait ressortir un caractère très négatif, ainsi son mode de vie est devenu une préparation précoce à sa vie après la mort ; prière et service de la mosquée du village. Mouzamil était un "mort vivant", son corps grandissait et son esprit s'épuisait. Il restait attaché à ce monde qu’il croyait réel, jusqu'à ce que un choc de conscience vienne à la rencontre de Souleiman ; un des personnages qui a toujours été un sanctuaire pour Mouzamil.

Le vieux Souleiman vivait en dehors des traditions et du monde du village. Il vit donc en tant qu'intellectuel satirique des autorités sociales et religieuses. Il mène une vie qu'il a choisi, et cela se résume à de petites joies qui rassasiaient ses jours, il écoute des chansons classiques et regarde des films de cinéma. Pour lui, le cinéma est comme un refuge de l'imagination et une échappatoire optimale à la réalité. Souleiman essai d’ouvrir une fenêtre sur un autre monde magique où Mouzamil pourrait se libérer de cette malédiction qui l’indicappait. Il essaie de donner un sens à la vie d’un jeune homme qui a grandi et se prépare à mourir ; sans expérimenter la vie.

Un paradoxe existait dans la relation du jeune homme avec le vieux Souleiman. Ce dernier est celui qui représente les valeurs de la modernité et de la libération dans cette équation, tandis que le jeune homme représente l’homme qui est piégé dans les coutumes et les traditions et y reste enfermé. La vie de Souleiman était suffisante pour que le jeune homme en retire une réalité existante à l’autre côté. Une réalité qui lui échappait depuis longtemps. Mais avec la mort inattendue de ce maître, le garçon va au-delà de la rébellion et s’est révolté contre cette prophétie de sa mort et a pris sa part à la vie.

La projection de ce film a provoqué une grande controverse sur les plateformes de médias sociaux au Soudan, car elle contenait des scènes considérées comme audacieuses et des mots considérés comme obscènes. D'un autre côté, certains Soudanais ont défendu le film en affirmant qu'il montrait une réalité déjà existante.

Le film sous un autre angle !

La mort ne consiste pas seulement à allonger les corps sous la terre et les esprits qui s'envolent, mais la mort a d'autres manifestations, comme faire taire le son de la vie autour de vous. Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Soyez heureux, vivez en accord avec vos valeurs et soyez les capitaines de votre propre bateau.


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