Un étonnement : L’intégrateur moins valorisé que le concepteur ou l’expert.
La capacité à concevoir, composante principale de notre représentation de la compétence de développement de solution
En IT, nous cherchons à développer la capacité à construire, à penser des solutions. Ne devient pas pour autant un bon concepteur ou un bon architecte qui veut.
Développer sa compétence jusqu’à savoir designer des systèmes et les voir réussir en production passe par la confrontation au réel, par le fait de côtoyer tout ce qui peut ne pas fonctionner. Et que ce soit dans des cycles traditionnels long, dans des cycles plus courts ou dans l’innovation, c’est dans l’intégration des systèmes qu’apparaissent les plus grandes difficultés.
L’intégrateur a deux caractéristiques principales. La première, une connaissance de surface de beaucoup de domaines différents, de l’architecture des ordinateurs à la programmation Web en passant par les systèmes d’exploitation et les middleware. La deuxième, le mindset troubleshooting.
Des compétences techniques, nous parlons beaucoup. Du mindset troubleshooting nous parlons trop peu, et c’est pourtant l’essentiel : C’est ce qui l’a poussé à développer des compétences techniques si larges et à devenir une caution technique cruciale des projets.
Le troubleshooting, l’art discret de l’intégration de systèmes
Le troubleshooting est la compétence qui consiste en face d’un problème à effectuer un diagnostic, établir des hypothèses sur les causes possibles, procéder par élimination, puis trouver une solution immédiate et/ou à long terme. C’est une compétence orientée pragmatisme, vitesse, production.
Le mindset troubleshooting est mu par la détermination, par l’envie de briller, la technophilie, ou simplement l’envie de résoudre des puzzles plus vite, avec une approche atypique.
Fast problem solving !
Il développe la vision holistique, la capacité à adapter des connaissances inter domaines, la démarche scientifique et la capacité à prendre des décisions rapidement.
Un jeu de compétences qui, lorsqu’il s’agit de l’appliquer à des systèmes complexes qui ont des sous-systèmes dont les mécaniques et le comportement interne n’est pas documenté ou inconnu à l’instant t, a vite fait de devenir un art. Les ingénieurs de production de niveau 3 travaillent sur ce mode très souvent.
Ainsi, on trouve nombre d’excellents intégrateurs issus du monde de la production.
En immersion dans les projets de build, leur focus n’est pas sur la livraison, mais sur une production sans problème, et c’est un autre niveau d’exigence. Une vision qui vient complémenter le mix profil d’une équipe de développement qui se soucie moins de la stabilité, qu’elle soit organisée en DevOps ou pas.
Si DevOps rapproche les compétences techniques, il compose surtout tous les modes de raisonnements dans une seule équipe orientée client
Nous avons renoncé au fantasme de la table à dessin, de la prescience, du design technique parfait, de l’adéquation métier parfaite, à la communication et la conception zéro défauts du premier coup. Et c’est tant mieux.
La qualité de ce que nous fournissons n’a jamais été meilleure que depuis que nous avançons à petits pas, des pas prudents qui deviennent des pas automatisés basés sur les commodités du marché pour ne plus jamais trébucher.
Il est temps de reconnaître toute sa valeur au métier et à l’état d’esprit de l’intégrateur.