Un Marché de l'Assurance très dur !
Nous sommes arrivés en 2019 à une situation de point bas sur les primes des risques dommages aux biens. Rappelons-nous que nous assistions à une surcapacité des assureurs depuis 5 ans alors que paradoxalement les résultats de la branche dommages étaient mauvais voire très mauvais. L’appétit des assureurs compensait le déficit de prévention des entreprises et des collectivités. Pourquoi faire des travaux si l’assureur ne l’exige pas ?
Depuis 2019, nous assistons à un retour important et violent à la hausse des primes couplée à une hausse des franchises et une baisse des garanties. L’ensemble des réassureurs a augmenté fortement leur prime de risque. Les assureurs n’ont eu d’autres choix que de répercuter ce coût sur leur renouvellement.
Pourquoi cette situation ?
Plusieurs facteurs entrent en compte :
- L’influence de plus en plus importante des taux bas. Les assureurs sont tenus de mettre en « réserve » (ratios de solvabilité) une grande partie de leur prime pour garantir le risque et le mutualiser. Il y a encore peu de temps, cette opération permettait de se rémunérer de 4 à 6 % sur les marchés. Aujourd’hui cette rémunération est nulle voir négative ce qui handicape de façon importante les équilibres demandés.
- Les catastrophes naturelles : si elles étaient finalement à peu prés contrôlables par le marché, aujourd’hui il faut bien avouer que leur évolution peut faire perdre quelques cheveux aux prévisionnistes. Les tempêtes, typhons, et inondations se succèdent à rythme effréné…
- Comment ne pas évoquer le covid 19 qui conduit à une situation économique que beaucoup appréhendent et qui est finalement difficilement chiffrable.
Nous sommes face à un double choc
1) de l’offre, moins d’assureurs souhaitent, ou n’ont tout simplement pas la capacité de « prendre du risque » supplémentaire. Nous avons assisté depuis quelques mois, à bon nombre d’Appels d’Offres Publics et Privés infructueux. Pour être clair, les collectivités ou entreprises se sont trouvées sans aucune réponse assurantielle.
2) Nous allons aussi paradoxalement nous trouver aussi devant un choc de la demande où le marché assurantiel va s’en trouver réduit… combien d’entreprises vont survivre à cette crise ? Les assureurs anticipent une réduction du marché à assurer … et augmentent leur prix, bref c’est le chat qui se mord la queue !
Enfin, bon nombre de compagnies ont dénoncé les « intercalaires » courtier. Concrètement, elles ne veulent répondre que sur leur texte et refusent maintenant toute adaptation vis-à-vis des clients…
Bref, les renouvellements seront violents, et il faut s’attendre à des hausses importantes sur le marché. Anticiper une hausse de 10 % a minima sur les primes semblent raisonnable mais clairement elles peuvent atteindre 50 % dans certains cas voir plus
A bon entendeur
Bertrand DECOTTIGNIES
Directeur Général CABINET DUJARDIN DELEPLANQUE
Co-fondateur, Relais-ASSUR
3 ansEt 6 mois plus tard Bertrand?
Consultant assurances complexes
4 ansles clients ne comprennent pas pourquoi les assureurs ne les accompagnent pas. La dessus on ajoute une communication désastreuse, des jugements de tribunaux discordants, des avenants à signer sous huit jours et des renouvellements à deux chiffres même sans sinistre. Les assureurs vont encore être fustigés !
"Solstiss, Tisseur de Rêves"
4 ansUn petit point très intéressant et utile pour affronter l'avenir