Un Mardi, un artiste... Hokusai Katsushika
Katsushika Hokusai est un peintre, dessinateur spécialiste de l’ukiyo-e, graveur et auteur d’écrits populaires japonais, plus connu sous le nom de Hokusai ou de son surnom de « Vieux Fou de dessin » ; qui influença de nombreux artistes européens (Gauguin, Vincent Van Gogh, Monet Claude, Sisley Alfred) ou encore le mouvement artistique « japonisme ». Son œuvre est colossale : on lui compte près de 30000 dessins.
Sa biographie…
Il est né dans le district de Honjo à Edo (ancien nom de la ville de Tokyo), le 31 Octobre 1760. Dès l’âge de 3 ou 4 ans, il montre déjà de grandes aptitudes pour le dessin. Agé de 13/14 ans (1773-1774), il entre apprentissage dans un atelier de xylographie (utilisation de la gravure sur bois). L’année suivante, il grave les six dernières feuilles d’un roman humoristique de Sancho. Ensuite, il devient l’élève du maitre Katsukawa Shunsho (année 1778), un peintre d’estampe ukiyo-e, spécialiste des portraits d’acteurs. Il commence alors en cette même année son travail d’artiste. Il quittera l’atelier à la mort du maître. Il connait alors une période très pauvre. Il en profitera pour apprendre et étudier les techniques de l’école Kano Yusen, Tsutsumi Torin et Sumiyoshi Naiki. Il découvre la perspective grâce à Shiba Kokan, un artiste japonais. Il revient au classique en 1794 et produira dès l’année suivante son premier succès : un recueil poétique Kyoka Edo no Murasaki. De 1796 à 1799, il produit un très grand nombre d’albums et d’estampes appelés « surimono » (luxueuses estampes japonaises, jouant le rôle de cartes de vœux, et imprimée à titre privé). Vers cette même époque, il adopte le nom de Hokusai, puis en 1800, le nom de Gakyojin Hokusai, qui signifie « le Fou de dessin ».
Il rencontre, un peu plus tard (1812), Bokusen, qui lui donnera de nombreux conseils. A la suite de cette rencontre, il publie son Manga. Il publie ainsi une série de livres jusqu’en 1834, collection qui se monte à 12 volumes. Il est alors âgé de 60 ans. Il prend alors le nom de « litsu », pour montrer son passage à un autre âge. Il illustre également dans cette même période beaucoup de livres. Il produit de nombreuses estampes. Il passe une année à Suruga, avant de retourner à Edo, vers le milieu de 1836, pendant la grande famine Tempo. En 1839, un incendie détruit son atelier et de nombreux travaux d’années précédentes. Apparait au cours de cette même période un jeune artiste, Hiroshige Ando, concurrençant ainsi sa célébrité.
Les dix dernières années de sa vie, il s’efforce de faire un dessin chaque matin ; ce qui deviendra un rituel jusqu’à sa mort le 10 Mai 1849, à l’âge de 88 ans. Sur son lit de mort, il dira : » Si le ciel m’avait accordé encore dix ans de vie, ou même cinq, j’aurais pu devenir un véritable peintre ».
Il a eu 5 enfants de deux femmes, dont Sakae, plus connu sous le nom d'Ōi ou O-Ei Katsushika.
Ses œuvres…
En l’année 1804, il peint un « daruma » géant dans la cours du temple d’Edo. Il mesure environ 240m2. Il sera hissé sur les toits pour que toute l’assistance puisse l’admirer. Il est peint au moyen d’un sceau d’encre de chine et un balai. Une autre fois, en 1817, il redessine un « daruma » géant à Nagoya.
La série d’estampe Fugaku Sanjûrokkei (ou Trente-six vues du mont Fuji) parait en 1831 et lui donne une reconnaissance internationale. En 1835, parait sa série Fugaku Hyakkei (ou les Cents vues du mont Fuji).
De 1814 à 1819, il publie 10 volumes du Hokusai manga.
De 1830à 1834, on retrouve sous son appellation « litsu » les Shokoku Takimeguri (circuit des cascades de toutes les provinces), les Shokoku meikyō kiran (vues étonnantes des ponts célèbres à travers toutes les provinces), les Setsugekka (neige, lune et fleurs), les Shika shashin kagami (vrais miroirs des poèmes et des poètes), et les Hyaku monogatari (cents histoires de fantômes).
A la postérité…
« Le char des poèmes Kyoka de la rivière Isuzu », illustré par Hokusai, est le seul ouvrage de ce type traduit en français. (In media res, 2002).
Le Hokusai-Kan existe depuis 1976 à Obuse, préfecture de Nagano.
Le musée Sumida Hokusai a ouvert le 22 Novembre 2016 à Tokyo. La collection comporte à son ouverture pas moins de 1500 œuvres.
De nombreuses œuvres littéraires parlent de lui. Quelques exemples : « La caricature au Japon » (1888) de Jules François Félix Husson dit Champfleury (écrivain français) ; « Hokusai » (1988) par Edmond de Goncourt ; « Hokusai » (1914) par Henri Focillon ; « Le vieux Fou de dessin » (2002) de François Place.
Un album jeunesse de Béatrice Alemagna titré « Hokusai et le cadeau de la mer » (2014).
Plusieurs mangas : « Folles Passions » de Kazuo Kamimura, « Sarusuberi » de Hinako Sugiura paru entre 1983 et 1987 qui retrace la vie du peintre au travers de sa fille Katsushika Oi ; ou encore le manga Hokusai de Shotaro Ishinomori (1987).
Quelques films et documentaires : le documentaire réalisé par Hiroshi Teshigahara « Hokusai » (1953) ; le film réalisé par Kaneto Shindo « Hokusai manga – Edo porn » ; « Visite à Hokusai » documentaire de Jean-Pierre Limosin ; ou encore le film d’animation japonais « Miss Hokusai » réalisé par Keiichi Hara en 2015.
La semaine prochaine…
On continue notre voyage au Japon, en restant dans la même période. On fera la connaissance d’Utagawa Hiroshige, dessinateur, graveur et peintre japonais du 19e siècle. En attendant, de nombreux autres articles sont disponibles sur mon compte Linkedin afin de nous faire voyager dans la culture de l’Art.
Écrit par Cédric Abidos GALAAD
Source : Wikipédia