Un nouvel intégrisme culturel, liberticide
L’artiste n’est pas moralement irréprochable, l’oeuvre ne convient pas à telle ou telle minorité ou lobby, elle déroge à la bonne conscience sociétale, alors condamnons et surtout censurons ! Telle est la nouvelle doxa moralisatrice qui gagne peu à peu la France après les Etats-Unis, la patrie du « politically correct ».
La philosophe Carole Talon-Hugon (« L’art sous contrôle », PUF, 2029) analyse finement ce double mouvement vers, d’un côté, une vision de l’artiste nécessairement vertueux et, mieux encore, activiste, et, de l’autre, vers la critique morale et la censure non seulement des œuvres (celles d'Abdessemed, Dana Schutz, etc.), mais aussi des artistes eux-mêmes en tant que personne (Woody Allen, Chuck Close, etc.). Cette censure n’est plus le fait des États (Les Fleurs du Mal, Madame Bovary, ou La Religieuse de Rivette, en 66), elle provient des associations, groupes et groupuscules, via les réseaux sociaux.
Se profile aujourd’hui un « art de consensus », socialement correct, avec les bons contenus. Entre art documentaire et photojournalisme. Un intégrisme culturel, liberticide. Tristes tropiques ...
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