Un pays formidable

Rappelez-vous, en 2011, le pays s’enflammait pour une loi qui interdisait de se voiler le visage dans l’espace public. Les mêmes nous enjoignent avec frénésie de nous masquer partout .

Rappelez-vous, les leaders syndicaux de Sud, CGT et autres Olivier Besancenot appelaient à la grève générale contre la réforme des retraites ou la réforme de la SNCF. Nous sommes en grève administrée et personne ne s’en réjouit.

Rappelez-vous, les économistes atterrés, les écologistes patentés invitaient à la décroissance. Nous y sommes avec un 10% de régression du PIB inespéré . Je ne les ai pas entendu se réjouir, ni même commenter !

Rappelez-vous , les collectivités locales l’État nous chantaient à chaque demande de soutien financier, que « les ressources publiques étaient épuisées » . Tout le monde a trouvé de l’argent , mais dans quelle secrète cagnotte était-il caché? . On parle en millions dans les collectivités, en milliards au niveau du gouvernement et les orthodoxes de la gestion constipée sont aux abonnés absents.

Rappelez-vous, les critiques contre un président jupitérien. Il est sommé de décider de la durée de vie de nos masques , de l’organisation d'un salon de coiffure ou du nombre de nettoyages des toilettes dans les maternelles . S’il décide il est autoritaire, s’il laisse s’organiser les citoyens, il est flou.

Puissions-nous nous résoudre au doute, à l’incertain, aux questionnements, au dissensus fécond pour vivre la complexité.

« Selon Edgar Morin, pour comprendre le monde, il faut associer les principes antagonistes d’ordre et de désordre, en y adjoignant celui d'organisation. »

« Ne réduire le phénomène à aucune des dimensions identifiées, suspendre le jugement, ne pas prononcer de verdict final, laisser place au mystère... C'est là le principe fondamental de la pensée complexe que Morin nomme « principe d'irréductibilité ». »