Un SOS pour la santé numérique

Un SOS pour la santé numérique

Les acteurs français sont absents de la scène normative internationale pour écrire les règles du jeu de la santé numérique. SOS ! Pour se revendiquer leaders mondiaux, il ne faut pas laisser aux autres le soin de fixer les standards.

Ici, une IA baptisée Alix, qui oriente les proches des malades d’Alzheimer et les aide à trouver des solutions proches du domicile.

Là, un dispositif médical (« Caducy ») qui mesure les paramètres vitaux sans contact : il fonctionne avec une simple webcam.

Les innovations fourmillent. 235 milliards d’euros, c’est ce que représente le marché mondial de la santé numérique en 2023. Et pourtant… la France est complètement absente de la normalisation sur ce sujet ! Je dis bien « de la normalisation », pas de la réglementation : je veux parler ici des normes volontaires, des standards indispensables dans ce secteur pour assurer confiance, sécurité et interopérabilité.


Pendant ce temps, les Etats-Unis et d’autres pays décident, sans elle, du modèle de gestion des données de santé ou encore de cybersécurité. Nous sommes aujourd’hui incapables de donner une voix aux entreprises françaises à l’ISO (« l’ONU » des normes volontaires), faute de financements, mais surtout faute d’implication des acteurs. Ce ne sont pourtant pas les bras qui manquent… L’e-santé en France, ce sont plus de 1 300 startups, pour ne parler que de la « MedTech » chère Bpifrance . Et 250 000 en Europe !

 

Certes, le secteur de la santé est ultra-réglementé. Mais justement ! En parallèle du droit « dur », normaliser permet de construire l’avenir. Une norme peut être déployée rapidement : c’est heureux, car les technologies avancent nettement plus vite que la règlementation. La norme est souple : elle sera révisée au moins tous les cinq ans, pour rester en prise avec le marché. Elle est d’application volontaire : elle n’ajoute pas d’obligations et ne freine pas l’innovation. Pensez à l’ISO 13485 dans le domaine des dispositifs médicaux, par exemple : n’est-ce pas un passeport qualité universel dans le monde, afin de travailler de la même manière, sans couacs de compréhension ni biais de méthodologie ?


Je travaille depuis deux ans à mobiliser les acteurs du Numérique en Santé, le ministère de la Santé ainsi que les entreprises, pour accompagner les nouveaux usages comme les biothérapies ou les téléconsultations… Un espoir est enfin né cet automne du côté du Secrétariat général pour l'investissement , dans le cadre de notre partenariat autour de France 2030. Bruno Bonnell Thomas Courbe Anne Jouvenceau-Bester Charles Édouard Escurat

La DGE a lancé des appels à projet sur les données de santé ainsi que les logiciels d’imagerie médicale. Ensemble, nous allons - je l’espère - réussir à mobiliser les acteurs. Financer leurs initiatives, tout en engageant les travaux de normalisation, indispensables pour passer à l’échelle et prétendre à un rayonnement international. Nous pourrions ainsi donner les moyens aux entreprises françaises de devenir des leaders mondiaux du numérique en santé.

 

Contactez-moi en MP pour en discuter - et pour casser les idées reçues au sujet des normes !

Dorra EL MENNI

Directrice BU SEGETA|Énergie et thermique Urbaine|Villes,Territoires Durables|chaleur et froid renouvelables/ÉNERGIE FATALE et décarbonation |Membre de la commission de normalisation AFNOR CN construction hors site

1 ans

Bravo kunal

Félicitations pour cette initiative, c'est important de se mobiliser.

Christian Anastasy

Président PERSAN CONSEIL

1 ans

Bravo Kunal, Tu as mille fois raisons d'attirer notre attention sur ce sujet crucial de la définition de normes volontaires ISO CEN AFNOR (Standards en anglais) concernant les données de santé et l'IA. Au risque d' être un peu caricatural : -Les marchands sont d'ores et déjà très actifs car ils voient bien l'intérêt de l'IA dans l'exploitation commerciale des données de santé; - les totalitaires en ont également bien compris l'intérêt pour la surveillance de leurs populations. Il est donc urgent de soutenir l'action de la DGE, du Secrétariat général à l'investissement et de l'AFNOR pour que la France fasse valoir la nécessité d'une utilisation éthique de l'IA et des données de santé!

Florence Boulenger

Journaliste #Economie #Numérique #Futur du travail #Entrepreneuriat

1 ans

Ça peut t'intéresser (?) Christophe JACQUINET

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