Un très joli voeu
Catherine Holué
Responsable de projets - Journaliste santé - Rédactrice - Animatrice
Edito
Tension élevée chez les praticiens. Engagés dans d’âpres négociations avec l’Assurance maladie et le gouvernement, les syndicats de médecins libéraux et de biologistes appellent à la fermeture des cabinets et des laboratoires jeudi 1er et vendredi 2 décembre, les uns pour réclamer une revalorisation du tarif de la consultation (et s’opposer aux projets d’accès direct des patients à d’autres professions médicales), les autres pour éviter un « coup de rabot » (la ponction de 250 millions d’euros par an, prévue dans le budget de la Sécu).
Cinq mois après son arrivée Avenue de Ségur, le ministre médecin François Braun voit les alarmes se multiplier au sein du corps médical. Après les internes en médecine générale, la colère gronde chez les généralistes et les biologistes dans le monde libéral. A l’hôpital, après un été de mesures d’urgence pour les services d’urgences, voici le gouvernement au chevet de la pédiatrie, spécialité en crise pour laquelle vont se préparer des assises, tandis que les psychiatres se mobilisent contre l”abandon” de leur secteur quatorze mois après l’annonce d’un plan issu d’assises de la psychiatrie…
Au-delà d’éteindre des feux, François Braun veut croire à l'arrivée prochaine de réponses structurantes, notamment avec la “boîte à outils” qui sera issue des concertations du Conseil national de la refondation. “La crise que nous traversons montre que tous les secteurs, tous les sujets, des déserts médicaux au départ des soignants dans les hôpitaux, sont liés. On va enfin sortir du raisonnement 'en silos' pour arriver à réformer tout le système de santé", explique-t-il dans un entretien accordé au Monde (29 novembre).
Un très joli vœu pour 2023.
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4 questions à
Pr Gérard Friedlander, délégué général de la Fondation Université Paris Cité
“Il est urgent que la santé mentale devienne une grande cause nationale”
Pourquoi avoir consacré l’afterwork de la Fondation Université Paris Cité à la santé mentale, le 17 novembre ?
Je vais donner quelques chiffres, qui parlent d’eux-mêmes. Les troubles psychiques touchent 1 Français sur 5. Le taux de suicide en France (environ 9 200 suicides par an et 200 000 tentatives) est l’un des plus élevés d’Europe. Au cours des 12 derniers mois, 22% des jeunes Français ont consommé du cannabis contre 14% en moyenne dans l’Union européenne. La santé mentale est le premier motif de téléconsultation. Avec 23 milliards d’euros par an, les psychotropes sont le premier poste de dépenses de l’Assurance maladie. Il est urgent que la santé mentale devienne une grande cause nationale.
Faut-il faire progresser l’enseignement de la santé mentale dans les facultés de médecine ?
D’une part elle est enseignée au même titre que les autres groupes de pathologies, d’autre part c’est une composante qui peut influer sur la prise en charge des autres pathologies. Le développement actuel des plateformes de simulation est une très bonne opportunité pour cet enseignement car la psychiatrie se prête très bien aux jeux de rôle.
La santé mentale des professionnels de santé eux-mêmes, devient-elle un sujet de préoccupation ?
Absolument ! Lorsque nous avons ouvert la première consultation de psychiatrie destinée aux étudiants de la Faculté de Médecine Paris Descartes, il y a eu très vite trois mois d’attente et nous avons ouvert des consultations supplémentaires. Les internes en psychiatrie sont très exposés, bien d’autres aussi. La pandémie a mis en lumière ces fragilités chez les professionnels de santé. Le sujet est maintenant sur la table. La certification périodique, par exemple, devra comprendre des actions mises en œuvre par les professionnels pour un meilleur suivi de leur santé personnelle.
Quelles sont les innovations dans la prise en charge de la santé mentale ?
Une grande nouveauté est l’apport possible du numérique dans la prévention, l’accès aux soins, la prise en charge, le suivi des patients. Afin d’accélérer la mise à disposition de solutions numériques aux patients, nous avons lancé avec nos partenaires l’appel à projets « IMPACT – Accélérateur d’Innovation en Santé Mentale », ouvert aux startups. Une nouvelle sélection d'entreprises aura lieu en 2023.
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➻ “Adopte un Doc” : parrainage médecin/étudiant. Avec la plateforme Adopte un Doc, l’URPS médecins libéraux d’Ile-de-France souhaite construire des liens entre les futurs médecins (du DFGSM2 à la fin du clinicat) et les médecins libéraux. Pour adopter ou trouver son parrain, c’est ici.
➻ Un Mooc santé environnementale. La faculté de Médecine et de Pharmacie de Poitiers est à l’origine, avec quelques autres, de l’ouverture d’une toute nouvelle formation. Gratuit et en ligne, le Mooc santé environnementale : https://www.fun-mooc.fr/fr/cours/sante-environnementale/
➻ Repérer et évaluer les violences conjugales : nouvel outil destiné aux professionnels de santé. A l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, la Haute Autorité de santé diffuse un nouvel outil d’aide au repérage et des fiches pratiques pour repérer, évaluer et agir. Sur le site de la HAS.
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Citation
« Nous devons apprendre à fleurir et non plus à grandir »
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