Une accumulation d'incertitudes fait de nouveau corriger les Bourses

Une accumulation d'incertitudes fait de nouveau corriger les Bourses

Les espoirs suscités par la rencontre entre D. Trump et X. Jinping lors du G20 ont soutenu très brièvement les marchés. Après une unique séance de hausse, les Bourses mondiales ont brutalement renoué avec la défiance, sceptiques sur les perspectives d’un accord durable entre les deux superpuissances et inquiets de l’inversion d’une partie de la courbe des taux américains, interprétée comme un signe précurseur de récession. Les cours du pétrole ont dans ce contexte accusé de nouveau une forte chute ce jeudi, affectés par ailleurs par l’absence de consensus sur une baisse de la production lors de la réunion de l’OPEP du 6 décembre. Cette combinaison de facteurs négatifs a fait chuter les marchés actions, européens en tête, alors que les indicateurs US faisaient pourtant état d’une activité économique toujours robuste, malgré des publications mitigées sur le front de l’emploi qui ont contribué à affaiblir le dollar en fin de semaine (autour de 1.14$/€).

La rencontre entre les dirigeants américain et chinois a abouti à un compromis établissant un gel des droits de douane pour une période de 90 jours, le temps qu’un accord durable puisse être trouvé, bénéfique aux deux parties. Alors que le déficit commercial US a atteint en octobre un plus haut de 10 ans à 55.5 milliards de dollars, mettant ainsi en cause la pertinence des mesures protectionnistes instaurées par D. Trump, la Chine s’est engagée à importer davantage de produits américains et a affiché son intention d’ouvrir plus largement son marché intérieur dans le but de rééquilibrer la balance commerciale. Si les investisseurs ont d’abord salué cette volonté de conciliation, l’incertitude sur la capacité à parvenir dans les trois mois à un accord qui réglerait les principaux points de divergence sur le long terme a contribué à la chute des indices boursiers. Ce mercredi, l’arrestation au Canada de la directrice financière de Huawei à la demande des Etats-Unis, soupçonnée d’avoir violé les interdictions d’exporter vers l’Iran, a fait d’ores et déjà craindre une aggravation des tensions entre les deux pays.

Le climat de défiance a été par ailleurs alimenté par l’inversion de la partie courte de la courbe des taux américains, signal considéré comme prédictif d’une récession survenant généralement dans les deux années suivantes. Dans ce contexte, les investisseurs ont de nouveau allégé leurs positions en actifs risqués et privilégié les obligations souveraines. Le taux de rendement US à 10 ans a retrouvé des niveaux inférieurs à 2.90% tandis que la remontée des taux courts après la hausse probable du 19 décembre devrait être limitée en 2019 avec l’adoption d’une approche plus pragmatique de la politique monétaire par la Réserve fédérale. Les données macroéconomiques demeurent pourtant solides : les indicateurs d’activité (PMI) ont été publiés globalement au-dessus des attentes pour novembre (composite de Markit à 54.7 contre 54.4 attendu), certes atténués par des chiffres mitigés concernant le marché du travail (créations d’emplois du rapport ADP à 179.000 contre 225.000 le mois précédent).

Les Bourses mondiales ont enfin pâti de la nouvelle chute des cours du pétrole ce jeudi (baril de Brent autour de 60$). La première réunion de l’OPEP n’a en effet pas permis d’aboutir à un consensus sur une baisse de la production permettant de rééquilibrer le marché.

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