Une alternative au pipeline payante pour le Québec
L'espace public est congestionné par le débat sur le pipeline de TransCanada ces jours-ci. Il semblerait que nous soyons dans l'obligation de faire un choix en tant que société entre le développement économique et la création d'emploi ou bien le développement durable et la protection de l'environnement.
Pourtant une alternative répondant à l'argumentaire des deux parties existe. Il est étonnant que l'on occulte du débat les investissements réalisés dans la filière de l'électrification des transports. Le potentiel de cette industrie propre pour le Québec est énorme et permettrait de réduire une bonne partie de notre dépendance aux énergies fossiles tout en améliorant notre balance commerciale. En effet, le Québec importe annuellement pour 11 G$ de barils de pétrole. La majorité de cette ressource est destinée au transport et produit 44,7 % des émissions de gaz à effet de serre. En investissant dans les véhicules électriques, le Québec verrait sa consommation d'une énergie importée diminuée au profit de celle produite localement et nationalisée ce qui bénéficierait au bas de laine québécois. Qui plus est, c'est dans la belle province que la marge entre le prix des énergies fossiles et celle de l'électricité est la plus grande en faveur de cette dernière.
Les technologies québécoises dans ce domaine ont aussi la côte au-delà de nos frontières provinciales. Nous avons appris en 2016 que les chaînes de traction électrique SUMO à entraînement direct développées par TM4 avaient fait une importante percée sur le marché chinois. Le consortium appelé movera regroupant Le Groupe PIT de FPInnovations, PRECICAD et KARGO a conçu un véhicule électrique qui fera partie du système de navettes de passager YYC Link de l'aéroport international de Calgary (YYC). Le ELion produit par Autobus Lion suscite l'intérêt de plusieurs états américains. FLO et le Circuit électrique poursuivent leur expansion en Ontario et en Colombie-Britannique. Écotuned transformera des camionnettes en véhicules électriques. Bref, le potentiel d'exportation pour le savoir-faire québécois en la matière est immense. Alors, pourquoi poursuivre un débat stérile si l'on peut concentrer nos énergies vers une solution locale satisfaisante pour l'ensemble des parties ?
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