Une chaleur à leur Vie
Une chaleur à leur Vie
Pourquoi ? Est-ce les soixante ans et mes petits revenus, je repense à ce père déménageur et à son fils, qui, je crois travaillait avec lui. Un binôme à la maison sans l’âme d’une femme, sauf celle peut-être qui trônait en photo sur le buffet de cuisine et qui ne respirait que tristesse.
Je repense à ces deux hommes obligés de travailler de leurs muscles et de leur sueur en 1989, qui semblaient venir d’un Montreuil-sous-Bois du XIXème siècle, mais en fait cette année du bicentenaire de la révolution, n’avaient jamais fait le bond.
Leur maison était bien tenue, leur télé bien propre, celle-ci leur seule chaleur dans cette maison humide sous chauffée, où je louais une chambre à l’étage.
Nous devions avoir à peu près les mêmes revenus mais eux étaient propriétaires et nous devions nous organiser à trois hommes, trois hommes démunis de toute douceur, toute tendresse, mais restions dans le respect et une certaine distance les uns avec les autres. Le jeune, de mes âges, assez froid lui aussi, maintenait cette distance entre nous. C’était il y a 35 ans approximativement, je n’ai dû louer chez ces habitants qui ne reflétaient rien de la vie parisienne que quelques mois, moi qui était larbin dans Paris, mais à Sébastopol.
J’avais atterri là après quelques semaines chez ma cousine pianiste, deux mondes de culture opposée. La cousine aidée peut-être dans ses débuts par son père, adjoint d’un maire sarthois, maire qui deviendra ministre et frôlera la victoire aux présidentielle, des années plus tard.
Moi petit pion, guichetier d’une chaîne de développement photographique en une heure, je voyageais de logement parisien en logement banlieusard, suivant où mon emploi m’affectait, pour finalement co-louer chez un bailleur vieille France, mais bien arrangeant, à St Ouen, qui logeait son immeuble suivant l’ordre d’arrivée, à l’appartement postulé.
C’était il y a 35 ans, sous François Mitterrand et je doute que ses deux mandats n’aient amélioré la condition de vie de ce père et ce fils qui votaient Jean-Marie le PEN.
Tout nous opposait dans la vie, je pense qu’ils ont toujours voté front national. Je dis cela car je les comprends : il aurait fallu une féminité dans ce binôme car sans elle rien ne pouvait évoluer pour eux. Il leur aurait fallu la joie de vie africaine, culture qui avec eux ne s’approchait pas. On leur proposait la haine de l’autre, c’était ça, car, par-dessus l’autre, exister. Ils n’avaient que cela où s’accrocher, pour physiquement résister.
C’était leur appréhension, c’était leurs peurs, c’était leur choix.
Ils se croyaient ou se sentaient droits, mais ils étaient avant tout froids.
Jamais de « pourquoi pas », toujours chacun chez soi et j’ai compris tardivement, qu’ils souhaitaient, de la vie, dans ces non-dits.
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Quand Gainsbarre chantait « aux enfants de la chance, qui n’ont jamais connu les Trans, de la … et du … », ils n’étaient pas de son monde non plus.
Pourtant il y a au moins quatre millions de Français qui n’ont pas eu de chance et qui voudraient eux aussi, leur France où ils aient une place. Une France autre que celle des enfants de fonctionnaires, homme d’affaires, commerçants…. Autre qu’une France où on parle, mais, une où on PORTE LOURD, avec eux.
Merci à la France de gauche, ma France de gauche, de penser à ces gens qui pensent droit, mais ne Vivent pas. Merci à Jules Ferry, et ses valeurs … au monde du travail, de redonner une chaleur à leur vie.
Ils ont voté, ils existent, l’ont prouvé, à nous de ne pas être dans le déni.
Damien DUBOIS
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Votez qui vous voulez, moi je m'en fou, mais ne lès oubliez pas , extrême gauche, extrême droite...
Voilà, je repense à ces hommes qui m'avaient correctement accueilli, si j'ai bonne mémoire le père avec une jambe plusieurs fois fracturée et recolée et retravaillait ne connaissant que cette valeur.
C'est juste, qu'ouvriers de l'ombre, sans débouchers à gauche peut-être ils se seront fait entendre à droite, l'espace d'un vote européen et on les entends ou on est sourd.
Donc après avoir une France sans penchant, il faudra se révolutionner et moi j'ai du mal car sous Lenine c'était les goulags sous Hitler les chambres à gaz (pour le handicap et personne n'en parle).
Alors je vais le dire francement: JE PENSE A DROITE, MAIS JE PENCHE A GAUCHE
Écrivain
1 moisMerci Shira Shavit 🙏 😍
Écrivain
7 mois"magnifique texte, si clair et senti à plein coeur publie le sur linkedin, il vaut mieux que tous ceux qu'on lit oui porter lourd avec eux en leur offrant un monde sans haine où on peut parler sans crainte d'être regardé les cultures que tu dis "opposées" sont seulement éloignées par ce silence contruire ensemble du nouveau parce que sans haine bises A"
Écrivain
7 moisj'ai partagé ce texte avec un oncle qui m'a donné en répone très civiquement deux noms qui se présentent à l'extrême droite , c'était vraiment un très beau geste, comme on pourrait dire de l'esprit sportif. Moi j'appelle cela du civisme et j'ai donc répondu "Merci c'est super attentionné! En fait c'est juste une pensée pour ces désabusés de la gauche (comme de la droite), mais si je pense en cette soirée à droite je penche plus à gauche, comme ma tête quand je suis devant la glace chez le coiffeur. Non, pas d'inquiétude, moi je n'étais pas mal logé avec Macron, mais je ne suis pas seul. Même si l'extrême droite n'a pas de tête (?), c'est un peu une journée de pensée pour eux que "nous ne vivons pas assez", leur vote c'est un ras le bol pour exister, le temps d'un vote, je suppose. Ou j'espère. Bisous Damien