Une idée, pourquoi faire ? …

Une idée, pourquoi faire ? …

Evidemment, on a beau avoir envie de se lancer, parce qu’on rêve d’être « son propre patron », parce qu’on se dit qu’on fera mieux seul qu’avec ces multiples freins rencontrés au sein d’une structure importante, ou simplement parce qu’on en a envie …

L’entreprenariat fait rêver … mais avant tout, il faut trouver ce sur quoi reposera toute la réussite de votre projet : votre IDEE.

Un simple « je ferai la même chose mais à mon compte » ne met pas toutes les chances de votre côté, loin s’en faut.

Aujourd’hui nos tous jeunes adultes suivent des formations poussées ; en Ecole de Commerce et de Management, on les forme à la « création d’entreprise »…

Qu’est-ce qu’on leur dit ?

On leur dit que si l’on veut avoir toutes les chances de réussir en créant sa propre entreprise, il faut INNOVER.

Cela laisse (un peu) le choix :

  • Soit l’on créé un produit – ou un service – innovant ; du nouveau, du jamais vu … Nous voici sur le terrain de ces startups qui pullulent dans le registre des … Legaltechs, … Fintech, Biotech, Medtech … attention, point d’idée géniale dans la nuit, on a affaire ici à des structures qui ont besoin d’investissement assez importants (ressources humaines, capitaux…).
  • Soit on innove sur la méthode de fabrication – et là, on sera capable de remporter un marché important du fait, par exemple, d’un coût de revient tellement inférieur qu’il permettra de vendre moitié moins cher (nouveau matériau par exemple).
  • Soit on innove sur une nouvelle méthode distribution … on se retrouve ici face à une structure du type Amazon….

Il est vrai qu’il sera plutôt difficile de débarquer sur un marché où l’offre est déjà construite et mature, voire saturée, et où vous serez un « énième » prestataire dont l’offre ressemble à toutes les autres.

En revanche, même si votre compétence n’est pas innovante en soi, il vous faudra trouver un élément qui vous fera remarquer.

Pour les professions de conseils, il pourra s’agir de « vendre autrement » en élaborant une stratégie de développement différenciante sur le marché ou bien de se spécialiser sur une niche.

Il est urgent de ne pas se presser ….

Une fois l’axe « d’innovation » ou le principe de différenciation trouvé, il est impératif de se poser 3 questions :

1.    Pourquoi personne n’a encore jamais proposé cela ?  Il faudra faire passer votre idée par la grille d’analyse FBI (Fausse Bonne Idée), à savoir lister tous les points négatifs que vos « détracteurs », concurrents, ou futurs clients pourront trouver pour vous contredire. Cela vous préparera d’ailleurs un excellent argumentaire commercial en prévision des objections à venir.

2.    Est-ce que je me vois encore défendre mon idée dans 5 ans ? Vouloir surfer sur une tendance toute nouvelle peut sembler tentant, mais voyez-vous un avenir durable à votre future activité ?

3.    Suis-je le seul à trouver cette idée géniale ? Ne manquez pas d’interroger le plus grand nombre de connaissance, pas seulement vos proches qui auront un regard trop bienveillant.

 Le facteur d’arriver au bon moment sur un nouveau marché ou de lancer au bon moment un produit ou service innovant sur un marché mature est parfois appelé « time to market ». Arriver trop tôt avant que la demande soit « mûre » risque de se finir en échec commercial et de ne pas permettre une survie de l’entreprise fraichement créée. Arriver trop tard aura pour conséquence des parts de marchés déjà occupées et certaines habitudes prises à la fois par les clients et vos concurrents vont être difficile à changer.

Un mauvais « time to market » est une raison d’échec commercial fréquente.

On a toujours besoin d’un plus légiste que soi …

De la naissance d’une idée à la création du concept, un grand pas restera cependant à faire. Durant ces étapes, l’idée sera susceptible d’être volée, d’autant plus que pour la faire évoluer, elle devra être divulguée, auprès notamment d’investisseurs et de partenaires potentiels.

Si l’idée n’est pas juridiquement protégeable en tant que telle, plusieurs réflexes peuvent être adoptés pour éviter qu’un tiers exploite votre idée. Ceci étant, l’idée devra être à un stade bien avancé, on parlera alors de projet. Il s’agira ici de prouver l’antériorité de l’idée devenue projet et de limiter ainsi le risque de détournement : le dépôt d’une enveloppe Soleau auprès de l’INPI, le constat d’huissier de justice, l’enregistrement de l’œuvre par un notaire en sont quelques exemples. Ces solutions présentent l’intérêt d’être peu coûteuses et de constituer une preuve simple de création. L’enveloppe Soleau par exemple permet de dater vos idées comme par exemple une recette de cuisine, une méthode spécifique de coaching.

Une fois l’idée concrétisée, il sera possible de lui conférer un droit de propriété intellectuelle (brevets, marques, dessins et modèles, droit d’auteur) qui lui conférera une véritable protection juridique. Il s’agira alors d’un droit de propriété intellectuelle sur une chose incorporelle permettant de bénéficier d’un monopole d’exploitation pendant une durée déterminée. Pour en bénéficier, des formalités qui présentent un certain coût devront être effectuées auprès de l’INPI.

Par ailleurs, si un tiers venait à s’approprier votre idée, il sera toujours possible d’intenter une action en justice en réparation du préjudice subi sur le terrain de la concurrence déloyale voire du parasitisme. Il conviendra alors de prouver que le tiers à tirer indûment profit de votre savoir-faire, et plus généralement de vos efforts. D’où l’intérêt de pouvoir rapporter la preuve de l’antériorité de votre idée.

Pour terminer de valider votre idée, vérifiez les points suivants :

À quel besoin répond votre idée ? Assurez-vous que votre projet rencontre sa cible : seriez-vous prêt à acheter ce produit ou le service, pourquoi et à quel prix.

Aurez-vous accès à votre futur marché ? Certains secteurs d’activité sont réglementés et nécessitent autorisation, diplôme ou agrément pour pouvoir exercer.

Pouvez-vous résumer votre idée en 90 secondes ? Une bonne idée s’exprime clairement et simplement. Entraînez-vous à la « pitcher » auprès de vos amis. Si votre discours ne parait pas clair, c’est qu’elle est inaboutie et nécessite d’être retravaillée.

Dans notre prochain article, nous évoquerons le Formalisme : le choix de la structure juridique, le Business plan, pourquoi avoir un prévisionnel…

Article co-rédigé par Marina Consoli @Franz Chatelin @Audrey Picard





Marina Consoli

Performance financière & Stratégie organisationnelle - Entreprises et Cabinets d'avocats

5 ans

Merci Claire RAYNAL !

Claire RAYNAL

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5 ans

Superbe article .

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