Une jeunesse en quête de sens
Nous vivons tous dans un monde en mutations constantes. Les crises successives agressent et bousculent ! Après avoir subi des confinements et des isolements pendant la pandémie de la Covid, les jeunes sont préoccupés aujourd’hui, de plus en plus, pour leur avenir personnel comme professionnel. La possibilité d’orientations choisies et non subies, la valorisation de filières professionnelles comme la refondation de Parcoursup semblent nécessaires à la vue de la situation actuelle, pour que chaque jeune puisse choisir son chemin. Cet article est le résultat d’échanges réguliers que j’ai avec une partie de la jeunesse, soucieuse de son avenir. Une jeunesse qui souhaite avoir la maîtrise totale de son présent et de son avenir.
Après les études, les jeunes souhaitent maintenant se diriger vers un métier dans lequel ils trouvent beaucoup plus de sens que c’était le cas par le passé. Le travail est perçu comme un moyen, non comme une finalité à atteindre. Un moyen d’obtenir une indépendance financière comme une façon de s’accomplir en tant qu’individu. Concevoir le travail comme un espace de contraintes et de sacrifices, c’est terminer ! Aujourd’hui, une jeunesse s’interroge sur les valeurs présentes dans tel ou tel projet, dans telle ou telle structure. De la même façon qu’elle réfléchit à son mode de vie, à sa façon de se loger, de se cultiver, d’apprendre, d’étudier, de se former et de s’émanciper. Des jeunes se posent même la question de leur style et lieu de vie: nomade ou sédentaire ? Ces deux chemins sont aussi des choix qui se retrouvent dans le monde du travail. Font-ils le choix d’être des travailleurs nomades (en travaillant dans plusieurs sociétés par des expériences courtes) ou deviennent t’ils des sédentaires (en se fixant dans une entreprise pour une durée plus longue ) ?
Un article du journal Libération, en 2020, notait déjà : “ L’entrée dans la vie est un moment d’épreuve et de renoncement au cours duquel le jeune forge son avancée tâtonnante vers l’âge d’homme malgré la sinuosité du chemin. ”. Aujourd’hui le passage à l’âge adulte se fait également plus difficilement, car les craintes et les angoisses sont grandissantes. Une majorité des jeunes est inquiète de ne pas trouver de stage et de travail facilement. La Covid a aussi isolé beaucoup de jeunes femmes et hommes par une coupure trop agressive des liens et des lieux sociaux. Le stress, les dépressions et les angoissent ne pouvaient que s’accentuer.
Rupture, d’une génération à une autre :
Le journal Le Monde, en janvier 2022 posait ce constat : “Quand ils (les jeunes) énoncent leurs priorités au travail, ils parlent d’autonomie, de quête de sens, de culte de l’instant présent, mais pas de devoir moral, ni de sacrifices. Ils ne veulent pas s’user au quotidien avec l’espoir de lendemains qui chantent en fin de carrière, comme le faisaient leurs aînés.” La Covid est passée par là, le développement des nouvelles technologies aussi. Une jeunesse est également très préoccupée par notre environement et l’avenir de notre planète. Inquiète de l’écosystème qui sera le sien, se posant la question de l’avenir de la nature et de la biodiversité, cette jeunesse, par ses choix, répond à la problématique de la mondialisation qui ne cesse de s’accentuer, plus destructrice que porteuse d’avenir radieux. Par certains choix, elle assume un besoin, sans doute, de régulation et d’autocontrôle, dans un monde qui n’a pas arrêté, au fil des années, d’accumuler les excès, les pollutions, les destrcutrions et les gaspillages. Une partie de la jeunesse se tourne déjà vers le militantisme et si elle déserte les bureaux de vote pour ne pas prendre part au choix de ses représentants (ce que je trouve problématique sur le long terme), elle décide en revanche de consommer différemment que d’autres générations avant elle. Elle s’engage dans l’associatif, elle prend des positions radicales sur les réseaux sociaux, elle participe à des manifestations et signe des pétitions. En résume: elle s’engage. Elle fait par des actions l’expression du sens qu’elle souhaite donner à notre communauté, à notre société. C’est, je le crois, la même formule recherchée dans l’entreprise: la jeunesse demande à être pleinement engagée dans un projet qui lui correspond, qui lui semble compatible. Choisir plûtot que de subir !
Nous devons, collectivement, permettre à tous les jeunes d’avoir les outils en main pour maîtriser leur destin. L’épanouissement au travail est un marqueur fort pour la jeunesse. Un élément essentiel pour celles et ceux qui seront demain les travailleurs du monde du travail, qui évoluera mécaniquement avec eux. En 2020, à l’occasion des élections municipales, les jeunes interrogés plaçaient l’éducation, la santé et l’égalité F/H comme les trois thématiques qui étaient les plus importantes. Pour les femmes interrogées, l’égalité F/H arrivait en premier. L’éducation en second. Santé et égalité, deux enjeux qui appellent aussi à des changements dans le monde du travail, au quotidien.
Baptiste Vasseur
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Sondage de diplomeo.com du 24 mai 2022 (1):
1–59 % des sondés se déclarent inquiets pour leur insertion professionnelle. Au global, les femmes se sentent bien plus inquiètes que les hommes (67 % contre 52 %). Parmi eux, plus de la moitié a peur de ne pas trouver un travail qui correspond à ses études, à cause d’un trop grand nombre de postulants.
2 — La définition de la réussite professionnelle pour les plus jeunes semble par ailleurs très claire : 85 % estiment qu’ils seraient fiers s’ils exerçaient un travail dans lequel ils s’épanouissent et plus d’un sur deux s’ils touchaient un salaire élevé. Bien plus qu’un simple gagne-pain, le monde professionnel est vu comme une opportunité de s’épanouir pour 73 % des 16–25 ans. Et pour atteindre cet épanouissement, les entreprises ont clairement leur rôle à jouer.
3 — Loin d’être trop exigeante, la Gen Z se focalise surtout sur un rapport apaisé et intègre au travail et avec ses employeurs. Ainsi, 80 % des sondés estiment qu’il est « très important » que leur entreprise s’engage sur le bien-être de ses salariés, 68 % pour ce qui est de l’équilibre vie pro/vie privée et 2 sur 3 sur le développement des compétences tout au long de la carrière.
Photo = Olga Lioncat