Une lueur d'espoir ?

“Nous devons apprendre à respecter la vie sous toutes ses formes : il ne faut détruire sans raison aucune de ces herbes, aucune de ces fleurs, aucun de ces animaux qui sont tous, eux aussi, des créatures de Dieu.” Théodore Monod

Hier soir, je participais à la cérémonie de remise des prix « InvESTir l’Avenir », organisée par la Caisse d’Epargne, opération dont nous sommes sponsor pour la deuxième édition. J’ai eu l’honneur de remettre le prix « mobilité » à un entrepreneur atypique installé à Dieuze, un Irlandais jovial qui s’est lancé dans l’entrepreneuriat après avoir travaillé au CEA et dirigé une Université en Irlande. On l’aurait plus facilement imaginé en lutin à jouer des tours au pied de l’arc-en-ciel qu’à recycler des pneus dans ce petit coin de Moselle à la nature sauvage et préservée. Mais ce tour-là n’est pas si mauvais : après avoir repris une entreprise en faillite qui découpait des pneus usagés, il en a fait une belle histoire où il parvient à valoriser tous les résidus de pneus, et même à se faire payer pour recycler les pneus, ce qu’il nous révèle en ayant du mal à se retenir de rire…

J’en suis heureux pour lui, et je lui souhaite beaucoup de succès dans son aventure industrielle. Car c’est une lueur d’espoir. L’idée que les montagnes de déchets que nous fabriquons chaque jour peuvent peut-être servir à quelque chose. Alors bien sûr, ce recyclage, cette revalorisation, cette réutilisation, quel que soit le nom que lui donneront les experts, a un coût, au minimum un coût énergétique. Mais alors que tout le monde pensait certainement comme moi que les pneus usés servaient uniquement à faire des polaires ou des tapis de jeux dans les écoles, ce petit bonhomme génial a démontré qu’on pouvait mieux faire. Et c’est cela qui compte !

Ce fut une belle soirée. Rythmée de main de maître par l’excellent Stéphane Getto, patron du journal économique « la Semaine », avec de brillants invités. J’en citerai deux.

Tout d’abord, nous avons eu droit à une intervention de Frédéric Ringenbach, le créateur de la Fresque du Climat qui, après nous avoir mis le moral dans les guêtres avec une fresque accélérée (4 minutes et 42 diapos), nous a confié quelques lueurs d’espoir… Quand il a demandé qui avait déjà participé à une Fresque dans la pièce, puis qui était animateur de la Fresque, j’ai pensé avec fierté à ma fille Gabrielle, qui a eu la joie d’en animer une l’an dernier lors de nos Universités.

Puis, le dernier prix a été remis par Patrice Costa. Est-il besoin de le présenter ? Grand reporter à l’Est Républicain, docteur en biologie, président de l’Institut Européen de l’Ecologie fondé par Jean-Marie Pelt, ornithologue, entomologiste, infatigable globe-trotter… J’ai eu la chance de faire la route du retour à son bord, et j’ai eu l’impression de faire avec lui le tour du monde, de l’archipel du Svalbard aux méharées de Théodore Monod, en passant par les plages de Guyane où pondent les tortues luth... Et je l’ai retrouvé cet après-midi dans l’Est Républicain, rédacteur d’une pleine page consacrée à la tourterelle des bois, dont la population a baissé de 80%...

C’était une belle soirée, Dame Virginie de Strasbourg qui m’y a accompagné pourra en témoigner. Bien rythmée, passionnante, éclectique, et surtout positive, enthousiaste, pleine d’espoir. Nous avons terminé la soirée par un délicieux buffet de l’ami Marcotullio. Il fut le traiteur de mon mariage et je pense à lui avec beaucoup d’affection, qui n’a pu être présent hier soir.