Une nouvelle chance pour l'égalité des chances.

Ce matin a eu lieu à Paris, à l’Institut du Monde Arabe, la présentation du Plan National de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine (2023-2026); présentation à laquelle j'ai eu l'honneur d'être convié. 

Je ne reviendrai pas ici sur le détail des 80 mesures ambitieuses qui constituent le Plan; ni sur les discours galvanisants de Madame la Première Ministre Elisabeth BORNE et Madame la Ministre Isabelle ROME (disponibles en ligne). 

En revanche je soulignerai rapidement quatre éléments de lecture intéressants en ce qui concerne le (nouveau) traitement de la lutte contre les discriminations:

• Le premier est que ce Plan, dans son articulation, est volontairement pensé et envisagé comme nécessitant d'être transverse à tous les Ministères concernés. De la répartition claire entre les décideurs de l'Exécutif à la présence et l'intervention des Ministres ce matin qui ont été très révélatrices de la prise de conscience de l'importance de cette transversalité indispensable au traitement de la discrimination sur « tous les fronts simultanément ».
• Le deuxième élément est la création de binômes Ministère/Association afin de mener à bien l’exécution de chaque volet du Plan. Ce qui facilitera, sans nul doute, la garantie d’une cohérence des actions face la réalité du terrain, soit dit celle du quotidien des associations. Et ce tant que la communication entre chaque binôme montrera la plus grande efficacité.
• En troisième lieu je retiendrai l’accent mis sur le développement des actions de «formation», qui si je ne me trompe pas, a été le mot le plus prononcé aujourd’hui. Je m'en réjouis car sur « ma partie », c'est à dire la discrimination sur le marché du travail et au moment du recrutement, les modalités de formation sont l'un des piliers des idées sur lesquelles je travaille encore à ce jour. 
• Enfin je noterai aussi une grande Ouverture, proposée par le Gouvernement, quant à la demande de participation active de tous les acteurs susceptibles d’avoir un rôle à jouer dans ce processus. Qu'il s’agisse d'élus de la République, sociétés privées, représentants des forces de l’ordre, administrations publiques, associations, ou contributeurs isolés et indépendants (ce qui est mon cas), le message est clair et précis: la lutte contre les discriminations se doit d'être le combat de toutes et tous (sans discrimination!).

Au delà de ces quelques éléments de lecture que je partage à chaud, mon sentiment sur la présentation de ce Plan est que nous sommes probablement à un instant charnière dans notre histoire de la lutte contre les discriminations. Passant progressivement d'une époque d’absence de prise en compte du phénomène, à une phase où nous espérions intimement un changement, puis un temps de promesses sans vision, nous sommes aujourd'hui outillés et en capacité de mesurer la menace afin de s'y confronter aussi bien dans ses formes les plus visibles qu'à ses plus discrets balbutiements. Je ne vous cache pas être très enthousiaste à cette idée d'un nouveau souffle sur le traitement de ces sujets, peut-être est-ce dû au caractère nouveau de ce type d'événement pour moi ? 

Quoiqu'il en soit, on continue l’effort. 

Je tiens à remercier le cabinet de la Ministre Isabelle ROME de me permettre de participer à cet élan d’amélioration de l’existant.

Johannès Brunet 

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