Une seconde étoile et beaucoup d’enseignements à en tirer pour les décideurs
C’est fait. L’équipe de France de football vient de remporter la seconde coupe du monde de son histoire. Elle aura dorénavant le privilège de pouvoir faire figurer sur le maillot floqué du Coq deux étoiles.
L’histoire sportive a déjà été contée et ne cessera de l’être dans les années à venir, notamment aux générations futures, qui n’auront pas vécu cette précieuse épopée.
Derrière chaque réussite sportive, il y a des personnages qui -dans l’ombre- ont leur part de mérite : entraineurs, préparateurs mentaux, psychologues, sophrologues, ou tout simplement entourages familiaux, …
Les joueurs ayant unanimement salué l’influence de Didier Deschamps dans cette réussite, j’aimerais dessiner quelques enseignements de la stratégie qu’il a mise en œuvre qui pourraient profiter aux décideurs du monde de l’entreprise que nous sommes :
1/ L’importance de la cohérence dans la durée
Cela fait 6 ans que Didier Deschamps est sélectionneur de l’équipe de France.
Il est arrivé à sa tête après le quart de finale de l’Euro 2012 perdu contre l’Espagne et a dû reconstruire une équipe de France compétitive sur les ruines du traumatisme issu du mondial sud- africain de 2010.
Six années pour arriver sur le toit du monde, ce n’est finalement pas si long.
Mais dans un contexte chargé médiatiquement où chacun de vos choix est questionné, Deschamps n’aura jamais dévié de trajectoire car il savait où il voulait aller.
C’est une évidence trop souvent oubliée par les décideurs : pour arriver à bon port en vainqueur, il faut savoir où l’on souhaite aller et comment on souhaite s’y rendre.
Deschamps a toujours clamé la supériorité du collectif sur l’individu et la nécessité suprême pour les individualités -aussi talentueuses soient elles- de se fondre dans le collectif sous peine d’éviction.
2/ Choisir & Assumer
Etre sélectionneur, être décideur, consiste à choisir.
Ces choix feront des heureux, des mécontents. Ils auront des avantages, des inconvénients.
Le sélectionneur devra ensuite -seul- assumer les conséquences de ses choix auprès de son groupe de joueurs, de son encadrement et du monde extérieur qu’elles soient positives ou négatives.
Didier Deschamps a fait des choix forts comme celui d’emmener en Coupe du Monde un groupe à la moyenne d’âge de 25 ans et 10 mois (second groupe le plus jeune de toutes les équipes présentes dans cette compétition).
Par sa communication directe, transparente, sa proximité avec les hommes, Didier Deschamps a parfaitement su expliquer ses choix pour garder tous les éléments de son groupe sous tension et créer cette solidarité incroyable qu’on a ressentie.
3/ S’adapter ou comment faire fructifier ses choix
Etre manager, c’est parfois prendre des risques mesurés.
Une fois cette prise de risques effectuée, il convient de mettre en œuvre une stratégie cohérente afin de faire fructifier ses choix.
Les deux vont de pair.
C’est ce que Didier Deschamps a parfaitement su réaliser.
Certes, ce groupe jeune disposait d’une ossature connaissant déjà le haut niveau : quart de finaliste de la coupe du monde 2014 au Brésil, finaliste de l’Euro 2016 en France.
Mais Deschamps a su appliquer une stratégie en harmonie avec ses choix pour s’adapter à son environnement et maximiser ses chances de gain.
Il a par exemple :
- Laissé plus d’autonomie aux joueurs dans la préparation car il a senti que c’était un besoin pour les faire grandir et ne pas les étouffer,
- Laissé à son équipe une demi-journée de repos non prévue suite au match contre l’Argentine,
- Il n’a pas (trop) réprimandé Adil Rami lors du fameux épisode de l’extincteur après France – Argentine.
Il a aussi appris de ses erreurs. Il a reconnu avoir trop sacralisé la finale de l’Euro 2016, avoir trop joué auprès de ses joueurs sur l’émotionnel ce qui avait eu pour conséquence de les faire passer à côté du match.
Là, avant la finale contre la Croatie, la préparation a été exactement la même que pour les matchs précédents, la routine s’est poursuivie, baignant les joueurs dans une sereine concentration.
4/ Résilience & culture de la gagne
Qu’est ce donc que cette fameuse culture de la gagne dont est habité cet homme au palmarès incroyable ?
Rappelons qu’il a en tant que joueur (liste non exhaustive) le palmarès suivant :
- Capitaine de l’équipe de France championne du monde en 1998, championne d’europe en 2000,
- Capitaine de l’OM vainqueur de la Coupe des Clubs Champions en 1993
- Vainqueur de la Coupe des Clubs Champions en 1996 avec la Juventus Turin
- Finaliste en tant qu’entraineur de l’équipe de France de l’Euro 2016
- Vainqueur en tant qu’entraineur de l’équipe de France de la Coupe du Monde de Football 2018
Rien de magique : de la sueur, de l’exigence, une capacité à sans cesse se remettre en question pour s’améliorer, une propension à sans cesse s’adapter aux évènements pour que tout devienne une opportunité, et une soif d’apprendre illimitée.
Nul doute que nous aurons encore de nombreuses occasions d’entendre et d’apprendre de cette légende du sport français.
Strategic Learning and Organizational Development Consultant | Bilingual French & English | Coach, PCC
6 ansTrès bel article!
Purchasing Category Leader IT & Telecom at Groupe SEB
6 ansEnsemble, on peut aller loin!!! Ils le prouvent avec leur jeunesse et leur talent!!🇫🇷🇫🇷🇫🇷⚽️⚽️⚽️
Directeur Associé
6 ansTout a fait d'accord avec toi Antonin, un bel exemple à suivre