Unicorns are popping-up, it's wonderful🤔
Nous étions en 2022, souvenez-vous. Les licornes poussaient comme des champignons dans la forêt. Les levées de fonds n'en finissaient plus. C'était ouvertement la course à la plus grosse.
A cela, il y avait plusieurs raisons.
D'abord, l'avènement de la digitalisation des usages quotidiens. Après l'apparition d'internet, principalement utilisé comme moyen de communication entre 1990 et 2000, les industries commençaient à être transformées, les unes après les autres. Mais la 'tech' était encore considérée en silo, comme une industrie à part entière, et non comme ce qu'elle est aujourd'hui, depuis la fin des années 2010, c'est à dire une part substantielle de chaque industrie. La crise sanitaire a considérablement accéléré ces usages. Un exemple, parmi tant d'autres, est celui des livraisons de courses en moins de 30 minutes, ou la livraison de repas à domicile. Les CEO de sociétés comme Zoom ou Shopify déclarent avoir gagné approximativement 10 ans sur leur roadmap produit et leur business plan. Le monde et ses usages se sont digitalisé à vitesse grand V.
Conséquence de cela, certaines sociétés comme celles que nous venons de citer ont vu leur chiffre d'affaires exploser. De la même façon, de plus petites sociétés technologiques ont elles aussi connu des croissances pharaoniques. Les investisseurs se sont donc considérablement enrichis pendant cette période. Et, cela va sans dire, les géants de la tech, ont également énormément profité de ce phénomène, et par là-même, leurs actionnaires.
Alors, avec une tendance de marché si favorable, mais surtout - et avant tout - avec tant de gains encaissés en si peu de temps une question se pose.
"Qu’est-ce j’vais faire de tout cet oseille ?" Booba, Kalash, 2012
Plusieurs comportements humains et de marché apparaissent, en réponse à cette question. Le premier est humain, il est certes décevant, mais qui serions-nous pour nous jeter à nous-même la première pierre ? C'est l'auto-satisfaction, couplé au plaisir d'avoir 'gagné', créant une tendance certaines à être moins prudent dans ses investissements, ou du moins à agir de manière un peu plus relax (on ne dépense pas 1 euro de la même manière quand on possède 10 ou quand on possède 100).
Mais il serait mesquin de réduire la réponse à cela. Car tout le monde (VC), a beaucoup gagné d'argent pendant cette crise. Et donc, quand il y a énormément de liquidités sur un marché, mais pas particulièrement plus de sociétés dans lesquelles investir, et qu'on doit (VC) placer de l'argent et surtout ne pas 'rater des deals'... 🤔 ... que se passe-t-il ? On investit 'coûte que coûte'. A des valorisations qui pourraient être considérées comme excessives.
Longtemps, le multiple admis par les marchés pour des sociétés technologiques (logiciels principalement), était entre 10x et 20x le chiffre d'affaires (hors investissements early stage). L'histoire n'a pas particulièrement donné tort aux marchés. Ce à quoi on pourrait rétorquer 'Et la bulle des années 2000 ?!", sauf que la grande différence est qu'avant 2000, internet c'était sympa mais pas grand monde ne l'utilisait alors qu'après 2000 il y avait un réel usage. Et les chiffres (possibilité de faire x10 en chiffre d'affaires) se sont somme toute confirmés, du moins pour les entreprises technologiques que nous connaissons aujourd'hui.
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Depuis 2020, il semble bien loin le temps des multiples de 10x ou 20x... En Series C, il n'est pas rare de voir des multiples entre x50 et x100.
Alors oui:
OK.
Mais quand même... peut-être serait-il judicieux, après avoir encaissé ces chèques, de se concentrer maintenant sur la croissance de son chiffre d'affaires pour diminuer l'écart entre les courbes (valo/CA). Car il est certain qu'une partie substantielle de ces sociétés ne relèvera pas de l'argent à des valorisations supérieures lors des prochains tours. Car à la fin, à la fin des fins, les marchés corrigent. Toujours.
D'ailleurs, certains VCs (Tiger, Softbank; cf The Information), commencent à être beaucoup plus regardant sur les valorisations des nouvelles sociétés dans lesquelles ils investissent depuis le premier trimestre de l'année.
Alors, nouvelle bulle ? Non. Valo déconnantes ? Oui. Est-ce grave ? Pas tellement. Par contre, certains seront déçus à l'arrivée.
L'objet de article n'est pas de remettre en question les succès réels de ces sociétés (que nous accompagnons d'ailleurs avec Atscale), mais plutôt d'attirer l'attention sur le fait que c'est bien le chiffres d'affaires et la profitabilité (et les perspectives de croissance bien sur) qui seront déterminants pour le succès final de ceux qui deviendront peut-être des fleurons de l'industrie.
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2 ansBravo Stephane Azamar-Krier
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