VAGABONDS DE MOTS
Si le potier n’haïssait le potier,
Si l’architecte « sis » l’architecte,
Si l’impérieux ne travestissait les : Vagabonds de mots
S’ils ne t’ont pas tout dit
Si leurs mots ne t’ont pris
Entre tristesse et joie.
Telles les ombres du silence
Semant quelques cailloux
Entre chênes et roseaux
N’oublie pas leurs brûlots.
S’ils t’ont craché du feu
Comme des dragons furieux
Soufflant sur tes douleurs
Figures de démons nus.
Corps tremblant de peur
Cœurs percés de tisons
N’oublie pas leurs brûlures.
S’ils se sont affaiblis
Par trop de rêves perdus
Sous des pulsions vides.
Dans l’ondée piquante
Sur des versants gelés
Avec les oiseaux du vent.
Si tu les pensais fous
N’oublie pas les mots dits
Ceux des poètes vagabonds…
Si le chanteur entendait le saltimbanque,
Si le poète dessinait Callippos…
Écoute au lointain le murmure
Celui qui jamais ne vacille
Souvent tu sous les rouleaux du temps
Parfois surgissant de l’orée.
Tends l’oreille aux vents élevés
Ceux qui soufflent sur les brumes
Bercés aux frontières du prime âge
Tantôt au faîte de vieux chênes.
Comme ces nuages aux pointes des monts
Signature des tourments liquides
Une encre brûlante trace les songes
Stylet lys des désirs impatients.
Vision d’une rencontre émerveillée
Celle que vêtent les lèvres charmeuses
Variations d’un chant octroyé
Celui sauvegardé des outrages.
Verve aux habits de mémoire
Résonance aux solstices d’été
Ton visage parle aux éphémères
J’en écoutais ton tendre délire.
Celui qui parlait aux livres
Demeure des feuilles légendaires
Présence des mots de liaison
J’en assumais mes propos découverts.
Sont-ce là les engagements aventureux ?
Entends le bruit des traces sûres
Pas coquins couvés de passions
Le futur fut attisé de résurgences
Notre jeunesse n’y prit garde.
Fut-elle ficelle d’infortune ?
Jeux épars aux lieux des rumeurs
Ceux au prisme sans amarres gravées
Où les fontaines parlent de libertés
Comme les enfants d’innocence.
Image d’un ancien feu follet
Il y resta longtemps silencieux
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Là où le sens fait dignité
Au nom de la veille parentale.
Respire la colonne de nos ères
Attentions portées à la source
Vigie aux sincères passants(es)
La parole est une étrangère.
Écoute à l’ombre des muses
Ce qui manqua aux frasques du temps
Ces séductions en pouvoir d’attraction
Afin que les poètes peignent leur Calliope ;
Leurs clés luisent à un jet de pensées…
Si le saltimbanque dessinait le reflux,
Si le peintre écrivait la folie,
Si l’orgueil écoutait la modestie,
Si la discursivité était pluridisciplinaire,
Si l’intuitivité était moins dédaigneuse,
Si le discours était moins autocentré…
Si l’art signifiait la tare,
Si la science pesait la position...
Et ce temps… à vivre ?
Liberté d’aimer
Liberté de croire
Ou pas.
Trop tôt, trop tard ?
Le passé n’est plus
Et le futur pas encore.
Seuls demeurent ces précieux instants
Vécus avec sincérité, amours et amitiés.
Et même s’ils ne sont plus
Ou ne seront plus,
Peu importe les raisons.
Gardons-les dans notre cœur
Et notre mémoire ;
Car ce qui a existé de beau
Ne peut totalement disparaître.
Vies - Tests
Il est des pertes qui ne vous pèsent
Des accompagnements qui vous allègent
Des rencontres qui vous grandissent
Des regards qui vous troublent
Des lectures qui vous marquent
Des attentions qui vous obligent
Des manques que vous ne comblerez jamais.
Il est des rentrées qui ne vous alourdissent
Des sorties qui vous inquiètent
Des comptes qui vous affaiblissent
Des mesquineries qui vous blessent
Des nombres qui vous manquent
Des rendez-vous qui vous agacent
Des absences que vous accepterez toujours.
Il est des causes qui ne vous perturbent
Des devises que vous supportez
Des raisons qui vous accommodent
Des peurs qui vous violentent
Des certitudes qui vous mènent
Des attachements qui vous oppressent
Des expressions que vous chercherez longtemps.
Il est des portes qui ne s’ouvriront
Des clés qui ne se refusent
Des sons qui vous hérissent
Des murmures qui vous interrogent
Des contacts qui vous échaudent
Des amitiés qui vous déçoivent
Des solitudes que vous trouverez salutaires.