Comment communiquer sur le coaching?

Cet article est librement inspiré de la lecture du livre : « Coaching – 12 conversations ré-fléchies » d’Isabelle Laplante, Nicole Vardanega-Lachaud et Nicolas De Beer, Collection Vademecum, Editions Mines ParisTech, Presses des Mines, 2017.

L’objectif de ce livre est un partage d’expériences. Il invite les professionnels des métiers de l’accompagnement à une réflexion sur leur pratique, en leur donnant une grande liberté, dans un cadre bien tenu. 

La réflexion que ce livre m’a inspiré porte sur la difficulté de parler et d’écrire sur le métier de coach, dont la pratique, si elle s’appuie sur des fondamentaux théoriques, relève plutôt de l’ineffable, de ce qui se passe dans la relation entre deux êtres. Parler ou écrire sur le coaching revient donc à dépasser cette injonction paradoxale, de « verbaliser l’ici et maintenant ».

Comment dès lors présenter le métier de coach à quelqu’un qui ne le connaît pas ? Comment définir la singularité de sa pratique, son identité de coach à un DRH ou à un professionnel qui souhaite choisir un coach ? Si vous vous intéressez au coaching de près ou de loin ou si vous êtes coach, vous vous êtes certainement posé ces questions. Quelles réponses y avez-vous apportées ?

Comment parler du coaching ?

Pour ma part, j’aime particulièrement rapprocher le métier de coach de celui d’artisan. Je dois cette idée, que je me suis volontiers appropriée, aux fondateurs de l’Académie du Coaching, où je me suis formé. François Souweine et François Delivré, dans leur ouvrage respectif – « L’intelligence de la Relation en Coaching » et « Le métier de coach » se réfèrent souvent à cette idée.

Alors, oui, on peut parler du coaching en se référant au métier d’artisan. Comme les compagnons, le coach apprend d’abord de ses pairs; il s’inspire de leurs techniques, se les approprie par une pratique régulière. Il apprend à manier de nouveaux outils, en les mettant au service de son intention, à travers son geste. Peu à peu émerge un style, propre à chaque artisan – l’identité de coach.

Comment écrire sur le coaching ?

Le coach est un artisan particulier. Ses outils sont souvent théoriques, conceptuels, même s’il les vit et les fait vivre avec et à travers son corps - il les incarne. Alors, comment les transmettre ? A mon sens, rien n’égale l’expérience : formation, échange de pratiques, supervision, etc. Le coaching se vit ; ses outils, même théoriques, s’ils peuvent se transmettre par l’écrit, ne s’intègrent vraiment que par la pratique, l’expérience.

Alors, quelle place accorder à l’écrit ? A mon avis, l’écrit sur le coaching permet de donner des repères, d’approfondir sa réflexion, d’enrichir son cadre de référence. C’est essentiel. A ceux qui n’ont pas encore fait l’expérience du coaching, il donne envie de s’y plonger, pour mieux ressentir à travers l’expérience ce qui est décrit par des mots ; et à ceux qui en ont fait leur métier, il permet de prendre du recul, d'enrichir son cadre de référence, et donne envie de pratiquer. Comme un joueur de tennis à qui l’on apprendrait une nouvelle technique ou tactique au tableau, impatient d’aller l’expérimenter sur le terrain.

François Souweine et François Delivré, chacun dans son style, naviguent en permanence entre concepts théoriques, exemples et narration. Comment transmettre théories et outils sur le coaching sans se référer à son application pratique ?

L’écriture spécifique de « Coaching – 12 conversations ré-fléchies »

Cet ouvrage est pour moi une belle illustration du niveau d’exigence que représente l’écrit sur le coaching.

Première spécificité : ce livre est signé par 3 auteurs. Et l’ensemble de l’écrit présente une grande cohérence de style, qui ne laisse pas apparaître la « touche » spécifique de l’un ou de l’autre, mais plutôt le style d’une équipe – à la manière des tableaux de Rembrandt, dont l’exécution était au moins partiellement confiée aux apprentis de son atelier.

La deuxième particularité est sa construction - 12 chapitres qui peuvent se lire indépendamment l’un de l’autre, et dont chacun reprend la même structure : un titre et son explication ; un poème et une citation ; le récit d’un coaching, séance après séance, et le point de vue du coach ; repères et questions ; éléments de méthode et textes à réfléchir. Cette structure définit un cadre, dans lequel le lecteur peut trouver sa liberté de vagabonder.

Troisième élément distinctif : c’est seulement en annexes que sont exposés, par deux des trois auteurs, cette fois désignés, deux approches complémentaires – narrative et systémique. Ils éclairent d’un regard nouveau l’ouvrage tout entier, et vous donnent, selon votre inclination, l’envie de relire le livre avec ce regard « augmenté », enrichi - un peu comme la dernière scène de Citizen Kane - ou de quitter le tableau pour aller « taper la balle » …

Comment écrire un article sur un livre, sans en dévoiler le contenu ?

Les meilleures bandes annonces sont celles qui donnent envie d’aller voir le film, sans en dévoiler l’intrigue. C’est sans doute une intention similaire qui a guidé cet article. Vous dévoiler le sens profond du livre, tel que je l’ai très subjectivement perçu, pour vous donner envie de le lire et d’aller à la rencontre de ses auteurs. 

Cet article a été rédigé par Olivier ENDELIN, Dirigeant de YUMITUKO et Délégué EMCC pour la région Ile de France, dans le cadre d’un partenariat avec l’EMCC. Régulièrement, Esther GALAM, responsable des ateliers et conférences au sein de l’EMCC France, reçoit des auteurs de livres sur le coaching. C’est l’occasion pour eux de présenter leur dernier ouvrage, et pour les participants de découvrir ou approfondir les thèmes évoqués, dans un cadre chaleureux.

La rencontre du mardi 9 janvier 2018 aura permis d'échanger avec 2 des 3 auteurs de l’ouvrage « Coaching – 12 conversations ré-fléchies » - Isabelle Laplante et Nicolas De Beer. Plus d’infos sur leur livre via cette vidéo. A bientôt !