VERS LA FIN DE NOTRE MODELE OCCIDENTAL ?
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VERS LA FIN DE NOTRE MODELE OCCIDENTAL ?

 

Le modèle occidental d’après-guerre qui s’est construit sur des valeurs universelles humanistes a longtemps été considéré par le reste du monde comme un modèle de démocratie, de progrès, de paix et de respect de l’individu.

Comment donc expliquer le pourquoi d’une telle chute en matière de références universalistes ? En effet, sur le plan des politiques étrangères, l’occident n’a manifestement pas réussi à dépasser l’opposition des blocs comme cela nous l’est appelé tous les jours par les conflits ukraino-russe, israélo-palestinien, etc. Par conséquent, le choc des civilisations qui a été provoqué par l’occident est bien d'actualité.

Nos démocraties qui se sont beaucoup appuyées sur la circulation des personnes et des biens tentent tant bien que mal aujourd’hui d’en limiter les effets, alors même que cela en a constitué la principale essence de leur développement. Aubaine du développement capitaliste à l’origine, cette libre circulation qui est devenue aujourd’hui malédiction de tous les maux, constitue à ce jour le paroxysme de cette schizophrénie occidentale. Même l’Organisation Mondiale du Commerce qui incitait fortement toutes les économies à s’ouvrir aux économies fortes (occidentales), en vient à être dénoncée ou à être contournée par ces mêmes démocraties et ce, par crainte de cette …concurrence tant souhaitée initialement. Quant aux débats nauséabonds sur les dispositifs migratoires auxquels on assiste tous les jours malheureusement (murs de la honte, loi anti-immigration, etc.), ils apparaissent à contre-courant de tout ce modèle civilisationnel tant vanté durant ces nombreuses décennies…

En interne, nos démocraties voient leurs inégalités quant à elles croître. Les taux de natalité s’effondrent et les sentiments de bien-être reculent pour laisser place à une consommation de plus en plus élevée de psychotropes et/ou d’anxiolytiques. Le suicide, particularité nouvelle de notre modèle occidental, en constitue malheuresuement un des éléments de mesure.

Sur un plan politique, les rapports se cristallisent plus que jamais avec l’apparition d’anciens blocs issus des extrêmes (que l’on croyait perdus à jamais). Et comme cela ne suffisait pas, les abstentions sont de plus en plus marquées comme signes manifestes d’une défiance de plus en plus généralisée envers nos représentants.

En outre, le quatrième pouvoir médiatique s’est également manifestement fourvoyé en abandonnant progressivement sa liberté pour être de plus en plus ouvertement au service des puissants. La perte de ses lettres de noblesse au profit d’une montée en puissance du cinquième pouvoir de l’opinion, coïncident avec cet affaiblissement global du modèle occidental. Ainsi, comme cela était prévu, les médias devenus de moins en moins indépendants, participent sans le savoir aux nombreuses externalités négatives liées à la mise à mal de nos débats démocratiques et par voie de conséquence à cet « affaiblissement généralisé » de notre modèle à l’occidental : libertés fondamentales de penser, d’expression, etc.

Assisterions-nous donc en quelque sorte à une grande partie de jeu où les vainqueurs d’avant souhaiteraient dorénavant revoir les règles d’aujourd’hui en raison du syndrome très connu de « mauvais perdants » ?

Pour résumé, les tentatives de conquête par la force, celles par l’économie puis celles politiques, qui ont toutes eu pour point commun : une volonté de domination, se retrouvent dans une certaine forme, au pied du mur de « l’Impuissance ».

Pour tenter de faire croire le contraire, les peuples assistent incrédules à des levées de milliards sans contrôle, sans objectifs précis et surtout sans résultants probants (aide Ukraine, Israel, etc.). Les débats démocratiques fortement orientés s’appuyant sur des médias de masse intervenant comme des grosses caisses d’écho n’y changent rien. Les peuples sont largués, déconnectés et en rupture avec ce modèle qui tente coûte que coûte de résister.

Or, il appert que ces tentatives manquées prennent de plus en plus le chemin de la démagogie. Comment s’imposer par la force au nom de principes démocratiques dans certains conflits et faire l’inverse dans d’autres ? Comment imposer l’ouverture des économies de certains pays en opposant en retour des droits de taxes et/ou des aides ciblées géographiquement, pour se protéger inutilement des échanges commerciaux ?

En outre, comment brandir des crimes de guerre et/ou contre l’humanité dans certaines zones de conflit appartenant aux zones « extra-occidentales » et se taire très lâchement face à un des plus grands désastres de l’Humanité qui se déroule actuellement sous nos yeux à Gaza.

L’occident qui se voulait ainsi ouvert sur le monde tend à se recroqueviller sur lui-même du fait de ses propres turpitudes et de ses craintes ( de l’autre notamment) qu’il n’a finalement jamais su dépasser….

Parallèlement, nos démocraties qui se veulent lutter contre un Etat fort en leur sein, continuent la libéralisation de leurs services publics afin de tenter d’alléger les prélèvements obligatoires. Les constats sont éloquents : Les appareils publics s’appauvrissent et la note finale est toujours aussi salée et y compris au niveau de ces états libéraux (Cf. l’exemple du niveau de participation en % du PIB pour les dépenses de santé). Ainsi, le cycle visant à un Etat centré sur l’essentiel pour participer à la promotion de son développement mondial, au détriment d’un accompagnement « socialisé » de sa population, qui doit trouver elle-même ses propres ressorts pour y participer, laisse grande place à des fonctionnements purement commerciaux ...où le maître de temps et de l’arbitrage se nomme : Consommation.

Alors quid des parlements qui constituent à ce jour le bras armé du contradictoire dans nos démocraties occidentales. Que nenni ! vous diront d’aucuns. En effet, lorsque pour la France la Constitution permet au chef de l’État en sa qualité de « chef des armées » (art. 15 de la Constitution) d’ordonner l’engagement des forces armées à l’étranger sans en consulter le peuple ou que pour les états européens, la Commission Européenne peut lever des fonds sans passer par une acceptation préalable des peuples, se pose par conséquent la sempiternelle question des limites posées par ces démocraties en vigueur.

Pour conclure, le modèle de démocratie occidentale qui a confirmé son mode de fonctionnement en subsidiarité présente aujourd’hui de fortes limites quant à son acceptation pleine et totale par ses propres peuples. Si mandat est donc donné pour le mieux comme pour le pire à nos représentants, la logique d’objectifs et de résultats n’en est pas pour autant abandonné. Et notamment en matière de contrôle avec l’article 15 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DDHC) qui dispose que "la société a droit de demander compte à tout agent public de son administration".

La dette qui s’accroît, l’inflation qui paupérise la population, la non prise en compte des valeurs du peuple pour la Paix, etc. imposent à nos représentants ou tout au moins à nos démocraties de mener un travail d’auto-critique en vue d’évoluer vers un nouveau modèle où les peuples et ses élites seraient plus connectés. Dans l’attente (et à défaut d’un sauvetage in extremis de notre modèle occidental),  si le référendum, prévu par les textes, a toujours incarné pour nos élus la fonction d’ épouvantail, force est de reconnaître qu’il pourrait sur certains sujets essentiels engageant notre devenir, apparaître comme un magnifique outil de réconciliation …démocratique.

 

 

 

Manuel CASTRO

IASS en détachement

1 ans

Le suicide dans nos sociétés occidentales concernent en grande majorité les hommes et en Inde, ce sont les femmes qui sont le plus concernées.Selon moi, il s'agit d'un véritable indicateur, peut être que le modèle de société est à rechercher dans les sociétés à faible taux de suicide dans la population sans écart de prévalence entre genre ?

Hichem Bourak

Directeur des projets

1 ans

Ne pas faire l'autruche serait déjà un pas vers l'avant

Karim AMRI

Directeur d'Hôpital -Expert en gestion hospitalière et système de Santé - Author - Speaker - health expert -Enseignant Université Paris Dauphine- Enseignant Conférencier CNAM-

1 ans

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