Vers la satisfaction : du sociologue au parlementaire

        

        Je commence à être satisfait.

        D’abord de voir ma recommandation de 2007 et que je n’ai pas cessé de reprendre depuis dans différents textes, (à savoir supprimer l’article 490 du code pénal afin de ne plus pénaliser la relation sexuelle adulte consentie et ne plus la traiter comme débauche) reprise par « Bait Al Hikma » (2008), « Le Printemps de la Dignité » (2010), l’AMDH (2012), Leila Slimani et Sonia Terrab (2019), et finalement transformée en revendication parlementaire par Omar Balafrej en 2019 (Parti Socialiste Unifié).

        Ensuite de voir une autre recommandation suivre le même chemin. C’est ma recommandation II-1-6 à l’adresse du CNDH lorsque cette institution m’a auditionné en tant qu’expert consultant le 29 mars 2015 à propos de l’avortement. Ma recommandation a été la suivante :

        « Rendre obligatoire l’établissement de la paternité biologique et sa transformation en paternité légale : il faut veiller à respecter le droit de l’enfant à la filiation paternelle (Convention des Droits de l’Enfant, 1993) et cela à travers les dispositions suivantes :

        - établir la paternité biologique par tous les moyens possibles (reconnaissance du père, test ADN).

        - légaliser la paternité biologique, c’est-à-dire transformer le père biologique en père légal avec tous les devoirs qui s’ensuivent ». Cette consultation est publiée dans mon livre« Transition sexuelle : entre genre et islamisme », Paris, L’Harmattan, 2017, pp. 171-187. La recommandation est à la page 184)

        J’ai considéré cette mesure comme curative permettant de réduire l’avortement clandestin risqué et l’abandon des enfants nés hors-mariage par leur mère-célibataire. Elle permettra à l’enfant dit « illégal » de bénéficier de ses droits à la filiation, à l’entretien et à l’héritage.       J’ai repris cette recommandation en 2019 dans mon article « Le double sauvetage : vers un code de famille égalitaire » pour demander que l’article 160 du « Code de la Famille » permettant à un homme de reconnaître la paternité de son enfant né hors mariage soit revu afin de faire de la reconnaissance une obligation légale dans le cas où le test ADN est positif. Cela mettra fin à la discrimination entre enfant légal et enfant illégal, et entre mère mariée et mère non mariée.

        Cette deuxième recommandation est désormais exprimée depuis quelques jours sous forme de proposition de loi par la parlementaire Malika Khalil (Parti de l’Authenticité et de la Modernité).

        Je salue Mme Malika Khalil comme j’ai salué Omar Balafrej et les félicite tous les deux pour leur courage. Leurs initiatives parlementaires montrent que les efforts du sociologue engagé, pro-sexuel et féministe, ne sont pas vains. La balle est donc arrivée là où elle devait arriver. Enfin !

Abdessamad Dialmy

Expert-Consultant-Auteur en "Sexualité, genre et féminisme en islam"

5 ans

Merci Wim.

Wim Antonio Monasso

conseiller de philantropie pour Droits Humains des Minorités Sexuelles

5 ans

Chapeau pour le sociologue persistant!

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