Victor Hugo: "Discours sur l'ignorance" à l’Assemblée nationale Séance du 11 novembre 1848
Dans un discours prononcé en 1848 devant l’Assemblée nationale, Victor Hugo affirme que l’homme s’est trop tourné vers les valeurs matérielles et que son esprit doit revenir à la conscience, au beau, au juste et au vrai :
"Messieurs,
J'en appelle à vos consciences, à vos sentiments à tous, quel est le grand péril de la situation actuelle ? L'ignorance.
L’ignorance encore plus que la misère. L’ignorance qui nous déborde, qui nous assiège, qui nous investit de toutes parts. C’est à la faveur de l’ignorance que certaines doctrines fatales passent de l’esprit impitoyable des théoriciens dans le cerveau des multitudes. . . . On pourvoit à l’éclairage des villes, on allume tous les soirs, et on fait très bien, des réverbères dans les carrefours, dans les places publiques ; quand donc comprendra-t-on que la nuit peut se faire dans le monde moral et qu’il faut allumer des flambeaux dans les esprits ?
Oui, messieurs, j’y insiste. Un mal moral, un mal profond nous travaille et nous tourmente. Ce mal moral, cela est étrange à dire, n’est autre chose que l’excès des tendances matérielles. . . . la grande erreur de notre temps, ça a été de pencher, je dis plus, de courber l’esprit des hommes vers la recherche du bien matériel.
Il importe, messieurs, de remédier au mal ; il faut redresser pour ainsi dire l’esprit de l’homme ; il faut, et c’est la grande mission, la mission spéciale du ministère de l’instruction publique, il faut relever l’esprit de l’homme, le tourner vers la conscience, vers le beau, le juste et le vrai, le désintéressé et le grand. C’est là, et seulement là, que vous trouverez la paix de l’homme avec lui-même et par conséquent la paix de l’homme avec la société. Pour arriver à ce but, messieurs, que faudrait-il faire ?
Il faudrait multiplier les écoles, les chaires, les bibliothèques, les musées, les théâtres, les librairies. Il faudrait multiplier les maisons d’études où l’on médite, où l’on s’instruit, où l’on se recueille, où l’on apprend quelque chose, où l’on devient meilleur ; en un mot, il faudrait faire pénétrer de toutes parts la lumière dans l’esprit du peuple ; car c’est par les ténèbres qu’on le perd. »
Infirmière diplômée d'état chez Jean rostand
8 ansTrès bien dit. Surtout en ces moments difficiles et de perte des repères et surtout des valeurs chez nos enfants
Infirmière cadre de santé
8 ansTrès belle citation de ce génie de la littérature! "La relation entre l'enfant et l'homme qu'on gagne" est sous-tendu par notre capacité à faire évoluer la qualité du "lien". Le management inter-générationnel est un cercle vertueux pour tout le monde..!
Auteur-Directrice des soins honoraire
8 ansAvec Google bien géré on ne peut plus rester dans l'ignorance
CMU chez Université Paris Descartes
8 ansTout à fait d'accord pendant que de l'autre côté de la méditerranée........ Enfumades et ....au nom de la lumière..... Merci beaucoup