Ville intelligente, une réponse majeure pour relever le défi écologique
Alors que le Président de la République vient de recevoir les 149 propositions de la convention citoyenne pour le climat, il est utile de rappeler combien les villes intelligentes peuvent être une réponse efficace aux problématiques écologiques qui soucient aujourd'hui la quasi-totalité des français.
Les villes intelligentes sont en capacité d’être à la fois, le cadre dans lequel de nombreuses propositions de la convention citoyenne pourraient venir s’insérer pour un maximum d’efficacité; mais également de représenter un levier supplémentaire pour compléter cet effort, en apportant grâce à l’utilisation adaptée des technologies, des solutions à la fois efficaces et préservant la croissance économique pour rendre nos villes plus durables.
A travers l’implémentation de technologies (capteurs de trafic, applications d’aide à la mobilité, mobilité partagées, aménagement intelligent du télétravail, traitement et utilisation intelligente de la data…) les smartcities offrent un panel de solutions unique permettant d’atteindre les objectifs de réduction de CO2 et plus largement de rendre nos villes plus vertes, sans pour autant devoir choisir la voie de la décroissance.
De Amsterdam à Stockhlom, de Boston à Barcelone, de nombreuses grandes villes ont d’ores et déjà mis en place ces solutions et ont pu mesurer leur efficacité. Avec 40% de réduction de ses émissions de CO2 en moins de 6 ans, la politique d’aménagement intelligente du télétravail à travers des smartcworks centers a permis à la capitale des Pays Bas d’atteindre ses objectifs en la matière.
Ces avancées sont aujourd’hui rendues possibles dans quasiment tous les domaines de la ville par les potentialités offertes par la technologie.
Que ces soit dans l’optimisation des déplacements (personnels ou professionnels) par des applications permettant de fluidifier le trafic, ou en réduisant ceux-ci par la mise en place d’une politique de télétravail, ou encore en offrant de nouvelles possibilités de mobilités intelligentes et partagées reposant sur la géolocalisation et le smartphone…
Que ce soit dans la communication avec le citoyen en réduisant les publications papiers tout en assurant via internet et les réseaux sociaux à la fois une meilleure information et un bien meilleur échange avec l’habitant.
Que ce soit dans le développement économique en permettant grâce à des infrastructures réseaux adaptées, et une offre d’hébergements pensés pour l’écosystème numérique, de développer pleinement l’économie digitale.
Que ce soit dans les problématiques de l’énergie, dans son utilisation en réalisant des économies en mettant en place des éclairages intelligents ou en favorisant des énergies propres à travers des flottes de voitures électriques, ou encore par la mise en œuvre de réseaux électriques intelligents qui permettent une meilleure gestion des consommations.
Mais il existe un domaine, où une réflexion dans le cadre d’une approche smartcities aurait encore des résultats plus spectaculaires, il s’agit de celui du bâtiment.
Voici notamment le constat dressé la convention citoyenne pour le climat dans son introduction de sa partie consacrée à la thématique Se Loger : « L’organisation de l’habitat et de toutes les constructions (dont le logement, les bâtiments et les infrastructures) participent ensemble directement ou indirectement aux deux tiers des émissions de gaz à effet de serre de la France. Les formes urbaines ainsi que l’état de nos bâtiments ont en effet un impact sur nos consommations d’énergie, sur les déplacements, sur la production de déchets, les habitudes de consommation… Le parc immobilier français (résidentiel-tertiaire) à lui seul représente 16 % des émissions de gaz à effet de serre de la France... À plus court terme, pour atteindre l’objectif de réduction d’au moins 40 % des gaz à effet de serre en 2030, les émissions gaz à effet de serre des bâtiments doivent être divisées par 2 (-49 % par rapport à 2015 pour respecter la trajectoire de la Stratégie nationale bas carbone [SNBC]). »
Partant de ce constat, on mesure mieux que c’est aussi au niveau des bâtiments que les solutions technologiques peuvent apporter une contribution décisive dans la recherche d’économie d’énergie et ce, sur au moins trois aspects correspondant à trois moments de la vie du bâtiment.
Tout d’abord au moment de la conception, l’utilisation du B.I.M va permettre de réduire considérablement lors de cette phase la facture énergétique en raccourcissant les délais, en évitant des déplacements inutiles de professionnels, en optimisant les matières premières…
Dans la phase de construction, les technologies sont là aussi éminemment présentes à travers les nouveaux matériaux (plus économes en matière première, permettant une meilleure isolation…) qui permettent de réduire le coût écologique de la construction.
Enfin, durant la vie du bâtiment, l’utilisation de matériaux intelligents offre la capacité de réguler la température et l’isolation, mais aussi de suivre l’évolution du bâtiment, et ainsi de réaliser de réelles économies d’énergies. En prévoyant dès la construction des bâtiments connectés, on offre aux utilisateurs la capacité de mieux appréhender leur mode de vie, et de l’adapter dans une logique de développement durable.
Afin que la France redevienne vite un des leaders des villes intelligentes, et notamment dans cet aspect de ville durable, il est impératif que tous les acteurs puissent se mobiliser dans cet objectif commun.
L’Etat doit faire une place importante dans le plan de relance aux villes intelligentes, et ce à la fois dans le but de faire de la France un champion du digital et un excellent élève en matière d’écologie. Les collectivités locales, au premier rang desquelles les villes, doivent quant à elles, lancer des projets ambitieux de villes intelligentes. Enfin, les professionnels du secteur, au premier rang desquels les acteurs du B.T.P, se doivent de réfléchir et de proposer de nouveaux produits et de nouvelles approches intégrant la dimension smartcities.