Volontaire aux Jeux Paralympiques Paris 2024

Je vous avais annoncé il y a quelques mois que j’étais engagée dans l’aventure Paris 2024 comme Volontaire pour les Jeux Paralympiques. Alors que nous venons à peine de refermer ce chapitre, je vous partage ici ce que j’ai vécu ces dernières semaines. Je me savais chanceuse d’avoir été retenue parmi les 45 000 Volontaires mais je n’avais pas idée de tout ce qui m’attendait.

Je souhaite tout d’abord saluer l’incroyable organisation du Paris 2024 - Comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 (formations en ligne et sur site, communication fluide avec les Volontaires tout au long du parcours, outils numériques efficaces et user friendly) et la parfaite coordination de toutes les équipes impliquées qui a permis à ce collectif d’être une extraordinaire force de frappe.

J’ai été en poste sur trois sites : les Champs-Elysées, le Village des Athlètes et le Grand Palais.

Lors de la Cérémonie d’ouverture, j’ai été émue de lire sur les visages des athlètes la joie et la fierté de représenter leurs pays sur cette avenue mythique, chacun l’exprimant à sa façon (une délégation parfaitement ordonnée, des costumes colorés magnifiques, des chants entraînants, des pas de danse improvisés…).

Au Village Olympique et Paralympique, ce fut l’immersion dans le monde des para-athlètes : des athlètes malvoyants se déplacent en file indienne main sur l’épaule, la confiance est de mise ; des sportifs équipés de prothèses en tout genre se côtoient tout naturellement. Handicap visible ou non visible, ici, la norme a changé. Les athlètes sont comme nous, ou nous sommes comme les athlètes : selfies, photos avec les phryges, « discussions pin’s », les pin’s sont devenus une monnaie d’échange.

Dans l’un des studios de Luc Besson, reconfiguré en salle d’entraînement pour les escrimeurs, les responsables de l’équipe « Sport – Weapon Control» à laquelle je suis rattachée nous forment. Sous nos yeux, les athlètes s’entraînent et font vérifier tout leur équipement pour être autorisés aux Jeux. Si l’équipement n’est pas validé dès le premier passage, un atelier réparation s’organise. Ici, j’ai été marquée par la fraternité, la solidarité et l’entraide. Les équipes se mélangent pour arbitrer un assaut, pour tirer contre un adversaire, pour aider à la réparation…

En quelques heures, le site du Grand Palais est passé du para-taekwondo à l’escrime fauteuil. Là encore, l’efficacité et la coordination des équipes sont redoutables pour tout mettre en place et accueillir les Jeux Paralympiques d’escrime-fauteuil. En chambre d’appel, contigüe à la salle d’échauffement, nous avons poursuivi consciencieusement notre travail de contrôle des armes (sabre, fleuret, épée), des équipements et des fauteuils de compétition. J’ai aimé le contraste entre le calme de la call room et l’agitation sous la nef du Grand Palais : concentration des athlètes / ferveur du public.

Côtoyer un athlète de haut niveau est un privilège. Côtoyer un athlète paralympique est aussi une leçon de vie. S’intéresser à chacun d’eux, c’est aussi se confronter à la réalité : se souvenir de Tchernobyl (1986) et des conséquences sur les enfants ukrainiens nés pour certains avec de lourdes malformations, rappeler que la guerre abîme les corps lorsqu’elle ne tue pas et qu’il reste de nombreux défis d’ampleur pour la médecine.

Merci à vous toutes et tous qui m’avez donné cette opportunité incroyable de vivre les Jeux Paris 2024 de l’intérieur, sur trois sites emblématiques. Un grand merci pour finir à celles et ceux qui ont imaginé et concocté le programme des Volontaires. Une énergie folle s’est répandue parmi nous. Sans doute parce que nous savions pourquoi nous étions là, que nous voulions participer à cette grande aventure et relever un tel défi mais aussi parce que nous avons été considérés et reconnus. Engagement et reconnaissance vont de pair.

Pour finir, je voudrais rappeler les quatre valeurs du paralympisme (courage, détermination, inspiration et équité) qui continueront j’espère de guider nos projets et nos actions. Ainsi, si le chapitre des Jeux de Paris 2024 se referme, à nous de continuer à écrire notre histoire autour de ces valeurs.