Votre bonne étoile...

Certains ne le savent pas, d’autres ne le croient pas, mais nous sommes tous nés sous une « bonne étoile ».

Souvent désignée comme « l’étoile du Nord », dans la littérature managériale, elle peut nous guider dans notre vie professionnelle et personnelle, en particulier lorsqu’il « fait nuit », cette étoile est celle de nos aspirations.

 Alliée à la connaissance de notre noyau d’« incompétences » avoir une vision claire de « son » étoile du Nord est une des clés de la réussite professionnelle et personnelle.

Comment développer cette vision claire de « son » étoile du Nord ?

Savoir ce que l’on ne veut pas, ce que l’on veut éviter, ce que l’on n’aimerait pas, est insuffisant. Il faut commencer par développer une vision claire de ce que l’on veut, ce que l’on veut, ce que l’on aimerait faire, avoir et être.

Notre étoile du Nord doit nous inspirer, nous défier et nous orienter. Ce n’est donc pas un « objectif », c’est un but ultime. C’est notre « idéal » de vie.

Les personnes guidées par leur étoile du Nord prennent des décisions claires, en harmonie avec leur idéal, qu’il s’agisse de leur métier, de leur carrière ou de leur vie personnelle leur permettant de se rapprocher, au quotidien de leur but de vie. Pour cela elles ne s’engagent pas dans la voie de contraintes pseudo-temporaires qui les amène progressivement vers une destination qui n’est pas celle de leur choix. On ne va pas vers le Nord en prenant la direction du Sud, justement parce que dans ce cas on tourne le dos à son étoile, et qu’elle ne peut plus nous « orienter ».

Elle n’est pas un des privilèges des « grands » leaders, mais tous l’ont clairement en vue.

Le second élément, la connaissance de notre noyau d’ « incompétences » est un sujet plutôt tabou. L’esprit humain tend à favoriser la connaissance des compétences, et à amalgamer « absence de compétence » avec « incompétence ». Il n’en est rien.

N’avoir pas une compétence est différent d’avoir des incompétences. Reprendre l’étymologie de ce terme illustre bien le propos : Incompétence, du latin incompetens, ‘qui ne vise pas le même but’.

L’incompétence est ce qui nous retient de parvenir à notre but, ce n’est pas (seulement) l’absence de compétences, c’est avant tout des croyances, des comportements, des habitudes, des visions, des stéréotypes, des défauts, des certitudes et des incertitudes qui réduisent notre efficacité, nous font perdre de l’énergie, nous ralentissent, nous font échouer.

Travailler sur ses incompétences n’est pas augmenter ses compétences, ou encore en acquérir de nouvelles, c’est avant tout réduire celles qui nous limitent dans la poursuite et l’atteinte de notre but ultime.

Notre noyau d’incompétences est composé des boulets que l’on prend l’habitude de traîner, ou que l'on tolère, dont on peut penser qu’ils nous rendent plus forts, plus endurants, mais qui en réalité sont objectivement des poids lourds qui s’alourdissent avec le temps.

Peu de gens réfléchissent de façon lucide à leurs incompétences, peu les connaissent, peu en tiennent compte, et il est pourtant évident qu’elles les empêchent de voir clairement leur étoile du Nord.

Le fameux « connais-toi toi-même » devrait être lu comme « identifie tes incompétences et réduit-les »

Notre noyau d’incompétence est ce qui nous ralentit dans nos actions, nous empêche d’avancer rapidement alors même que nos aspirations sont claires. Pensez-y. Qu’est-ce qui vous empêche de progresser, d’avancer, non pas ce qui vous manque, mais ce qui vous retient ? Il est difficile de l’identifier « chez les autres », mais il est plutôt aisé de le faire pour soi. Qu’est-ce qui, en moi, me « retarde », qu’est-ce qui me « ralentit», qu’est-ce qui me « freine » dans ma marche vers mon idéal ?

Au lieu de se poser la question « pourquoi », se poser la question « quoi » ou « quels comportements » "quelles habitudes", quelles "croyances" sont en cause.

La procrastination, un comportement bien installé par lequel on « remet à plus tard », aidé en cela par le fait « que l’on n’a pas le temps », est souvent lovée au cœur de notre noyau d’incompétence.

Quelques peurs primaires donnent de l’épaisseur à ce noyau, comme la peur d’échouer, celle des conflits, mais aussi la peur d’être désapprouvé, la peur d’être différent, décalé, égoïste, jugé négativement, la peur de déplaire, d'être "jugé" négativement.

Alors si vous faites partie d’une équipe, d’une unité, et que vous trouvez qu’elle n’avance pas assez vite, demandez-vous si cette équipe, cette unité, a identifié « son étoile du Nord », si tout le monde la voit bien clairement, est en harmonie avec la destination, et quels « noyaux d’incompétences » sont en cause dans la lenteur de progression.

Ce ne sont pas tant les compétences qui « manquent » sur lesquelles il conviendrait de se lamenter, mais sur les « incompétences » qui affaiblissent auxquelles il convient de s’attaquer.

Chercher « en soi » les freins plutôt que vouloir les trouver dans l’environnement est aussi sage et responsable qu’anticonformiste et lucide.

Votre étoile du Nord est votre raison d'être.

Très cordialement

Gérard D Carton