Vous allez aimer les gros poilus !!
Ils s’appellent Gathusain, Isidore, Nour, Flor... Ce sont des personnages mi-fantastiques mi-oniriques qui sous la pointe sèche de Didier Hamey s’éveillent à notre regard et nous font entrer dans un monde enchanté qui me fait penser à celui de Claude Ponti ; c'est à dire dans un ailleurs qui est le sien mais qui est nôtre aussi puisque naturellement nous y prenons part. C’est bien pour cela que je suis heureuse de vous parler de ces étranges personnages carnavalesques à qui j’emboîte le pas depuis quelques années et qui me font vivre un drôle de rêve éveillé.
Parce que quand on les voit, on ne les oublie pas.
Gathusain : on a envie de lui caresser sa "trompinette" car sa trompe est à la fois grosse et petite, et en regardant de plus près, on dirait deux gambettes qui se balancent...
Nour : il est chouchou avec son air attendri de koala tout droit sorti d’un tableau du Douanier Rousseau passé par la case Max et les maximonstres de Maurice Sendak. Chouchou mais que tient-il dans les mains ? Oulala c'est drôlement psy tout cela !
Isidore : hybride entre le tapir et l’ours avec ses grandes oreilles de papillon, ce gros là semble flotter en toute légèreté de bulles d’air pour nous faire respirer le grand air de l’imaginaire.
Flor : comme son nom l’indique, elle adore les fleurs qui n'en finissent pas de se confondre avec des méduses qui elles-mêmes ressemblent à des martinets érotico-mycologiques ! Avec ses deux grosses touffes herbeuses en guise d’yeux, une tête de champignon poilu et ses jambes en fourrure, elle a vraiment fière allure.
Ce bestiaire, Didier Hamey le doit je pense aux géants du nord, ce nord où il est né, mais aussi à tous les pays où de gros monstres poilus nous invitent dans leurs danses rituelles pour mieux exorciser nos peurs et nos démons. Mais oui parce certains gros poilus de Didier me feraient presque peur et me font penser au Kukeri que l’on voyait dans "Toni Erdmann" le très beau film de Maren Ade. Il le doit aussi et surtout à son talent de graveur qui ne cesse de me surprendre d’année en année et de m’entraîner sur des chemins de traverse, poétiques et uniques.
Regarder ces gravures c’est se laisser surprendre et ne pas surtout pas chercher à comprendre car c’est en désapprenant que naît l’enchantement.
Merci à Didier d’être cet enchanteur aux doigts de fée qui ne cesse de créer et d'exposer en France et à l'étranger. Suivez-le sur son compte facebook et allez découvrir prochainement son travail à la Fondation Taylor à Paris. Et pour en savoir plus, rendez-vous sur son site.
Exposition en cours : "Parcours de l'art à Avignon et à Art Paper, Lyon en octobre 2019 et à Dunkerque fin août.
Fondation Taylor :Exposition collective "Dyptique"à la Fondation Taylor avec"la Taille et le Crayon"au 1, rue de la Bruyère Paris 9ème, du 28 novembre au 21 décembre 2019