Vous avez dit compromis ?
VOUS AVEZ DIT COMPROMIS ?
Les résultats du second tour des élections législatives apparaissent à bien des égards comme un séisme politique tant pour le Président réélu que pour l’ensemble du système institutionnel français. En l’absence d’une majorité claire et stable pour gouverner, le nouveau quinquennat apparait comme à l’arrêt. On voit mal comment l’émiettement de l’Assemblée nationale – au moins 8 groupes parlementaires sont en voie de constitution – conjugué à un fort écart entre la majorité absolue (289 voix) et le score (245 sièges) de la coalition présidentielle pourrait permettre l’adoption de textes pourtant annoncés dans un programme électoral ratifié il y a quelques semaines.
Alors blocage ?
Il est un vrai qu’un autre scénario pourrait se dessiner qui permettrait à la vie institutionnelle française de faire sa mue et de se rapprocher des pratiques de nos voisins européens ou même du Parlement européen. Ce scénario mettrait en pratique la notion de compromis, au sens de « accord sur les différends par conciliation ou par consentement obtenu par concessions mutuelles ».
Cette notion de compromis aurait plusieurs vertus :
Recommandé par LinkedIn
Sauf que, hélas, en France le mot compromis a bien souvent une autre acception ; il est le plus souvent vu comme une concession à quelque chose de négatif, comme un renoncement, ou encore une compromission. Daniel Cohn-Bendit analysant les différences entre la politique française et la politique allemande, au moment du départ du pouvoir d’Angela Merkel, disait dans un quotidien national français : « une des principales différences entre nos 2 pays est qu’en Allemagne, ce n’est pas comme en France, compromis ne signifie pas compromission ».
Alors les « mœurs » politiques de ce côté-ci du Rhin ne sont-elles pas appelées à évoluer et à adopter la culture du dialogue et du compromis, qui est souvent en vigueur dans notre Chambre Haute ?
Il faudrait pour cela que nos hommes et nos femmes politiques fassent évoluer le « logiciel politique français » et acceptent de ne pas se positionner, en 1er lieu, contre quelqu’un ou quelque chose. Or, les résultats des votes des 4 dimanche de vote montrent que le 1er critère du choix électoral a été avant tout le rejet de telle ou telle personne avant l’adhésion à des idées. Il en va ainsi de la responsabilité de chaque député(e) nouvellement élu(e) de ne pas tomber dans cet écueil qui mènerait sans aucun doute à un blocage institutionnel.
Las, les commentaires des responsables politiques aujourd’hui semblent prolonger la tendance….
Didier Sallé